Critique de Great Western

[Great Western]

Je lorgnais sur lui depuis un bon moment, il faut dire qu’il s’agit d’un thème qui me plait. Mais voilà j’attendais une adaptation Française pour me lancer dans l’aventure. Et cette version nous la devons à Gigamic. Maintenant que j’ai pu y jouer, il est temps de vous emporter avec moi dans un western, un peu sauvage, où la vie d’éleveur de bétails n’est pas de tout repos.

Oh la vache !

Vous incarnez un éleveur de bovins, qui devra se rendre à Kansas City afin de vendre son bétail. Vous allez disposer de votre plateau personnel sur lequel seront résumés vos actions et tours de jeux, ainsi que des jetons de bois qui recouvriront d’autres pouvoirs que vous pourrez débloquer au fur et à mesure. Vous aurez également à votre disposition des bâtiments sous forme de tuiles, que vous pourrez construire sur le plateau commun. Enfin, vous débuterez avec un cheptel de vaches sous forme de cartes, qui vous permettront de réaliser des actions, et qui seront également vendues lorsque vous arriverez en ville. Chaque couleur à une valeur, et vos cartes de départ ne valent que 1 et 2.

À votre tour de jeu, vous pourrez donc vous déplacer du nombre de Lieux indiqués par votre plateau. Et effectuer l’action ou les actions de la tuile sur laquelle vous vous arrêtez si celle-ci est neutre ou à votre couleur. Sous réserve de certaines conditions bien entendu. Vous pourrez également récupérer des tuiles Danger, qui vous octroieront des points de victoire, et serviront pour certains objectifs. Qui seront disponible sous forme de cartes. Une fois en ville vous pourrez vendre vos vaches, et tenter de rejoindre avec l’aide de l’un de vos disques de couleur une gare dans une ville voisine, afin de gagner des points et des avantages. Une fois cela fait votre cowboy retourne dans son ranch. Vous pourrez également embaucher du personnel, de 3 natures différentes afin de réaliser certaines actions : achat de vaches avec le cowboy, construction de bâtiments avec les travailleurs, et avancée de votre locomotive avec le cheminot. Ils pourront aussi vous offrir des bonus ainsi que des points e victoire en fin de partie si vous en avez embauché en masse.

Vous vous en doutez surement j’ai bien entendu survolé les règles, celles-ci sont touffues, mais pas forcément complexes, et s’étalent sur 16 pages que vous pourrez télécharger ici.

Entre quatre planches de carton

En ouvrant la boite, vous vous retrouverez devant pléthore de pièces. Un plateau commun, des personnels, des tuiles, des jetons, des meeples, des cartes, et un carnet pour noter les points, il y a de quoi faire. Fort heureusement, des sachets sont fournis avec, et ils ne seront pas de trop. Surtout que la mise en place est assez longue, il faut bien l’avouer, de même pour le rangement du coup. L’illustration de la boite est assezterne, mais reste dans le thème du jeu. Mais je vous rassure l’intérieur est plus coloré. Je n’ai pas noté de souci sur le matériel, celui-ci est fonctionnel, pratique et lisible. Ce qui est un exploit vu le nombre d’icônes et d’informations qui parsèment le matériel. De l’excellent travail ! Rien à redire sur ce point, le jeu respire le jeu à l’Allemande, mais sans être désuet graphiquement ou dépassé. Une très bonne édition, proposée à un prix tout à fait abordable pour la masse de pièces que l’on retrouve dans la boite. Ils ne se moquent pas de nous chez Gigamic.

L’ouest est sauvage

Nous voici dans le gros morceau de la critique, la partie la plus complexe. Lors d’une partie vous allez avancer en tentant de gagner le maximum de points en achetant des vaches afin de maximiser vos chances et points de victoire. Car vous allez gérer vos cartes à la manière d’un deckbuilding aussi bien pour effectuer des actions, que pour avoir les meilleures vaches en arrivant à Kansas City. Mais aussi en construisant des bâtiments afin de bénéficier de leurs bonus. Sans oublier le chemin de fer qui vous permettra d’acquérir des points ainsi que des avantages. Mais vous vous doutez bien que tout n’est pas aussi simple, loin de là ! Car voilà, vous ne pourrez pas tout gérer et optimiser. Et qui dit manque d’actions, dit frustration. Car bien que les parties soient assez longues (40 minutes par joueur), et le parcours assez long avec beaucoup d’étapes, cela ne vous empêchera pas de ne pas pouvoir agir sur tous les fronts. Après si vous jouez à ce type de jeu c’est que vous aimez les jeux à l’allemande, et il y a donc de fortes chances pour que vous appréciiez également les jeux qui vous demandent de faire des choix difficiles.

Le jeu tourne au poil, il est réglé comme une horloge. Beaucoup de manières de scorer, de l’adaptation, des choix, et surtout on ne se sent jamais bloqué, il y a toujours quelques choses à faire. Et des choses à faire il y en a énormément. Du coup les tours pourront être assez longs, car certains joueurs vont passer pas mal de temps à réfléchir à leur stratégie. Pourtant, chaque joueur joue chacun son tour, ce qui évite des tours trop longs. Sauf à 4 joueurs. Pour ma part je trouve le jeu tout aussi bon à 2 et 3 joueurs, donc je préfère cette configuration pour éviter des parties à rallonge. Car oui c’est à mes yeux, le souci de Great Western, la longueur des parties. Car voilà plus le temps va passer et plus le parcours sera long à faire, car les bâtiments vont se construire au fur et à mesure, ajoutant des choix et surtout des étapes. Pourtant, il faudra bien cela pour scorer comme il se doit et voir le fruit de ses efforts récompensés.

Autre point, mais celui-ci coule de source, le jeu n’est pas du tout adapté aux novices. Bon après on évite de proposer un jeu avec 40 minutes par joueur, et avec des règles aussi touffues de détails, aux débutants ça coule de source. Même si les règles sont assez simples. Du moins les actions par tour, résumé sur le plateau personnel. Le jeu est blindé de petits points de règle. Vous savez ces points sur lesquels vous pinaillez avec vos amis, ces points qui vous vont faire reprendre la règle et chercher pendant plusieurs minutes si on peut faire cette action ou non. Je vous laisse imaginer le bazar. C’est normal vu le type de jeu, mais voilà parfois ça ralenti le jeu, et c’est dommage.

Enfin dernier point, la durée de vie. Si vous aimez ce type de jeu, nul doute qu’il ressortira car il est bourré de qualités. Il faut juste être le bon type de client, et apprécier les gros jeux, c’est tout. Et sur ce point, vous saurez mieux que moi si Great Western est fait pour vous ou non.

Le soleil se couche à l’ouest

Il est temps de passer au verdict. Great Western est un jeu vraiment très réussi, et cela sur la quasi-totalité des points. Des règles intéressantes et abordables, des idées de mécaniques riches et surtout un ensemble bien huilé, qui rend le tout fort intéressant. Le matériel n’est d’ailleurs pas en reste, car celui-ci est de grande qualité. Le seul point noir qui n’en est pas un au final, sera de savoir si vous êtes fait ou non pour ce type de jeu. C’est aussi simple que cela. 40 minutes par joueur, des détails de règles, et des parties intenses, mais très calculatoires, voici ce que vous attend avec Great Western. J’ai beaucoup aimé le jeu, mais pour ma part je l’ai trouvé trop long, et pourtant il ne sera pas vraiment possible de le rendre plus court, sinon vous passerez à côté de bons nombres de points stratégie, de l’intérêt et de la profondeur du jeu. Du coup c’est vraiment une question de choix, car le jeu est, il faut bien le dire, excellent.

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Je suis tout à fait d’accord avec ton compte rendu.
J’ajouterai qu’après quelques parties entre joueurs initiés, la longueur des parties devient moindre, mais reste variable selon les stratégies employées.
Le jeu offre un ressenti très différent d’une partie à l’autre également en raison de la disposition différente des nombreuses tuiles utilisées: L’ordre des bâtiments neutres change, l’ordre des tuiles Chef de gare également. Les tuiles Travailleur et Danger posée sur le plateau sont piochées au hasard. Et chacun des 10 bâtiments personnels que les joueurs peuvent construire ont une face A et une face B; donc pour chacun d’eux on choisi aléatoirement quelle face tous les joueurs utiliseront. Finalement, les cartes vaches disponibles au marché varient aussi aléatoirement. Ça donne énormément de rejouabilité.
Pour faciliter la mise en place, un indispensable: 3 sacs en tissu dans lesquels ranger les 3 types de tuiles qu’il faut piocher aléatoirement pendant la partie. Ça évite d’avoir à retourner chacune d’elles sur la table avant la partie. Se procurer des boîtes pour séparer les différents paquets de cartes est aussi très utiles.

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Je préférais indiquer le temps de la boite pour ceux qui découvriraient le jeu, car il est vrai qu’après le temps est réduit lorsqu’on connait bien le jeu.
Le jeu dispose d’un très bonne durée de vie grâce à différents emplacements.

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