Critique de Glasgow

[Glasgow]



Ah l’époque pré-Victorienne et son industrialisation, Glasgow n’y a pas échappée au XVIIIe siècle, et c’est justement cette période que nous propose de revivre le jeu Glasgow en nous érigeant en maître de la ville. Serez-vous à la hauteur de la tâche qui vous attend ?



La roue tourne



On va disposer en cercle,1 tuile Architecte puis 4 tuiles Contrat, on répète l’opération 2 fois. Puis au-dessus des architectes, on va déposer 2 tuiles Bâtiment. Enfin, chaque joueur va récupérer un plateau et 1 ressource Acier et 1 Brique. La partie peut débuter. Le joueur le plus en retrait sur la piste avance obligatoirement son pion d’autant de tuiles qu’il le souhaite et effectue facultativement l’action de celle où il se pose. C’est toujours le joueur le plus en retrait qui joue, on ne joue pas à tour de rôle. Les tuiles Contrat vous permettront de récupérer des ressources ou des actions bonus, tandis que les Architectes vous permettront de construire les bâtiments au-dessus. Ces fameux bâtiments seront alors posés au centre dans un carré de 5x4 maximum, en sachant que les usines octroieront des ressources ou bonus à leur propriétaire dès qu’une nouvelle tuile sera posée dans la ligne ou colonne où elle se trouve (à vous les combos !). La partie prend fin lorsque le 20e bâtiment est posé au centre. On procède alors au décompte des points. Celui qui en possède le plus remporte la partie.



Le gros point faible



En règle générale, cette partie-là de mes critiques est assez légère, j’évoque le matériel, sa réussite ou non et on passe au ressenti. Mais avec Glasgow j’ai pas mal de choses à dire, car malheureusement, celui-ci souffre de nombreux défauts d’édition. Le premier qui me vient en tête, c’est la couleur des meeples joueur. Pourquoi avoir pris bleu et vert, aux teintes très proches, alors qu’il était possible d’en prendre deux que l’on différencierait bien mieux ? Second point et non des moindres, le plateau joueur, on dispose donc d’un plateau pour gérer ses ressources avec des échelles, mais le jeu propose de base des pions en quantité, assez pour que les joueurs n’ai justement pas besoin de ce plateau. Drôle de choix. Maintenant parlons de l’absence de carnet de score pour compter ses points en fin de partie, qui aurait été un véritable plus. Surtout lorsqu’on sait que les plateaux Joueur sont identiques de chaque côté alors que le verso, on aurait pu proposer une piste de score classique, et surtout bien utile. N’oublions pas les tuiles Bâtiment qui sont petites et dont les icônes sont vraiment difficiles à lire. Je comprends leur taille qui devait être réduite afin qu’elles tiennent au centre, mais voilà en faisant ce choix, on perd en lisibilité. Et pour enfoncer le clou, on a une illustration de boite vraiment pas engageante. Certes on reconnaît la patte Lookout Games, mais ce n’est forcément en bien. Bref vous l’aurez compris, le travail d’édition n’est vraiment pas optimal. Et je ne parle pas de choix éditoriaux, mais vraiment de mauvaises idées qui viennent entacher l’expérience de jeu et là, c’est déjà bien plus gênant. Si le jeu est réédité à l’avenir, il serait bon de revoir cette partie afin qu’il ne puisse plus être bloqué sur ce point et ainsi que les joueurs ne se concentrent que sur les mécaniques.



Mini jeu d’urbanisation



À mes yeux Glasgow est vraiment un jeu d’urbanisation proposant une expérience miniature et du coup bien moins longue pour ce type de jeu, car nous sommes sur des parties de 30 à 45 minutes. Et le format 2 joueurs permet de vraiment bien lire le jeu, même si on aurait pu espérer un jeu jusqu’à 4 sans grand mal, mais avec dans ce cas-là une mise en place différente. D’ailleurs la mise en place est l’un des points noirs du jeu, car il est assez long à faire. Par contre le hasard de l’ordre des tuiles permet au jeu de bien se renouveler, de même pour les tuiles Bâtiment qui offre un jeu bien différent selon ce qui est proposé et surtout selon la manière dont on les pose. D’ailleurs tout le cœur du jeu se trouve ici, dans cette ville que l’on monte petit à petit. Le fait que ce soit le dernier qui joue, est toujours intéressant et impose de véritable choix, même si cela ne rend pas le jeu contraignant pour autant. Pour peu que l’on fasse fit des soucis d’édition et que l’on accroche aux mécaniques Glasgow saura vous proposer une expérience de jeu intéressante, riche et proposant une bonne durée de vie. Quant au thème, si l’on ressent bien le côté urbanisme par le biais du matériel, la ville de Glasgow en elle-même ne ressort pas vraiment. On aurait pris n’importe quelle ville victorienne que cela aurait été pareil.



Mon coeur balance



Glasgow m’a plu car j’ai su déceler, enfin, je pense, son potentiel ludique. Mais voilà mes partenaires de jeu n’ont pas autant accroché que moi, et cela à cause de soucis d’édition qui viennent vraiment entacher l’expérience de jeu, en le faisant basculer du mauvais côté de la balance. Et la mise en place assez longue, ne vient pas forcément l’aider non plus. Pour autant Glasgow a pas mal de choses à proposer, une mécanique intéressante et simple à comprendre, mais non dénuée de choix, tout en proposant un jeu d’urbanisme rapide mais pas léger, surtout lorsqu’on prend conscience de sa bonne courbe de progression. Du coup, Glasgow est un bon jeu à deux, un jeu qui offre de bonnes parties où la réflexion sera reine. Mais à vous de voir si les défauts énoncés ici vous feront reculer ou bien si vous saurez en faire fit pour profiter pleinement du jeu.

6 « J'aime »

Merci pour cette critique. J’aime personnellement beaucoup comparer les jeux entre eux pour les décrire, pas pour savoir qui est meilleur, mais plus dans leur mécanique/complexité/ressenti. Les jeux sont souvent des mélanges de méca déjà vu ailleurs, ce nouveau mélange leur donne une identité propre, ce n’est pas pour parler de plagiat mais je trouve que cela éveille dans l’esprit de ceux qui connaissent le jeu cité en référence un bon point de référence.

J’ai pendant pas mal de temps fait des versus dans ce sens, afin de faire découvrir des titres qui semblaient similaires, afin que les joueurs puissent faire un choix.

oui je me souviens bien oui de tes versus. En fait, lors de la lecture de ta description de Glasgow, j’ai pensé à Glen More pour le fait que c’est le dernier joueur sur la piste qui joue (mais ça existe dans d’autre jeu aussi) et j’ai pensé à Cuba pour le fait d’activer les bâtiments sur la ligne ou la colonne.