En voilà un jeu déroutant et ça dès l’ouverture de la boite. Car ici point de livret de règles à lire, non, et on vous le dit d’entrée de jeu ! Les règles vous allez les découvrir au fur et à mesure. Intrigué par la chose ? Tant mieux j’ai un article sous le coude et c’est moi qui régale.
Avance rapide
Je crois que c’est la première fois que je n’aurais pas à expliquer comment se joue un jeu dans une critique. Après ce n’est pas que je ne veux pas, c’est surtout que je ne veux pas vous spoiler le jeu, donc je n’en dirais pas plus. Tout ce que vous avez à savoir c’est que la forteresse sera au cœur du jeu et que vous devrez la prendre par tous les moyens.
Du vert et encore du vert
Comme le dit le titre, l’abondance de vert est l’apanage du jeu, mais aussi des autres jeux du monsieur. À l’intérieur un paquet de cartes et rien d’autre ! Le design est simple, avec des couleurs en aplat, ça se lit bien, bref je n’ai pas grand-chose à dire de plus, si ce n’est que la boite n’est pas forcément attrayante à première vue, mais qu’il ne faut pas se laisser abuser par l’illustration.
Quelle sera la suite ?
Un sentiment de déroutement vous immergera en jouant pour la première fois au jeu. Il faut dire qu’il met à mal nos habitudes de joueurs, notre premier réflexe, celui de consulter et de lire les règles. Une fois quelques cartes jouées le jeu débute et on en apprend plus. Si dans la mise en place rapide d’un jeu Andor avait fait fort, ici le concept est poussé encore plus loin. Cependant, les mauvaises langues auront vite fait de dire qu’un livret de règles aurait fait la même chose, et ils n’ont pas tort. Mais il est extrêmement compliqué de changer les habitudes des joueurs, et tenter de nouvelles choses fait prendre encore plus de risques ! C’est donc pour moi un point qui se défend, mais reste anecdotique face au jeu.
Par contre, je ne saurais que vous conseiller d’y jouer à 4 joueurs, où le style du jeu se marrie bien mieux à la configuration. Les 10 ans annoncés sont justes tout comme les 15 minutes. Par contre, réservez plutôt le jeu à des joueurs ayant déjà une certaine expérience, car c’est assez déroutant au début. Attendez-vous à être surpris. Il faudra plus d’une dizaine de parties pour voir le bout des 90 cartes proposées, ce qui une fois fait mettra un petit coup à la durée de vie, surtout que le jeu reste hasardeux et un peu répétitif.
A l’attaque de la forteresse
Friedemann Frieses a toujours été un auteur qui aime fouler de nouveaux chemins, tenter de nouvelles choses pour le plus grand plaisir des joueurs. Et le moins que l’on puisse c’est que le bonhomme ne se repose pas sur ses lauriers, passant d’un style de jeu à l’autre, pour plus ou moins de réussite. Et ici, une fois passé l’élément de surprises, le jeu reste assez classique, entre bluff et prise de risque. Même l’attrait principal, l’absence de règles est en fait une manière de détourner le support habituel de nos jeux, car au fond elles sont bien présentes, mais sous une autre forme. Si vous désirez acheter le jeu pour son côté novateur vous risquez d’être déçu, si vous aimez les jeux de Friese allez-y vous ne devriez pas être déçu, enfin si vous l’achetez pour son style, le bluff, là encore ça passe sans souci. Bref un petit jeu qui a tenté l’originalité, qui y parvient, mais dont il ne reste plus que la mécanique en fin de compte, ce qui n’est pas plus mal. Il est à noter que Forteresse fait partie du projet Fabulosa, où les jeux s’apprennent au fur et à mesure et que d’autres jeux existent dans cette gamme.
