Critique de Fairy Tile

Une princesse, un chevalier et un dragon voici une configuration banale de conte de fées, quelque chose de vu à maintes reprises. Mais dans Fairy Tile vous allez vivre cette aventure en trio en devenant le réalisateur de celle-ci, tout en jouant à un jeu d’objectif et de placement. Impossible me dites-vous. Que nenni ! Et en voici la preuve.

Au royaume de l’hexagone

Dans Fairy Tile vous allez devoir étendre le royaume en plaçant de nouvelles tuiles, puis en faisant bouger les 3 figurines vous allez tenter d’atteindre les objectifs dictés par vos cartes. A votre tour de jeu vous aurez le choix entre développer l’histoire en déplaçant un personnage ou en ajoutant une tuile Contrée, qui devra bien entendu suivre les simples règles de pose. Vous pourrez aussi passer une page, pour ainsi changer la carte que vous avez, contre une autre et ainsi gagner un tour supplémentaire à utiliser plus tard. Chaque personnage dispose de déplacements différents : la princesse se déplace d’une case et peut se téléporter de château en château (ce saut ne comptant pas comme un déplacement), le chevalier lui avance de 2 cases, sans pouvoir terminer son mouvement à côté de sa tuile de départ, enfin le dragon avance en ligne droite jusqu’au bout de la ligne. La partie prend fin lorsqu’un joueur est parvenu à raconter toutes les pages de son livre (les cartes), devenant alors le vainqueur.

Petit fait étrange trouvé dans la règle et qui je trouve change la narration, c’est le moment pour raconter l’histoire. En début de règle dans Aperçu, il est indiqué qu’il faut raconter son histoire dès qu’un objectif est accompli, d’ailleurs cette étape de validation s’appelle Raconter son histoire. Tandis que dans la partie Fin de partie il est dit que les cartes doivent être rassemblées, et triées dans l’ordre numérique pour lire l’histoire complète. Ce qui entre en opposition, même si c’est bien plus logique, car sinon l’histoire n’a aucun sens et se mélange entre les joueurs.

Le nouveau conte

Fairy Tile nous propose de jouer avec de très belles figurines, et le reste du matériel n’est pas en reste, jolies cartes illustrées et pions en bois viennent compléter le tout. De plus, le style graphique atypique sied à ravir au jeu et ne tombe pas dans la repompe et le classicisme, une excellente chose ! Au niveau de la qualité, rien à redire le matériel est résistant et se manipule bien. Fairy Tile jouit d’un excellent matériel.

Un peu de Fairy

Et vas-y que j’avance la princesse tandis mon adversaire bouge le chevalier que j’avais scrupuleusement placé au tour d’avant pour atteindre mon objectif. Tandis que la dragon vadrouille de bord en bord. Ça ne sera pas simple de le faire revenir dans la forêt et je passe plusieurs tours à m’acharner avant de changer de carte. Et c’est d’ailleurs une bonne leçon, il vaut mieux changer de carte lorsqu’on bloque plutôt que de s’obstiner, même si l’on sait que cette fichue carte finira bien par revenir, bon il faut dire que cette action est vraiment puissante, car elle offrira un tour supplémentaire. Par contre en fin de partie, ça sera super compliqué de finir sa dernière carte, car tout le monde va vouloir faire à peu près les mêmes actions, et sera obligé de la faire s’il veut finir la partie. Du coup ce segment de la partie peut trainer en longueur. Mais vous l’aurez compris nous sommes avant tout devant un jeu de placement et d’objectifs. Avant même d’être un jeu narratif comme on pourrait le croire.

La boite indique 8 ans et je trouve cette estimation tout à fait juste, car le jeu n’est pas compliqué à comprendre et se joue très bien à cet âge. Par contre, je le conseille plus dans un cadre familial qu’amical, à cause du thème, mais aussi à cause de son hasard et de son style. Il sera aussi bien jouable à 2 qu’à 3 ou 4, même si le jeu ne sera pas vraiment identique. à 2, surtout sur la fin, ça va se tirer la bourre pour parvenir à ses objectifs, tandis qu’à 4 les pions auront bien le temps d’avoir changé de place en attendant que revienne votre tour. Enfin, les 30 minutes annoncées sont bonnes également. Finissons par le thème qui ressort bien entre ces figurines, les tuiles Contrée et les cartes d’ambiance, même si celles-ci deviennent rapidement des cartes Objectif plutôt que des supports de narration, pour une histoire qui ne sera racontée qu’à la fin, et ne changera rien au jeu. Ce petit point est une petite déception pour ma part.

Le dernier chapitre de cette histoire

Si l’idée de base me plait, celle de choisir entre 2 actions simples et de devoir atteindre des objectifs différents en jouant des pions communs, l’exécution me pose un petit souci qui sont : le pouvoir de rejouer est vraiment fort, la fin de partie est parfois assez laborieuse, et surtout la narration est relayée à la fin et devient du coup un bonus à la place d’une mécanique de jeu, car ridicule si jouer en cours de partie. J’aurais presque envie de dire que la proposition de raconter son histoire n’est pas vraiment valable dans ce cas, et je m’étais intéressé au jeu pour cette raison, donc j’en ressors déçu. Pourtant, le jeu reste sympathique et bien fichu, mais à mes yeux plusieurs points ont failli à leur tâche. Mais ce n’est pas pour cela qu’il ne faut pas s’y intéresser pour au moins faire une partie découverte, afin de se forger un avis plus personnel sur le jeu. En cours de jeu ça tourne aucun souci ; le jeu suffira même à la plupart des joueurs, j’en suis sûr, mais on vit aujourd’hui dans un monde d’opulence et d’excellence où il est difficile de se faire une place sans être quasiment parfait.

6 « J'aime »

Découvert à Cannes ce weekend. Petite surprise bien sympathique. Idéal pour le sortir en famille.
La narration à la fin a un côté sympathique avec des enfants. Sachant que l’histoire racontée ne sera pas tout à fait la même d’une partie à l’autre.

En dehors de ta déception pour l’aspect narratif, je partage ce que tu dis. J’ajouterais même que les cartes faisant intervenir le Dragon m’ont paru plus compliquées à réaliser que les autres. Le Chevalier est relativement statique d’un tour à l’autre. La Princesse peut faire de grands bonds grâce aux châteaux. Le Dragon et sa ligne droite est plus compliqué à placer.

Ma main de départ était essentiellement faite d’objectifs Dragon et pour le coup j’ai vraiment peiné. Une petite iconographie Dragon/Chevalier/Princesse et une répartition plus équilibrée ? Je ne sais pas. A rejouer pour voir.

Mention spéciale au titre qui amène très naturellement vers la mécanique et qui permet de prendre en main le jeu très facilement.
L’idée au cœur de Fairy Tile est brillante et élégante. De celles que j’aurais aimé avoir.

1 « J'aime »

Je pense que j’en attendais plus du côté narratif, car je m’étais intéressé au jeu pour cela en premier.
Le dragon est compliqué à gérer.

La main de départ est effectivement assez décisive, même si on arrive à rattraper un retard en changeant de page.

Après le jeu est sympathique.

Merci pour ton commentaire :wink: