Critique de Assassin’s Creed Vendetta

Cela fait des années que le jeu vidéo et les jeux de plateau se font mutuellement du charme, les uns ayant été lorgnés chez les autres et vice versa. Aujourd’hui c’est la licence de chez Ubisoft : Assassin’s Creed qui arrive sur les étals de nos boutiques de jeux de société. Un party game où le meurtre fait planer son ombre implacable sur chacun des joueurs.

Assassins VS Templiers

Pour les quatre du fond qui n’aurait pas entendu parler d’Assassin’s Creed, il s’agit d’une série de jeux vidéo qui narre la guerre secrète entre les Assassins et les Templiers au fil du temps. Le joueur incarnant ses divers ancêtres afin de revivre ses souvenirs. Ici on va se contenter d’incarner les personnages de ces deux groupuscules où le but sera d’éliminer les protagonistes du groupe ennemi.

Nous sommes face à un killer party, qui se jouera donc sur la totalité d’une soirée, d’une fête, voire plus longtemps si le cœur vous en dit. Chaque joueur en début de partie reçoit donc une identité qui le fait rejoindre les rangs des Assassins ou celui des Templiers, ainsi que des cartes. Avec les cartes Vision d’Aigle le joueur pourra enquêter sur l’identité des autres joueurs, tandis que les cartes Elimination, à usage unique, vous permettront de tuer une personne, à qui il sera indiqué la nature de sa mort, et aux autres le fait que celui-ci ait été assassiné. Le meurtrier récupère alors les Items non utilisés et sa carte méthode d’élimination. Le jeu prend fin lorsque l’une équipe ne compte plus de membres vivant dans ses rangs.

Un jeu chez Bragelonne

Bragelonne est un éditeur de romans connu pour ses romans de Fantasy ou de Science-fiction principalement. Il est donc étonnant de le retrouver sur une boite de jeu de société, mais qu’importe, voyons le contenu. Pour tout juste moins de 20€, vous trouverez à l’intérieur des cartes légères, non toilées, des porte-cartes en plastique et des attaches. Le contenu tourne principalement autour de ces cartes. Les visuels reprennent ceux de la série, pas d’illustrations inédites ici, avec ce que l’on connait déjà en termes de style graphique et de qualité. Une édition simple, mais qui reste logique au vu du tarif et dans le style des autres produits de la saga.

Et hop un petit coup de couteau en douce

Autant vous le dire de suite, Assassin’s Creed Vendetta n’est pas vraiment un jeu comme on l’entend. Il n’y a pas de plateau et surtout la durée d’une partie n’est pas délimitée. Elle se déroule en même temps qu’une autre activité. Bien qu’il s’agisse d’un jeu, il s’agit avant tout d’une manière d’apporter un peu d’ambiance dans une fête, avec des petites actions pour chaque joueur. Autant vous dire que si tout le monde y pense pendant les premières minutes, très vite tout le monde l’oublie un peu, car quelque part il n’y pas assez d’enjeux pour lui accorder plus d’importance. Et si le jeu sort de son délimité, les joueurs ont alors très vite tendance à oublier le fait qu’ils jouent, ce qui aura d’ailleurs un impact sur la fin de partie où les joueurs ne se sentiront pas forcément impliqués. Le fun se délayant sur la longueur. A mes yeux ça reste un jeu à proposer avant tout à des ados pour un anniversaire ou une soirée entre amis geek qui adore la série et qui sont avant tout très joueurs, mais plutôt dans leur manière d’être et de considérer la vie, pas dans le sens amateur de jeux de société. Les 14 ans annoncés collent parfaitement pour le coup. Le jeu ressemble beaucoup à Bluff Party avec un thème bien plus meurtrier cela va de soi. Pour vous y adonner il vous faudra être au moins 6 et un nombre pair si possible. Vous me direz c’est normal étant donné le type de jeu dont il s’agit. Certes, mais ça reste contraignant malgré tout, car ça limite son utilisation aux fêtes. Surtout que pour la contrainte du chiffre pair, un traitre aurait pu être ajouté, cela aurait apporté du piquant en plus plutôt d’une vie supplémentaire qui retire un peu de fun à l’équipe adverse lors du meurtre.

Pourtant si on reste dans le thème et le style du jeu, celui-ci colle à la saga et propose quelque chose de sympa, même si ça reste très léger. Et que pour le coup on aurait bien aimé quelques choses d’un peu plus poussé, mais vu la mécanique principale cela aurait été complexe à mettre en place. Et c’est surtout une question de public visé, et ici c’est le grand public, je suppose. De plus, on continue à penser que les jeux de société et vidéo sont des activités bien distinctes, usitées par des joueurs différents, qui n’iront pas d’un domaine à l’autre. Ce qui aurait pu sembler presque juste il y a quelques années, est en passe de devenir totalement faux, les frontières s’émancipent des genres et c’est une très bonne chose. Mais pour en revenir au jeu en lui-même, le thème est donc bien rendu, et la durée de vie étant donné que ses sorties ne seront pas trop rapprochées, ne sera pas mauvaise, si on accroche au principe.

La vengeance

Assassin’s Creed Vendetta est un jeu d’ambiance dans le sens propre du terme pour le coup. Il conviendra parfaitement pour une soirée ou une après-midi entre joueurs, et moins joueurs aussi. Entre ados ça fonctionne très bien. Après je ne vous cacherais pas qu’il faut être fan de ce type de jeu, le killer party, sous peine d’oublier au fil des heures qui passent que l’on est dans un jeu. Qui peut d’ailleurs très bien se cacher dans un autre jeu. A réserver aux amateurs du genre avant tout, mais à découvrir si vous êtes amateur du genre.

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