Codenames, le dernier Chtavil

[Cluedo][Codenames]

Codenames est la dernière publication d’un grand monsieur du ludique : Vlada Chvatil. Si certains le connaissent surtout pour son œuvre à destination des joueurs expérimentés, un petit coup d’œil à sa production sur sa fiche d’auteur de Tric Trac vous fera vite comprendre combien ce jeune tchèque est éclectique et ne se laisse pas enfermer dans un genre.

Ce n’est donc pas complètement une surprise de voir que sa nouveauté s’est hissée au rang de jeu le plus bruissant chez nos confrères américains de BGG lors de la dernière Indy GenCon. Pour examiner un peu la chose sur différents salons, certains ont également pu noter que le bruissement est plus audible avec la proximité entre le stand d’un éditeur et celui de nos collègues. Et puis les bruissements ça va ça vient… Néanmoins le jeu quant à lui existe déjà bel et bien alors nous pouvons facilement sortir des rumeurs pour prendre la chose à bras le corps.


Le matériel de jeu sur fond dégradé…

Codenames confirme une tendance actuelle qui est celle du jeu d’énigmes et d’enquêtes. De quoi réjouir grand papa Cluedo qui voit fleurir nombre de petits enfants avec beaucoup d’ingéniosité et de renouveau.

Le premier impact avec Codenames est son extrême laideur. Du sous James Bond à la sauce dégradé Photoshop digne d’une publicité pour un site téléphonique de prédictions astrales. Heureusement que le nom de l’auteur est là pour éviter que l’on prenne immédiatement les jambes à notre cou.

Et nous aurions bien eu tort. Malgré ses aspects disons… sobre. Voici un jeu d’équipe rapide et malin pour jouer en bande avec de la logique et de la déduction. C’est un peu comme certains fromages, l’odeur est repoussante mais le goût en bouche délicat.

À ma droite nous avons donc l’équipe rouge ! Applaudissons les ! À ma gauche les bleus. De l’autre côté de la table les maîtres espions rouges et bleus qui vont chacun tenter de faire gagner leur équipe.


Au milieu de tout cela un plateau de jeu composé de tuiles avec des mots. Ces mots sont les petits noms doux des agents secrets rouges et bleus sauf que c’est tellement secret que les joueurs de chaque équipe ne savent pas qui est qui.

Comme dans plusieurs jeux de ce type, les maîtres espions vont faire office de maîtres de jeu. Ils piochent un plan des lieux au hasard qui va leur indiquer à quelle équipe appartiennent les mots du plateau.

Les emplacement bleus sont pour l’équipe bleue, les rouges pour les rouge mais vous avez également des noms blancs qui n’appartiennent à personne et un vilain noir qui, comme un boule de Motus, est très vilain pour les deux équipes.

Le but de chaque équipe est de retrouver en premier ses mots.


Mise en place. Seuls les maîtres voient la grille de positions

Les maîtres espions, chacun leur tour vont, pour aider leur équipe, leur donner un indice. Un indice est un mot et un seul qui doit permettre d’identifier un des mots de la grille (ou plus). Idéalement, en début de partie, le talent d’un maître espion est de donner un mot qui coïncide avec plusieurs bons noms de la grille. Cela augmente les chances de son équipe de désigner un bon nom et de jouer plus rapidement.

Imaginez que l’équipe rouge possède les agents Gland et Pomme (c’est un exemple imaginaire). Le maître espion pourrait alors donner comme indice le mot Arbre. Que l’équipe choisisse Gland ou Pomme et c’est une réussite.

Globalement l’auteur affirme qu’un maître espion capable de donner un indice fonctionnant avec 4 noms est un bel exploit.

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La grille de position indique à quelles équipes appartiennent les cartes

Un exploit d’autant plus utile qu’une équipe qui devine bien continuera à jouer tant qu’elle ne se trompe pas. Elle peut donc désigner Gland et Pomme comme étant des noms de leur équipe. En fait, le maître espion qui trouve un indice fonctionnant avec plusieurs noms indique également le nombre de noms concernés. Il dira donc dans ce cas : Arbre 2

Pour signifier qu’un nom a bien été identifié, on recouvre celui-ci d’une carte de la couleur de l’équipe. Le tableau va donc se réduire peu à peu.

Parfois, l’erreur arrive et l’équipe désigne un nom neutre (blanc). C’est perdu et la main passe à l’équipe adverse.

Voici donc l’équivalent sur les cartes de la grille.
Bien entendu les joueurs ne voient pas cela

Parfois l’erreur est plus terrible encore car n’oubliez pas notre emplacement noir. C’est le tueur. L’équipe qui, part erreur, désigne le nom du tueur perd immédiatement la partie ! Ça ne rigole pas les tueurs !

La première équipe qui découvre tous ses agents est victorieuse.

Le jeu est proposé avec diverses variantes dont une version pour jouer à deux et une autre pour jouer à trois.

Pour le moment le jeu existe en tchèque et en anglais (règles disponibles ici). Pour une version française, il est encore trop tôt pour en parler mais sachez qu’on en parle.

Monsieur Gary Kim a apprécié le jeu il en a pris cette photographie

► Vous pouvez télécharger les règles en anglais ici même : clic !

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Codenames
Un jeu de Vlaada Chvátil - Illustré par Tomas Kucerovsky
Publié par Czech Games Edition
2 à 12 joueurs - A partir de 14 ans
Langue des règles: Anglaise, Tchèque
Durée: 15 minutes
Prix: Non renseigné


3 « J'aime »

Bon petit jeu par équipe qui marchera bien dans mon cercle de joueurs.

A noter que si l’équipe désigne un nom adverse, la carte est validée pour l'équipe adverse et la main passe.

ça sent le jeu réédité par Iello en le transposant avec des girafes et des pingouins et dessiné par Vincent Dutrait

Pas con M'sieur Chvatil... Vraiment pas con!

Cette petite description donne tout de suite envie d'y jouer.