Caper, du riffifi chez les Rois de la cambriole

[Caper]

Si vous avez toujours rêvé de manier le pied-de-biche, si le rossignol évoque pour vous moins un oiseau qu’un outil de crochetage, et si vous étiez toujours poursuivi quand vous jouiez aux gendarmes et aux voleurs, alors vous ne devriez pas être insensible à Caper, nouvelle édition d’un jeu plus ancien intitulé “It’s mine” jamais édité en français, découverte à Essen 2018 et rééditée par Jumbo.

Dans ce jeu de Unai Rubio, deux joueurs s'affrontent pour recruter la meilleure équipe de voleurs internationaux, les équiper des outils les plus performants après les avoir envoyés cambrioler trois bâtiments plus ou moins mythiques (oui, ça peut paraître curieux, mais on assigne d'abord un voleur à une cible, et après on voit le matos avec lequel il va pouvoir bosser... c'est comme ça).

On s'attaque au Louvre, au Vatican ou à la Tour de Londres ?

Avant toute chose, il convient de déterminer les lieux à cambrioler. Cela va de la galerie d'art au casino en passant par une banque ou un yacht pour les lieux "standards". Mais pour donner un peu plus de renouvellement aux parties, les joueurs ont la possibilité de choisir la ville dans lesquelles les méfaits seront commis entre Paris (niveau facile), Rome (moyen) et Londres (difficile). Cette détermination a son importance car chacune des villes va ajouter des cartes cibles, criminels et équipements spécifiques.

Sachant qu'on tire au hasard 3 cibles sur les 13 cartes réunissant les 5 lieux spécifiques à la capitale choisie et les 8 cartes "standards", c'est au destin de définir si vous allez - ou non - vous attaquer à des endroits mythiques.

Les 3 bâtiments sont disposés entre les deux joueurs, c'est dans cette configuration que les voleurs et les matériels seront assignés pour à la fois tenter d'avoir en fin de partie la majorité de "caper"* afin de pouvoir contrôler le lieu, tout en réunissant les conditions spécifiques qui permettent de marquer les points.

Une partie se découpe en 6 manches : 3 phases de recrutement de cambrioleurs alternent avec 3 de répartition des équipements.

Qu'il s'agisse des cartes personnages ou du matériel, la mécanique est on ne peut plus simple : selon la manche on tire un certain nombre de cartes, chaque joueur en conserve une, puis donne les restantes à son adversaire. La carte conservée est soit jouée, soit défaussée pour prendre une pièce de la réserve. Lorsque chaque joueur n'a plus que deux cartes en main, il en choisi une et défausse la dernière (sans obtenir de gain).

Assoc. dynamq. chrch. volr expérimenté pour coup audac. - pas sérieux s'abstnr.

Le recrutement d'un cambrioleur est systématiquement gratuit, certains vont même apporter de l'argent. À la première manche, chaque joueur va recruter 3 voleurs, 2 à la 3e et un seul à la 5e. Cette décroissance a son importance quand on sait qu'un lieu ne peut recevoir que 3 personnages de chaque côté et que ces derniers ne peuvent pas avoir plus de 3 équipements chacun. L'objectif étant à la fois de marquer des points et de prendre des majorités, chaque assignation d'un cambrioleur - qui ne peut être déplacé d'un lieu à l'autre - exige donc une grande surveillance des gestes de l'adversaire.

Lors des phases d'équipement, les joueurs vont se répartir 6 objets chacun, selon les mêmes règles de draft. Mais contrairement aux personnages, ces cartes peuvent avoir un coût, c'est d'ailleurs le cas pour toutes les actions qui apportent des points ou des caper. Eh oui, il faut savoir investir pour récolter le fruit d'actions criminelles.

L'inventaire fastidieux des différentes actions des personnages et équipements risquant plus de s'apparenter à un catalogue de la Redoute que d'une liste à la Prévert, sachez simplement que vous marquerez des points ou gagnerez des caper, non seulement grâce aux cartes que vous allez jouer mais aussi avec celles de votre adversaire ! En effet, selon que le symbole de l'action soit tourné vers vous ou vers votre adversaire, son bénéfice dépend de la zone indiquée. Profiter des options choisies par l'adversaire pour augmenter vos chances de prendre le contrôle d'un lieu et/ou de marquer des points est un plaisir qui n'a pas de prix.

Caper est donc de ces jeux où on ne se fait pas automatiquement des amis mais grâce auxquels on peut évaluer ses capacités de fourberie. Il existe des règles pour un 3e joueur et une version en équipe 2 vs 2, mais je ne saurais trop vous conseiller de conserver l'âme de la mécanique pour 2 joueurs. Le tirage des cartes donnant juste ce qu'il faut d'incertitude, ajouter des complications reviendrait à faire basculer le jeu dans des parties chaotiques totalement assujetties au hasard.

Enfin, les amateurs de graphismes devraient être sous le charme des illustrations de Josh Emrich qui ne sont pas sans faire penser à l'univers de la Panthère Rose du génial Friz Freleng. Et ça n'est pas un petit compliment.

* Caper veut dire "cambriole" selon la traduction du Larousse et graphiquement dans le jeu ça ressemble à ça : Tric Trac

7 « J'aime »

La partie graphique était-elle aussi dans le Larousse ?

2 « J'aime »

J’étais tellement sûr que c’était l’illustrateur de Fowers… loupéééééé ! Mais tout aussi chouette ! :slight_smile:

1 « J'aime »

supers illustrations, mais le jeu s’arrête là, il est raté et dans les grandes largeurs. On préfère chez Jumbo sa relecture de Stratego en mode 2 joueurs.