13, le Poison abstrait

[Poison]

Un Knizia sur les étals

13, le Poison abstrait

Chez les éditeurs, se pose très souvent la question du thème d’un jeu. Quel habillage vendeur coller à une mécanique ? Chez Amigo, ils viennent d’inventer la déthématisation. En partant de “Poison”, un petit jeu de cartes sorti pour le dernier salon d’Essen, ils viennent de sortir “13”. Le même auteur, Reiner Knizia, les mêmes règles. Tout pareil sauf que du sorcier qui remplissait des chaudrons, on est passés à des chiffres de couleur. Faut-il en conclure que la déthématisation est le meilleur moyen de vendre un petit jeu de cartes familial parce que le sorcier est trop enfantin ? En même temps, il se vend certainement plus de Clio standard que thunées à mort. En tout cas, pour revenir aux cartes, le jeu a tellement peu de charme que je me souviens ne pas avoir voulu en faire une photo lors du salon de Nuremberg.

L’essentiel reste la mécanique. A son tour, un joueur doit poser une de ses cinq cartes sur une des trois cibles placées au centre du jeu. Verte, bleu et jaune, elles ne peuvent recevoir que des cartes de leur couleur ou les fameux “Quatre pourri”. Il pose sa carte, annonce le total des cartes posées et passe son tour au voisin, à moins que… Si le total dépasse 13, le joueur prend toutes les cartes sauf la sienne qu’il laisse en place.

Comme chaque carte coûte un point de pénalité, le mieux est d’éviter d’en obtenir. Sauf que, et c’est là qu’on retrouve le coup de patte du bon docteur Knizia, à la fin de la partie, si un joueur est majoritaire dans une couleur, ses cartes ne comptent pas. Quant aux “Quatre pourri”, ils valent toujours deux points négatifs. Pas de majorité qui vaille pour eux.

Les esprits chafouins sont déjà en train d’échafauder les stratégies de jeu possibles. Essayer de ne prendre aucune carte, se lancer sur une majorité, pourrir la dite majorité avec des quatre pourris…

Le jeu est distribué en France par Gigamic avec une règle tout en français dedans et est disponible cette semaine. Le jeu contient 50 cartes, trois cibles, un bloc de score et la règle du jeu.


> la règle du jeu en français

> Le fiche du jeu chez Gigamic


“13”
un jeu de Reiner Knizia
pour 3 à 6 joueurs
édité par Amigo
distribué par Gigamic
disponible cette semaine
prix conseillé : 13€

C'est moi ou bien les cartes de jeu semblent être dans un format plus petit que d'habitude, genre LADR première version?

Et bah effectivement, les cartes sont pas folichonnes et un peu trop "uno" à mon goût, mais vu le jeu, j'avoue -sans avoir vu cette version- qu'un sorcier et des chaudrons...

Alors moi je dis pourquoi pas ; selon le moment et l'humeur !

La version sorcier et chaudron est bien plus jolie !

Dans les jeux à base de cartes numérotées, le thème n'est souvent que graphique, sans que les mécanismes ne viennent l'étayer (ex. Crazy Chicken). Je peux comprendre qu'un éditeur choisisse alors de se passer de thème, mais j'ai tout de même besoin que les cartes soient un minimum jolies pour avoir envie d'acheter le jeu et d'y jouer. Par exemple, ni Danger 13 ni Sticheln n'ont de thème, mais j'ai été attiré par Danger 13 alors que je n'acheterai jamais Sticheln, même si je sais que ses mécanismes sont probablement meilleurs. Le parti pris de la laideur me semble difficilement justifiable.

Je vais dans le sens de Messieurs Ornifan et Glowy. l'ensemble n'est franchement pas folichon !

Les mécanismes ne font pas tout d'un jeu

Il faut bien avouer que même les cartes du Uno sont plus jolies. Cela dit, il faut voir la chose en vrai pour pouvoir se prononcer. Parfois il suffit d'une trame particulière, d'un détail graphique pour rendre une image plaisante.

En attendant, il suffit apparemment de réunir deux jeux de Uno, justement, pour essayer 13. Et ça c'est plutôt une bonne nouvelle.

Par ailleurs, la plupart des bons jeux de cartes contemporains peuvent se jouer aisément avec de belles cartes classiques, de Null & Nichtig aux Cités perdues, en passant par Sticheln, 6 qui prend ou Diamant.

En général les auteurs ajoutent une cinquième couleur pour jouer à cinq et justifier l'usage de cartes spéciales, mais si la règle est robuste et astucieuse, rien n'empêche de s'en passer. Le principe de Null & Nichtig par exemple est parfaitemet applicable à un simple jeu de Piquet.

Est-ce que le nom du jeu a été choisi en fonction du prix conseillé ?

:P

Après essai de la chose : pas mal du tout ce petit jeu de cartes, rapide et astucieux. Idéal pour les longs voyages en train, par exemple.

Je me trompe ou c'est un peu comme le 6 qui prend, avec quelques subtilités en plus ?

C'est très moche, et c'est dommage parce que Poison était très bien dessiné.

Il y a un élément nouveau: les cibles. Elles changent la règle par rapport Poison, car démarrer un chaudron avec un poison ne détermine pas sa couleur. Alors que dans 13, on doit choisir une couleur de cible en posant un 4 pourri. Ca aussi, c'est dommage, parce que j'ai connu des parties où un chaudron pourri pouvait créer des rebondissements amusants.

@Maurice la Grammaire: pas du tout du tout. Je préfère largement Poison à 6 Qui Prend.