Enfin un jeu pour les pauvres !
C’est vrai. Depuis le “Monopoly” peu s’était aventuré sur le domaine de cohésion sociale en créant des jeux permettant de faire un peu rêver les pauvres.
C’est pourtant essentiel nom de nom ! Les romains l’avaient bien compris.
Je sais que les jeux sportifs portés par de jeunes délinquants primo-millionnaires permettent aux jeunes issus des classes laborieuses de croire qu’il est possible de trouver la gloire, le pouvoir et la richesse tout en continuant à se comporter grossièrement. Encore faudrait-il que leurs éducateurs entraineurs s’arrangent (peu importe comment) à leur donner quelques victoires de temps à autres.
En attendant, les pauvres vont à nouveau avoir l’air de comprendre comment le monde marche en faisant semblant d’avoir l’air riche.
“Last Will” qui nous vient de Pologne, un pays ayant une grande tradition dans la pauvreté catholique, arrive enfin dans la langue de Bernard Arnault.
Chers démunis, vous pourrez le trouver dans toutes les bonnes boutiques à rêves pour une somme très abordable et n’oubliez pas que de sauter un repas de temps à autre est très bon pour la santé.
Afin de ne pas briser le rêve, “Last Will” devient “Last Will” en français. C’est un peu le même principe qui fait qu’on appelle pas les Rolling Stone les Pierres qui roulent. Ça fait plouc. Personne ne voudrait avoir l’air d’un plouc non ?
Vous y jouerez dans un de vos nombreux moments d’oisiveté, le rôle d’un héritier qui reçoit un pactole avec pour mission d’être le premier à le dépenser le plus rapidement pour toucher le reste de la fortune.
Cela paraîtra peut-être un peu olé olé à certains mais ce n’est pas aussi ballot que cela le paraît. Peu de pauvres savent dépenser du fait de leur inexpérience.
C’est un vrai savoir-faire et en cela ce jeu est une vraie bible pour apprendre à mobiliser toutes les petites astuces de la vie qui permettent de faire la différence entre les riches et les parvenus.
Vous trouverez dans la boîte des cartes. Celles-ci représentent des événements, des extra (hihi ! j’aaaaadore ce mot c’est si 70), des propriétés, et des compagnons.
Dans un premier temps, il faudra planifier un peu son emploi du temps. Un aaaaastucieux système d’enchères permettra de savoir combien de cartes de base vous piocherez et combien de coursiers vous pourrez envoyer sur les opportunités qui s’offrent à vous pendant ce tour.
Bien sûr, on ne pourra pas avoir le beurre et l’argent du beurre. En plus la concurrence est rude.
C’est seulement ensuite que vous pourrez jouer les cartes que vous avez pioché ou reçu afin de bien dépenser votre pactole. les associations sont trrrrès recommandées. Allez en restaurant sera plus avantageux si vous pouvez y aller en calèche avec un compagnon comme un petit chien par exemple. (j’aaaaadore)
Pour cela il vous faudra un peu de chance (comme dans la vie hihi !) et suffisamment de points d’action pour les jouer.
Voilà les pauvres, il faut réfléchir !
En même temps le jeu n’est pas réservé aux pauvres intellectuels comme les professeurs, les médecins ou les informaticiens. On peut y jouer avec des pauvres imbéciles novices. Comme au “Monopoly”. Pareil !
Le seul truc c’est que dans “Last Will” ce n’est pas amusant de tricher. Au “Monopoly” c’est indispensable sinon les pauvres s’ennuient. Non ici il y a un peu de stratégie donc le pauvre se sent utile et malin même sans tricher.
La semaine prochaine, je vous expliquerais comment faire pour que vos enfants qui s’imaginent rebelles, se préparent de belles carrière militaires grâce aux jeux vidéos. Co-hé-sion so-ciale !
“Last Will”
Un jeu de Vladimír Suchy
Illustré par Tomas Kucerovsky
Publié chez Iello
Pour 2 à 5 pauvres d’au moins 13 ans
Durée estimée de oisiveté maligne : 60 min
Disponible ce week-end pour 40 malheureux euros (j’aaadore)