Eight Epics, le dernier Kanai

[Eight Epics]

Eight Epics, le dernier Kanai

Monsieur Seiji Kanai est certainement l’un des auteurs japonais les plus connus dans le monde aujourd’hui. On le présente habituellement comme le leader du courant de micro-jeux à la japonaise et la nouveauté que nous vous présentons ce jour n’échappe pas à la règle

3 héros

Eight Epics commence par une introduction contextuelle où l’on se retrouve dans l’univers médiéval fantastique habituelle de l’auteur et surtout de son complice et illustrateur Noburo Sugiura. Bien loin de ce gentil prince très emouscaillé pour faire parvenir sa lettre d’amour à sa princesse, nous allons ici nous glisser dans la peau de noble héros dont l’objectif est de tout simplement éviter la fin du monde.

On en sait pas trop bien pourquoi mais les dieux nous ont non seulement abandonné mais pire encore, ils sont très colères et viennent nous balancer des calamités à tour de bras et de tentacules. Visiblement ils en ont marre de nous et veulent nous éradiquer.

Heureusement, tandis que le commun des mortels ne sait plus à quels saints se vouer, des êtres d’exception refusent de baisser les bras et combattent en risquant leur propre vie pour sauver ce qu’ils peuvent. C’est nous dit donc ! C’est nous qu’on est les plus forts et même qu’à force de combats et de bravoure nous avons développé des pouvoirs supers.

Tout de suite votre serviteur s’est imaginé que le même jeu sur le thème d’Evangelion se serait trop de la balle ma bonne Simone avant que mon criquet mental personnel ne me demande si je connaissais le prix d’une licence Evangelion. C’est pratique un criquet mental personnel comme disait mon copain Pinocchio sauf que le mien termine toutes ses phrases par « grosse patate molle » ce qui est quand même assez irrespectueux même si la texture évoquée est proche de la réalité.


des calamités

Nous découvrons donc immédiatement des cartes Héros et des cartes Calamités. Chacun pioche un des héros au hasard. C’est nous. Les autres héros seront quand même en jeu mais ce n’est pas nous. Ce sont des potes qui viennent nous filer un petit coup de main dans les castagnes.

La grosse différence c’est que nous seul pouvons user de notre héros qui est nous alors que les autres sont dispos pour tout le monde car ils ne sont pas nous.

Chaque héros possède un pouvoir perso que je vous explique dans pas longtemps et une valeur qui représente le nombre de fois qu’il peut utiliser son pouvoir. (4 à 6)

Après il est tout sec et vide du genre épuisé de mort.

Les autres cartes représentent les calamités : météorites, peste, lune qui se décroche, colère des dieux, religion démoniaque, renaissance de l’empereur des démons, attaque de dragon, sorcière immortelle.

Chaque calamité indique ses conditions pour être repoussée.

Imaginons que nous soyons premier joueur.
Nous piochons la première carte calamité. Par exemple c’est une attaque de dragon.

Sur la carte est indiqué :

6D → 30+
7D → 36+
8D → 45+

Ce qui nous indique que pour vaincre il faut jeter dans un premier temps 6 dés et obtenir un résultat de 30 ou plus, puis jeter 7 pour aller à 36 et enfin 8 dés avec un score de 45 ou plus.

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L’équipe de Moonster Game Asia en cours de partie avec l’auteur

Saisissons donc 6 dés et jetons pour obtenir 1 1 2 4 5 6 = 19

Pas terrible hein ?

En plus de notre pouvoir super nous avons aussi un pouvoir normal : celui de pouvoir rejeter 3 dés et d’en garder un puis deux dés en garder un puis un dé.

Rejetons donc le 2 et le 4 ! (vous vous demandez surement pourquoi on ne rejette pas les 1 1 et 2 ? Vous allez voir juste après c’est tactique) Nous obtenons 1 & 5. Nous gardons le 5 et rejetons l’autre pour obtenir un 4.

Nous avons donc désormais 1 1 4 5 5 6 = 22

C’est mieux mais toujours pas assez.

En fait nous avons conservé les deux 1 car nous faisons maintenant appel à notre copain le célèbre Artificier Miraculeux ! Tadam ! Mieux vaut bien choisir son pote pour le tour car nous n’avons le droit d’utiliser qu’un seul héros.

Monsieur Miraculeux possède le pouvoir de retourner deux dés sur les faces sur lesquelles ils reposent. Et comme nous savons que la somme des faces opposées d’un dé est de 7… qui a t’il au dos d’un 1 ? un 6 ! Nos deux 1 deviennent donc 2 6 pour un résultat final de : 4 5 5 6 6 6 = 32 ! Et hop ! Première baffe au lézard !

Miraculeux est un petit peu fatigué et perd donc un point. Il passe donc de 5 à 4 et pour s’en souvenir nous mettons un dé 4 sur sa carte.

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C’est un jeu de dés alors c’est sûr ?

Seulement ce n’est pas terminé. Posons un dé sur la carte calamité pour indiquer que la première étape est franchie.

L’épreuve suivante nous demande de jeter 7 dés : 1 1 3 4 4 5 6 =24. C’est moche…

C’est toujours notre tour. Nous pouvons toujours faire appel à notre copain Miraculeux mais seulement lui. Par contre nous n’allons pas pouvoir relancer 3 dés…

L’autre option qui dans ce cas est plus raisonnable est de terminer notre tour.

Mais attention ! Notre ami Miraculeux n’est plus disponible pour lui. Pour indiquer ceci nous inclinons sa carte. Occupé ! Je reviens pour la prochaine calamité.

Avec un peu plus de chance nous aurions pu résoudre les trois étapes à nous tout seul. Si nous avions réussi notre tour prenait fin automatiquement.

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L’auteur (à gauche) en démonstration à Tokyo

Le joueur suivant pourra donc rejeter deux dés et faire appel à son héros ou un héros commun autre que Miraculeux. Espérons que tout se passe bien car si tous les héros sont utilisés avant la fin de la résolution d’une calamité : tout le monde a perdu !

Dans une partie nous devrons affronter 5 attaques calamiteuses. En lieu et place de boss de fin de niveau, la cinquième calamité sera constituée de deux cartes calamités ! Ouch !

À l’origine de ce jeu, Seiji Kanai s’est donné deux concepts de base : un jeu de dés et un jeu coopératif (avec possibilité de jouer en solo). Pari réussit donc avec cette version héroïque du Yams. De fait le jeu est efficace dans cette famille mais ne présente pas de surprises. Eight Epics est un jeu relativement rapide et tout cas léger qui ravira les amateurs de dés. Forcément, gâté que nous sommes, nous aurions préféré un peu plus d’originalité. Jette un dé pour voir !

Le jeu sera présent au salon d’Essen 2015 en précommande. Vous pouvez déjà télécharger la traduction française sur votre Tric Trac préféré.

► Télécharger la traduction française des règles (Athimon’s rules) : clic !

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Eight Epics
Un jeu de Seiji Kanai - Illustré par Noboru Sugiura
Publié par Kanai Factory
1 à 8 joueurs - 10 à 99 ans
Langue de la règle: Japonaise
Durée: 60 minutes
Prix: 14€
Dispo Essen 2015 (octobre) en version japonais/anglais


Merci à Moonster Game Asia pour leurs informations

3 « J'aime »

Cela fonctionne plutôt bien et c'est assez plaisant et épuré comme bon nombre de productions de cet auteur talentueux.

1 « J'aime »

A force de présenter des jeux japonais je me dis qu'il faudrait catégoriser les jeux par pays d'origine et ainsi procéder à un vote pour élire "le pays le plus ludique" si je puis dire ainsi, suivant une liste des jeux.

Il faudrait que les TricTraciens ne soient pas chauvin sur ce coup là...

J'en profite pour vous remercier pour tous les articles ^^