[Caylus]
Quand on devient une star…
Quand on parle aujourd’hui de jeu à l’européenne avec placement d’ouvriers, on parle de “Caylus”.
“Caylus” c’est un jeu qui est devenu un emblème, un ambassadeur, un représentant d’un genre qui pourtant existait déjà bien avant lui.
Mais voilà l’outsider est devenu une star et pas pour rien. Ce sont les joueurs qui l’ont porté et puis il a été récompensé de multiple fois par les prix ludiques les plus prestigieux. Le fait le plus marquant dans cette success story c’est que “Caylus” est un jeu destiné à des joueurs expérimentés. Si ses règles sont d’une difficulté moyenne, sa profondeur de jeu le réserve à des pratiquants exigeants.
On aurait donc pu croire que la première édition toucherait le public habituel des core gamers si tout se passait bien. Peut-être une réédition si tout se passait vraiment bien.
Seulement ça ne c’est pas déroulé ainsi. D’abord parce que les joueurs passionnés ont loué ses qualités avec une quasi unanimité et qu’ensuite la nouvelle s’est répandue au-delà du cercle d’initiés pour en faire un succès touchant un public de plus en plus large.
Ne vous y trompez pas pour autant, “Caylus” ne deviendra pas du jour au lendemain un jeu familial vendu en palettes dans les hypers.
Néanmoins, il est un acteur et un témoin de son temps. Acteur de par ses qualités qui synthétisent le jeu de placement/production et témoin car il est publié à un moment où le jeu (du moins en France) sort de sa coquille de loisir étrange réservé à des intellos immatures.
“Caylus” est entré dans l’histoire sans même l’avoir espéré et est devenu maintenant un classique chez les modernes.
Pour preuve cette nouvelle édition qui vient d’arriver sur les étals des boutiques. C’est qu’il faut en avoir du succès pour se payer une nouvelle beauté.
Comme les stocks, une fois de plus arrivaient à un nouveau niveau d’alerte, l’éditeur Ystari a logiquement entrepris un retirage du jeu mais plutôt que de se contenter de mettre les machines en route, il a décidé de retravailler les visuels du jeu.
Un changement dans la continuité puisque c’est toujours Arnaud Demaegd qui est derrière le pinceau.
On commence par refaire une couverture toute neuve mais aussi le plateau de jeu. Tout cela pour le plaisir des yeux car côté règles, on touche à rien ! C’est parfait comme ça.
Ceux qui ont pu suivre le travail d’Ystari depuis ses débuts remarqueront que cet éditeur a travaillé sur les symboles présent dans les jeux. Une signalétique qui permet, une fois les règles connues, de se remémorer actions et coûts de celles-ci sans avoir à se référer au manuel de jeu à tout bout de champs.
Un confort plus qu’appréciable dans ce type de jeu.
Côté visuels, nous avons pu suivre le chemin parcouru par Arnaud Demaegd depuis ses débuts. Un vrai régal que de voir l’évolution de cet illustrateur qui débutait avec une pratique très amateur et qui nous impressionne aujourd’hui avec ses visuels réalistico-poétiques.
Si vous n’avez pas encore franchi les portes du bourg de Caylus, voilà une occasion qui s’offre à vous de découvrir un jeu qui doit se trouver dans toute ludothèque idéale.
Explication du jeu sur Tric Trac TV dans sa nouvelle version
“Caylus”
Un jeu de William Attia
Illustré par Arnaud Demaegd
Réédité par Ystari
Pour 2 à 5 bâtisseurs dès 12 ans
Public averti
Disponible à nouveau depuis peu dans les 40€