L'intérêt du jeu ne tient qu'à la licence adaptée. Les mécaniques de jeu sont très mal équilibrées.
Dans la première phase, les 3 personnages doivent tenter de localiser le requin en déduisant sa position de ses apparitions précédentes, pendant que le prédateur tente de boulotter le plus de baigneurs possibles. L'idée est intéressante mais pas nouvelle, et bien mieux exécutée dans d'autres jeux comme Scotland Yard et surtout dans la fureur de Dracula (que je conseille à tous ceux que 15 pages de règles ne découragent pas ). Ici, un des problèmes vient de la distribution des rôles: jouer le requin est fun, mais, côté chasseurs, le rôle de Brody est ennuyeux au possible, car il consiste essentiellement à faire des allers-retours pour transporter des barils que les autres utiliseront pour chasser le grand blanc. De plus, cette phase est clairement plus simple pour le requin.
La seconde phase est un affrontement: les chasseurs sont sur un bateau et doivent essayer de tuer le requin avant que celui-ci n'ait détruit chaque partie du navire. Ici, le déséquilibre est en faveur des chasseurs. La mécanique de cette seconde phase est très répétitive et sans grand renouvellement d'une partie à l'autre, car très peu choix sont laissés aux joueurs (malgré le choix possible parmi des cartes équipement pour les chasseurs ou bonus pour le squale).
Le gros point fort du jeu est ce thème qui fait mouche, d'autant que l'esthétique respecte bien celle du film. Les dents de la mer n'est donc pas un mauvais jeu, mais pas un bon non plus: il est idéal pour être sorti une fois ou deux en été, histoire de jouer avec des potes qui souhaitent partager une madeleine de Proust, avant de prendre la poussière dans un placard.