Possesseur de la première version du jeu, et déjà conquis par cette dernière, je n'ai pas pu m'empêcher de m'intéresser à cette seconde mouture. Cet avis contiendra donc certains éléments de ceux déjà évoqués sur celui concernant le jeu original.
Le matériel, déjà de très très haute qualité dans la version originale, se retrouve ici magnifié. Que ce soit les figurines d'armées, les créatures à contrôler, les nouvelles plaquettes de dieux et leurs illustrations magnifiques, les pyramides à imbriquer, les jetons de points de victoire, les tuiles de pouvoir, les cartes Intervention Divine, et le plateau de jeu et ses zones magnifiquement dessinées. L'immersion est ici totale, et nous re-plonge parfaitement dans le thème, à savoir une bataille entre les dieux de la Mythologie Egyptienne.
La mécanique se révèle une fois encore, à la fois addictive et non dénuée de profondeur. Le joueur incarne un Dieu Egyptien, et tente de prendre le contrôle de la zone la plus prisée de l'Egypte, le Delta du Nil. Pour cela, il manipule les armées du dit Dieu et se lance dans un affrontement sans merci avec les armées des Dieux adverses.
Chaque joueur dispose de 5 actions lors d'une manche parmi lesquelles se déplacer, regagner des points de prière qui vous permettent d'acheter des pouvoirs, augmenter le niveau de vos pyramides, ainsi que recruter des armées. Le tout en payant à chaque fois ces fameux points de prière.
Le joueur commence avec trois pyramides de couleur, et en augmentant leur niveau, pourra acquérir des technologies de plus en plus puissantes. Il y a quatre types de technologies, qui ne s'utilisent tous ensemble qu'a 5 joueurs : diamant, saphir, rubis et onyx. Il ne suffira pas d'obtenir les plus puissantes tuiles pour l'emporter, mais il faudra savoir comment combiner plusieurs entre elles pour créer des combos à la fois dévastateurs et équilibrés. Soit en se spécialisant dans une couleur, soit en combinant plusieurs spécialités. Et des combos gagnants, il y en a une multitude. Un point qui vient démontrer la richesse stratégique du jeu.
Le jeu se termine dés qu'un joueur commence son tour avec un minimum de 9 pts de victoire. Ces points de victoire peuvent s'acquérir de plusieurs façons : augmentation de pyramides, temples à conquérir, technologies spécifiques. Les temples et les pyramides pouvant être conquis (es) par les autres adversaires, le joueur peut très bien perdre ces points à leur profit. Mais le meilleur moyen de remporter des points que personne ne reprendra est bien de combattre. En effet, le joueur attaquant remportant un combat gagne un point de victoire permanent. Une stratégie attentiste est à bannir dans Kemet. Mais là aussi, ce n'est pas un jeu de baston où l'on bourrine n'importe comment. Il faut savoir planifier ses combats, choisir où, quand, et comment frapper quel adversaire pour que cet affrontement soit le plus lucratif possible.
Et pour combattre, on utilise un système de cartes qui n'a presque pas changé. Quatre options sont à prendre en compte sur ces cartes : la force bonus, les dégâts, les dégâts indéfendables et la défense. La force s'ajoute au nombre d'unités, aidées où non d'une créature mythologique, lancées au combat. Les dégâts déterminent les pertes, dans chaque camp. La défense contre les dégâts. Mais les dégâts indéfendables portent bien leur nom, et anéantissent l'effet des boucliers.
Donc là aussi, quelle carte jouer, à quel moment ? Faut il jouer une carte intervention divine supplémentaire pour m'aider ? Ceci donne au gameplay une véritable profondeur de jeu, et un côté gestion bienvenu. Une partie gestion approfondie également par celle de nos points de prière, indispensables à chacune de nos décisions.
Le twist final de fin de partie rajoute un plus. Contrairement au titre original, il ne suffit plus d'être le premier à atteindre un nombre de points. Mais réussir à conserver son capital quand revient notre tour. Les joueurs adverses peuvent ainsi avoir une chance de se rattraper, ce qui ajoute un plus non négligeable et rééquilibre les parties.
Nous avons donc là un jeu qui exploite, à nouveau, à la perfection son thème, et nous immerge en plein dedans. Cette version vient sublimer un jeu qui était déjà un classique, où en tous cas, le jeu d'affrontement à figurines qui selon moi est la référence dans cette catégorie, ce, de part la richesse et la profondeur de son gameplay, ainsi que l'exceptionnelle qualité de son matériel. Un must have donc, encore et toujours.