Il faut vraiment de la motivation pour se lancer dans une partie de *Confrontation*. Le jeu n'a en effet pas beaucoup d'arguments à faire valoir. D'entrée de jeu, on est rebuté par l'esthétique et l'imaginaire très datés – en gros : les années 1970, la guerre froide, l'affrontement Est/Ouest, les missiles transcontinentaux, etc. – ainsi que par la laideur du matos. Le jeu a plus de 30 ans, et ça se voit !
Les mécanismes évoquent le *Combat naval*. Les tirs se font un peu en aveugle. Il s'agit à chaque tour de neutraliser l'arsenal offensif adverse avant qu'il ait quitté ses silos de lancement et de conquérir de nouveaux territoires en détruisant leurs défenses. On programme ses ordres à l'avance sur une feuille de papier, comme à *Diplomatie*. Un soupçon de bluff et des calculs pénibles pour déterminer le nombre de missiles qu'il faut envoyer. Tout cela est finalement assez lourd relativement à la richesse du jeu.
Glacial et cérébral, *Confrontation* possède un niveau minimal de stratégie et un semblant de profondeur tactique. A deux joueurs, il est même très pauvre, le premier tour déterminant à très court terme le vainqueur de la partie. Finalement, le jeu offre très peu de chose : tirer des missiles sur les missiles adverses. On a fait mieux... Même s'il est tient dans une grande boîte, *Confrontation* a tout du petit jeu.