CO2 est un jeu totalement déconcertant pour de nombreuses raisons. Tout d'abord, il y a cette limite de pollution dont on peut lire parfois qu'elle fait joli, qu'on ne peut pas perdre, pas atteindre les 500. Et pourtant, nous avons une fois atteint 510. Donc il est tout à fait possible de perdre si l'on met trop de côté cet aspect. De plus, si la tension peut retomber facilement à partir du tour 3 ou 4, elle demeure tout de même bien présente et il reste possible que l'on doive adapté son jeu dans les dernières actions au niveau de pollution pour éviter le game over. Un aspect donc subtil, puisqu'il faudra pouvoir construire des projets que l'on ne souhaitait pas sans que cela ne nous pénalise.
Le système des CEP est complexe, mais il est très intéressant, car les joueurs n'ont pas vraiment intérêt à plomber le cours du marché, sinon les CEP en fin de partie valent moins, voire pire, si quelqu'un a l'objectif des CEP, il bien de faire les 16 points qui vont avec. Du coup, il faut dans les dernières décennies faire la part des choses entre le gain immédiat en argent et le gain à long terme en PV.
Une partie dure 2-3h et demande une très bonne lecture des règles, car on commet facilement des petites erreurs qui modifient pas mal le jeu. C'est le cas avec les scientifiques, la pose des projets ou les CEP. Pourtant ces détails sont nécessaires pour maintenir un jeu équilibré. Ce qui en fait tout le charme pour moi est le fait que l'on doit alterner entre stratégie et tactique et que surtout notre stratégie doit nous laisser suffisamment de possibilités tactiques.
CO2 est un jeu que l'on apprécie donc avec le temps, car plus on y joue, plus on y joue juste et surtout plus on voit les subtilités et l'on modifie sa façon de jouer. Une perle ludique.
Petit bémol: on ne vous donne qu'un grand sachet pour tout le matériel, ce qui est une blague pas drôle. Mais bon, le matos est de très bonne qualité pour un prix raisonnable, alors on ne rechignera pas à investir dans des sachets, surtout pour un si bon jeu.