Voilà ce qui risque d'être le carton ludique 2003. Quand on est vendeur dans une boutique, on est quasi certain de ne pas tomber à côté lorsque l'on conseille "Alhambra", même pour des novices de débutants qui voudraient découvrir l'univers du jeu.
Mais pourquoi donc c'est si bien ce jeu ? Ben, tout simplement parce qu'il est dosé finement, juste ce qu'il faut d'un peu de tout. Un peu de réflexion, un peu de chance, un peu d'opportunisme, des tours rapides, une jolie construction devant soi...
On essaye d'optimiser. On peste parce qu'on n'aurait pas dû prendre cette tuile parce que celle qui vient d'arriver est mieux. On maudit son voisin qui a l'appoint, et lui, il peste parce que vous avez l'appoint... On se demande si on doit prendre le risque de restructurer son Alhambra pour avoir une plus grande muraille alors que le comptage va arriver. On couine de plaisir quand on prend une majorité...
Après un paquet de partie, je crois que la gestion de ses monnaies est plus importante que l'aléatoire des dieux ludiques qui semblent toujours contre vous. Un jeu où il faut savoir être second sur certaines majorités... Bien sûr, et c'est ça qui fait la force de ce jeu, la petite part de chance, qui est tout de même présente, fait que ce ne sont pas forcément toujours les mêmes qui gagnent, et ça, ça donne envie de rejouer quand on a perdu...
Un jeu qui plaira aux novices comme aux accros, sauf bien sûr si vous jouez à plus de 4, là, ça risque de coincer et donc de vous dégouter un peu. Pour le découvrir, jouez à 4 max. Pour l'apprécier à sa juste valeur, pratiquez le à 3, là ça suinte de bonheur. À 5 ou 6, si vous connaissez tous déjà le jeu, ça peut le faire, histoire de jouer à un truc à 6.