LDO91 dit :J'ai plusieurs amis qui pensent de la sorte, que la démocratie c'est nul parce que la majorité peut tout à fait "mal voter".
C'est une réalité. C'est aussi surtout qu'un suffrage, ça reste un mode d'expression qui n'est pas forcément démocratique.
Mais, en introduisant une notion de bien et de mal, tu déformes déjà un peu le propos (qu'est-ce que "bien" voter ?)
Ca m'a toujours choqué de nier l'avis d'autrui parce qu'il n'est pas spécialiste
Si écouter les platistes te semblent pertinent pour savoir s'il est pertinent de lancer des satellites pour déployer un système quelconque, on ne va en effet pas être d'accord.
Alors, tu pourrais dire que je caricature, mais il s'agit pourtant exactement de cela : parfois, dans un débat, quand quelqu'un parle, tu te rends immédiatement compte qu'il ne connaît pas la question. Donc, oui, désolé, mais, sur ce point là, son avis n'a pas d'importance.
Par exemple, quand un type te dit que ça sert à rien de prendre tel ou tel décision parce que le réchauffement climatique, c'est une chimère, la preuve, il neige en avril, c'est mort. C'est-à-dire que tu vas devoir réitérer de l'argument alors qu'il n'y en a, en fait, pas besoin.
Désolé, mais tous les avis ne se valent pas. Et nier cette réalit, c'est nier la possibilité de mettre en place un système démocratique. Et c'est malheureusement assez fréquent.
(fonctionne tout aussi bien pour pointer du doigt ceux qui sont en désaccord avec tes idées).
Non, justement, ce sont deux choses différentes. Pour avoir des idées pertinentes, il faut une certaine connaissance du sujet. Mais, avoir la même connaissance du sujet ne signifie pas avoir le même avis. Les débats d'idées, ça existe et c'est sain. Mais sans connaissance, il ne peut y avoir de débats.
C'est tout le même le citoyen qui "subit" les lois. Il doit etre, certes, renseigné pour avoir un avis éclairé. De la à penser qu'il n'est même pas apte à se faire un avis, on arrête la démocratie et confie le pouvoir aux scientifiques ? aux sages, aux gens éduqués ?
Là encore, on croirait entendre Pascal Praud. Aujourd'hui, les gens (et c'est renforcé par les réseaux sociaux) pensent qu'ils peuvent penser par eux-mêmes sans la moindre connaissance préalable. C'est faux.
Les citoyens ne peuvent prendre des décisions éclairées que s'ils sont éduqués et donc qu'ils ont écouté les sages, les scientifiques,... Ces gens là sont donc indispensables pour nous éclairer. Il n'empêche qu'en effet, comment on utilise cette connaissance pour prendre des décisions, c'est un autre processus. Mais l'étape de connaissance est indispensable.
Aujourd'hui, la parole scientifique est dénigrée, et c'est une catastrophe.
je crois qu'on a deja essayé ça, ça s'appelait la féodalité avec noblesse bourgeoisie, cour du roi, etc... et ça a pas très bien fonctionné de prendre de haut les gens non instruits, ceux qui travaillent la terre ou ont des métiers manuels. ils ont tout autant le droit de participer à la démocratie que les spécialistes.
Au risque de me répéter, ça n'a rien à voir. Tout le monde est spécialiste de quelque chose. Le paysan a une parole qui a la même valeur qu'un scientifique, mais pas sur les mêmes sujets. Les "sachants", ça ne se résume pas aux universitaires. Pour savoir comment prendre des décisions, il faut écouter tout le monde. Et, sur un sujet donné, les "spécialistes", ça représente beaucoup de monde. Et désolé, mais les 'manuels" ont des savoir-faire qui en font des "spécialistes".
Je pense que les "spécialistes" servent surtout à apporter des arguments au débat, afin que chacun se positionne selon ce qu'il pense juste. Les specialistes, on les trouve un peu dans tous les domaines.
C'est ça. Sauf qu'aujourd'hui, l'avis de n'importe qui a de l'importance pour n'importe quel sujet. Et ça, c'est un problème. Démocratiquement, ça ne peut pas marcher. Si un paysan veut donner son avis sur le déploiement de la 5G, il faut qu'il se soit renseigné plus que la normale. De même pour un épidémiologiste qui voudrait débattre de l'implantation d'une usine en zone humide. Je parle là de débats en vie d'une décision politique.
La plupart des gens sont des spécialistes, mais personne, absolument personne, n'est spécialiste de tout.
Et donc, demander son avis sur tout à tout le monde, ça n'a rien de démocratique.