Syl dit:"In the Beginning"
Celui-là, je l'ai lu cet été. Il est très bien pour découvrir les bases de la phase la plus difficile du jeu (amha).
greuh
Syl dit:"In the Beginning"
Actorios dit:Tout cela donne envie de poursuivre pour améliorer sa pratique et son niveau... Si je me posais la question de savoir quoi travailler, je me suis plus ou moins fixé l'objectif d'étudier les 6 livres de l'Elementary Go Series qui couvrent les plus grand thèmes du jeu: le début de partie, les joseki, les problèmes de vie et de mort, les tesuji (ou coups remarquables), les stratégies d'attaque et de défense et enfin la fin de partie.
Intéressant ce que tu écrits, Gartch. Finalement développer ses capacités de lecture est le point principal.
Ensuite j'aurais une question pratique : faut-il faire des tsumegos faciles par rapport à son niveau (genre j'intuite la solution et je la vérifie en 15 sec) ou des tsumegos un peu plus ardus qui demandent plusieurs minutes de réflexion ? Je ne sais jamais trop où fixer le curseur...
Disons que les tsumego doivent être à ta portée sans être impossible. Beaucoup de tsumego s'appuie en fait sur d'autres tsumego plus simple.
En fait le principe est assez simple: c'est comme dans un combat en vrai, faut rester vivant pour avoir une chance de vaincre Et les joueurs pro connaissent en fait énormément de positions par coeur (je ne parle pas de joseki mais bien de tsumego et de formes vivantes/mortes)
Merci m'sieur Gartch. Je vais de ce pas suivre tes conseils et me concentrer sur les tsumego et les tesuji.
greuh, toujours preneur de bons conseils.
Syl dit:Intéressant ce que tu écrits, Gartch. Finalement développer ses capacités de lecture est le point principal.
Syl dit:Ensuite j'aurais une question pratique : faut-il faire des tsumegos faciles par rapport à son niveau (genre j'intuite la solution et je la vérifie en 15 sec) ou des tsumegos un peu plus ardus qui demandent plusieurs minutes de réflexion ? Je ne sais jamais trop où fixer le curseur...
De manière générale je ne pose pas les pierres sur le goban. Si je ne trouve pas après plusieurs minutes, je préfère regarder la solution.
C'est plus simple
J'en ai peut-être déjà parlé, mais pour les Tsumego, il y a cet excellent site: http://www.goproblems.com/.
J'ai les deux premiers volume de "Graded Go Problems" de Kiseido (si je me trompe pas). Et autant le premier j'ai pas trop de mal, autant le second me laisse souvent pantois.
Ca force l'humilité.
greuh, quarante-douze kyus
Quelques pages sympa pour se sentir vraiment humble : le bestiaire de Denis Feldmann.
Certains problèmes sont superbes... mais il faut s'accrocher pour les apprécier ! (et je parle des plus simples en ce qui me concerne)
Des curiosités en tout cas... J'aime beaucoup.
Il y a un bouquin énorme paru récemment en Français sur les problèmes de vie et de mort, c’est « Tsumego » de Motoki Noguchi, un pavé de 540 pages. Sur la couverture, on peut lire : « Objectif 1er dan ». Je trouve que l’apport de ce livre est considérable. Par contre, par moment, c’est un peu décourageant de voir tout ce qu’il faut mémoriser pour atteindre un bon niveau. Je suis sans doute un peu trop vieux pour ça. S’il seulement, j’avais 7 ans !
Même si les tsumego c’est essentiel, il n’est pas interdit d’améliorer considérablement son niveau en étudiant le début et la fin de partie, où l’on peut gagner beaucoup avec parfois un minimum d’étude. Les problèmes de fin de partie sont à mon avis particulièrement rébarbatifs à cause des calculs qu’ils impliquent, mais les problèmes de début de partie sont à l’inverse particulièrement agréables en ce qu’ils forment l’intuition. J’ai trouvé un grand profit à étudier « Get Strong at the Opening », un livre de 175 problèmes aux solutions commentées. Dans la même série, « Get Strong at Attacking » propose 136 problèmes de niveau stratégique sur l’attaque, pas des tsumego. Là encore, ces problèmes de par leur nature stratégique sont très agréables et forment l’intuition. Encore que certains peuvent trouver que former l’intuition est encore plus difficile que d’utiliser sa mémoire, je suppose que ça dépend des lecteurs.
gloomy dit:(Au fait, Je pense que tu es en Belgique. Si tu passes près de Bruxelles, n'hésite pas, je suis chaud pour une petite en live partie à l'occasion!)
Ticoche dit:J'ai découvert le Go en suivant des discution sur Tric Trac, puis j'ai essayé à Japan Expo sur un petit plateau, et je viens de charger sur iPhone une application pour apprendre à jouer, résoudre des problèmes, etc... (pas encore testé)
En tout cas, la lecture du plateau est un peu plus difficile qu'un autre jeu comme les échecs par exemple. Pas facile d'apprendre seul.
Gartch dit:Beaucoup de choses intéressantes...
Syl dit:De manière générale je ne pose pas les pierres sur le goban. Si je ne trouve pas après plusieurs minutes, je préfère regarder la solution.
C'est plus simple
gloomy dit:J'en ai peut-être déjà parlé, mais pour les Tsumego, il y a cet excellent site: http://www.goproblems.com/.
greuh dit:J'ai les deux premiers volume de "Graded Go Problems" de Kiseido (si je me trompe pas). Et autant le premier j'ai pas trop de mal, autant le second me laisse souvent pantois.
Syl dit:Quelques pages sympa pour se sentir vraiment humble : le bestiaire de Denis Feldmann.
Certains problèmes sont superbes... mais il faut s'accrocher pour les apprécier ! (et je parle des plus simples en ce qui me concerne)
Des curiosités en tout cas... J'aime beaucoup.
pyjam dit:Il y a un bouquin énorme paru récemment en Français sur les problèmes de vie et de mort, c’est « Tsumego » de Motoki Noguchi, un pavé de 540 pages. Sur la couverture, on peut lire : « Objectif 1er dan ». Je trouve que l’apport de ce livre est considérable. Par contre, par moment, c’est un peu décourageant de voir tout ce qu’il faut mémoriser pour atteindre un bon niveau. Je suis sans doute un peu trop vieux pour ça. S’il seulement, j’avais 7 ans !
Même si les tsumego c’est essentiel, il n’est pas interdit d’améliorer considérablement son niveau en étudiant le début et la fin de partie, où l’on peut gagner beaucoup avec parfois un minimum d’étude. Les problèmes de fin de partie sont à mon avis particulièrement rébarbatifs à cause des calculs qu’ils impliquent, mais les problèmes de début de partie sont à l’inverse particulièrement agréables en ce qu’ils forment l’intuition. J’ai trouvé un grand profit à étudier « Get Strong at the Opening », un livre de 175 problèmes aux solutions commentées. Dans la même série, « Get Strong at Attacking » propose 136 problèmes de niveau stratégique sur l’attaque, pas des tsumego. Là encore, ces problèmes de par leur nature stratégique sont très agréables et forment l’intuition. Encore que certains peuvent trouver que former l’intuition est encore plus difficile que d’utiliser sa mémoire, je suppose que ça dépend des lecteurs.
Actorios dit:Salut Patrick,
Comme toi, j'ai acheté le livre de Noguchi (et j'imagine que comme pour toi, il est dédicacé ). Je ne l'ai pas lu au complet mais j'ai moi aussi beaucoup apprécié les problèmes élémentaires qu'il développe. Je pense le reprendre bientôt comme livre de chevet car je pense qu'il a débloqué pour moi quelques interrogations et, qu'il fait écho aujourd'hui aux propos de Gartch.
Bref, il y a de quoi faire...
Dernière étape... le tournoi de Go
Il y a un mois environ, j'ai participé à un tournoi de Go: 36 participants répartis en 2 groupes. Les 16 joueurs les plus forts (4k et au delà) s'affrontaient sur 1h par joueur et 5 parties sur 2 jours. Les 20 autres constituaient le groupe B avec 7 parties étalées sur 2 jours en 40mn par joueur puis bio-yomi canadien de 20 pierres en 5mn.
L'ambiance était calme et les joueurs étalés sur une tranche d'âge allant d'une dizaine d'années à la cinquantaine (il y avait d'ailleurs un père et son fils qui participaient).
Je me suis inscrit en annonçant 8k KGS, qu'ils ont interprêté comme 8k tout court.
Après l'énoncé du réglement: règles japonaise, komi de 5.5, handicap -1, système suisse, pierre posée-pierre jouée, kifu (non recommandé) rempli après avoir joué le coup, le tournoi a démarré vers 11h du matin le samedi.
Le premier jour, j'ai eu l'occasion d'affronter:
* Le président de la fédération suisse de Go (5k): ce dernier m'a conduit à jouer deux joseki de défense du coin, ce qui lui a permis de bâtir un puissant moyo sur le bord... La partie n'a pas fait un pli et j'ai perdu assez largement (même si j'ai joué la partie jusqu'au bout). Ayant le devoir de suivre un peu le tournoi, il a quitté la table à plusieurs reprises pendant que je réfléchissais... Ca ne l'a pas empêché de l'emporter. Je commençais à me demander si je n'avais pas surestimé mon niveau.
* Un adolescent de 16k. Jouant à 7 pierres de handicap, il est parvenu à vivre dans les coins sous la menaces de mes pierres. Je n'ai pas forcément joué pour tuer ses groupes (me concentrant sur l'objectif du territoire et de l'influence) mais j'avoue que le temps limité et le jeu sur plateau ont rendu ma lecture plus difficile que sur internet. Je parviens à bâtir des territoires sur les bords et à enfermer une longue ligne de pierres noires au centre du goban. Sans doute perturbé par le temps limité et peut-être intimidé du fait de jouer contre un adulte, il a vite abandonné ce groupe (qui aurait peut-être pu survivre). Il a abandonné alors que je finissais en bio-yomi. Je finis la partie épuisé par l'effort requis et la tension... 5mn de pose au soleil et j'étais reparti.
* un jeune garçon de 10 ans (12k). Jouant à toute vitesse vertigineuse, il avait une habitude certaine du jeu et, avec 3 pierres de handicap, je n'en menais pas forcément large. Je jouais à mon rythme de grabataire et finit la partie en byo-yomi... Je ne me souviens plus exactement de la partie mais je me souviens qu'il a joué pas mal le temps (m'avouant à mi-partie qu'il avait réfléchi sur mon temps, profitant d'un oubli de ma part d'appuyer sur la pendule) en plaçant des pierres abusivement dans mes territoires en fin de partie. Il finit par passer et me laisser la victoire d'une courte tête (10-15 points de mémoire).
* Un étudiant de Lausanne (6k). Accompagné d'un ami, il me demanda en début de partie si ça me dérangeait que son ami note les coups sur un kifu. Répondant par la négative, je me lance dans cette partie à égalité (finalement, je préfère). La partie se tient et je tente une invasion/réduction de son territoire. Je lutte pour survivre et finit sans oeil à fuir vers le bord du goban. Le bon sens aurait dû me conduire à l'abandon mais animé par l'énergie du desespoir le parvient à trouver le bord. Etonné que je poursuive le jeu, il fait tenuki et déborde un de mes coins. C'est là où je trouve presque malgré moi un tesuji de connexion qui sauve mon groupe enfermé sur le bord du goban. Regardant le goban avec insistance, il finit par se pencher vers moi et me tendre la main en disant "j'abandonne". N'étant pas certain de l'impact de mon coup, je dû le jouer après la partie pour me conforter dans l'idée qu'il ne pouvait pas m'empêcher de vivre. J'ai un peu eu l'impression de voler cette victoire mais je l'ai malgré tout acceptée. Son ami m'a fait une remarque gentille en disant qu'il aimait bien mon style qu'il qualifiait de "très solide". J'étais flatté.
Le second, j'ai joué contre:
* Un japonais en mission au consulat (6k). Première partie que je jouais contre un asiatique, je m'attendais à une issue fatale. Je ne fus pas déçu : il jouait très calmement mais de manière très aérienne et espacée. Je ne faisait guère de territoire mais il ne jouait pas pour tuer, menaçant calmement et cherchant uniquement la contrepartie. J'étais mené mais raisonnablement. Je pu juste réduire son territoire avec une langue de pierres noires au centre du goban. Puis, je trouve une faille dans sa défense et lance une invasion qui finit pas tuer un groupe sur le bord. Il n'en fallut pas plus pour renverser la partie et gagner de quelques points. J'étais ravi.
* Le joueur en tête du classement de la poule B (7k). J'étais content d'en être venu à l'affronter. Il jouait bien, très bien, trop bien. Dans un conflit serré au milieu de la partie, l'issue apparaissait fatale... Dominé, je décidais d'abandonner... J'avais joué du mieux que je pouvais. Je n'étais pas malheureux pour autant. Il m'expliqua qu'il ne jouait qu'en tournoi et qu'il était assez content de son résultat. Il finit d'ailleurs par emporter le tournoi du groupe B avec 7 victoires sur 7 parties.
* Une fillette dont j'avais du mal à évaluer l'âge (6k). Elle me regardait avec des grands yeux en me posant des questions sur mon patronyme et en me parlant de Guillaume Tell qui apparaissait sur les pièces de 5CHF. Décontenancé, je me lançais sur la partie. Pinçant une pierre de coin en début de partie, j'alignais ma troisième pierre d'attaque et constatait qu'elle bâtissait pendant ce temps là un imense moyo de l'autre côté du plateau. Contrairement à mes parties de la veille, j'avais accéléré mon jeu répondant du tac au tac à mon adversaire. Je l'avais sans doute sous-estimée et j'aurais bien dû me garder de jouer vite car je me suis vite retrouvé englué et chassé sur le bord du goban. Ses coups étaient rapides et efficaces et je finis par perdre une partie de mon groupe collé au bord et celui qui avait envahi son coin. Je dû admettre ma défaite la plus sévère du tournoi à moins d'une centaine de coups joués.
Avant la remise des prix et les photos, j'ai eu l'occasion de discuter avec le père du jeune garçon de la veille qui donnait des cours aux jeunes sur Genève et qui m'a fait partagé sa vision quasi-mystique du jeu. Il en parlait avec beaucoup de passion et venait comme moi de l'univers du jeu plutôt que d'un intérêt initial pour l'Asie et sa culture. Finalement, j'ai passé un très bon moment et n'ai pas boudé mon plaisir de finir sur plus de victoires que de défaites. Les comportements étaient tout ce qu'il y avait de courtois et de respectueux et j'ai eu l'occasion d'avoir quelques échanges intéressants avec les membres du club local. Le vainqueur du tournoi était un joueur chinois qui a été estimé à 4 dan de niveau (il ne connaissait pas exactement son niveau en arrivant ou en tous cas l'a sous-estimé !). Le vainqueur du groupe B était donc mon avant-dernier adversaire qui malheureusement était déjà parti à l'heure de la remise des prix.
Une photo d'une des parties du groupe A figurant le vainqueur
Quant à moi, C'est donc sur un classement de 6e sur le groupe B et désormais classé officiellement 8k EGF que je quittais les lieux et retournais chez moi.
Vieux chat disait sur ce post qu'il fallait passer par un club et jouer en tournoi pour parfaire son initiation aux mystères du Go... M'y voilà donc après un peu plus d'un an de pratique. Je ne saurais trop conseiller à d'autres de se lancer dans l'aventure.
Comme tu le dis très justement, c'est bien plus stressant de jouer en vrai que devant son écran, les sensations sont bien meilleures à mon avis.
Super compte-rendu !
Si tu as fini en bio-yomi avec 20 pierres en 5 minutes, je veux bien croire que cela n'a pas dû être facile parfois
Je partage totalement l'avis de Vieux Chat : le jeu en vrai procure des sensations très intéressantes par rapport à la pratique via l'écran. On "ressent" ce que joue l'adversaire et la tension sur le goban transpire au-delà du plateau lui-même. Le comportement de l'adversaire durant la partie reflète quelque part l'efficacité de notre propre jeu...
Syl dit:Super compte-rendu !
Si tu as fini en bio-yomi avec 20 pierres en 5 minutes, je veux bien croire que cela n'a pas dû être facile parfois
Syl dit:Je partage totalement l'avis de Vieux Chat : le jeu en vrai procure des sensations très intéressantes par rapport à la pratique via l'écran. On "ressent" ce que joue l'adversaire et la tension sur le goban transpire au-delà du plateau lui-même. Le comportement de l'adversaire durant la partie reflète quelque part l'efficacité de notre propre jeu...
Actorios dit:Disons que la part de perception et d'émotion est très importante: on ressent les hésitations, les doutes ou parfois l'assurance de son adversaire. Il y a des parties qui se gagnent ou se perdent presque "au moral". Je ne sais pas si la tension est vraiment plus forte : je la perçois très bien aussi en ligne, le graphe de niveau "temps réel" aidant. Par contre, le comportement des joueurs est nettement meilleur et le plaisir tactile de jouer les pierres est très présent.Je perçois aussi très bien la tension dans le jeu en ligne, mais pas avec la même intensité. J'ai l'impression que les joies et déceptions sont amplifiées devant un vrai goban.
Et bien non... Ceci dit, j'ai son nom donc je dois pouvoir retrouver ça... Tiens, c'est l'objectif du soir (espoir).
Un joueur en dan m' aune fois expliqué que la manière de poser une pierre peut être très déstabilisant : entre celui qui les pose timidement (et dont on se dit qu'on ne va faire qu'une bouchée) et celui qui les claque systématiquement il y a un gouffre. Et bien souvent on se demande plus "pourquoi a-t-il posé sa pierre doucement ? Y aurait-il un piège que je n'ai pas vu ?" que "Bon, comment bouffer du territoire ?".
Le kibitz est une réalité