Antoinette dit :Albumine Tagada dit :Étant traducteur anglais-français de métier, j'ai un peu de mal avec cette affirmation. L'anglais paraît certes plus souple au premier abord, mais de là à dire qu'il a un vocabulaire plus précis et varié que le français ? Au contraire, je dirais, (par rapport à mon expérience, hein - des linguistes seraient sans doute mieux placés que moi pour répondre) que l'étendue et la polysémie du vocabulaire français m'aide souvent à pallier sa relative raideur grammaticale, comparé à l'anglais (quand je fais une traduction, s'entend).
Après, si tu as des études sous le coude sur le sujet qui prouvent que le vocabulaire anglais est plus riche, je suis preneur, hein !
Prenons les exemples des verbes, je ne t’apprends rien sur l’emploi à la fois des verbes d’origine française et des phrasal verbs qui font que certains verbes français ont plusieurs traductions possibles en anglais. Par exemple « continuer » peut se traduire au minimum par « continue » (origine française) « carry on » « keep up » ou « go on » (phrasal verbs - plus usuels).
Ça fait un ratio de 1 pour 4, démontrant une jolie variété quand même non ?
Continuer n'est pas un super exemple pour emmêtre l'idée de ratio de 1 pour 4.
(source synonymo.fr)
aller
allonger
étendre
éterniser
augmenter
conserver
courir
demeurer
donner suite
durer
exister
insister
maintenir
perpétuer
persévérer
persister
poursuivre
pousser
prolonger
proroger
reconduire
reprendre
rester
se perpétuer
se poursuivre
se prolonger
se succéder
soutenir
subsister
suivre
survivre
Concernant le nombre de mot anglais contre le nombre de mots français, au niveau verbes, on les dose. Au niveau jargon technique - hors cuisine, sans mauvais esprit -, ils nous dosent.
Car si on se met à compter les "to carry" et "to carry on" comme deux verbes, on va vouloir compter les conjugaisons en français puis les pluriels et les féminins... C'est pas terrible comme concours.
L'anglais n'est pas une langue étrangère où tout un pan serait des concepts extra-terrestre en français - ok, hormis la cuisine -.
Un Anglais parle sa langue, en utilisant tout un tas de mots, qui peuvent être tous traduits (sans exception) - hormis jargon technique sur lesquels l'Académie Française n'a pas statué.
Tout ça pour dire : si dans cette langue, il y a 2 millions de sens différents avec toute leur collections de mots, dans la notre, nous avons 2 millions de sens différents. S'il en ont 4, nous en avons 4.
La traduction c'est ça, c'est garder le sens - en particulier dans un manuel de règles -, pas les mots.
OR :
- un anglicisme + NdT est un aveu de faiblesse, et pratiquement une offense faite au lecteur : un texte traduit s'adresse à des lecteurs qui ne comprennent pas l'autre langue. On ne demande pas d'apprendre de l'anglais dans un texte traduit pour compenser un problème de trad. Si dans une règle on commence à mettre des anglicismes partout, il faudra , pour les lecteurs non-sachants, écrire un paragraphe d'explication partout. Or ajouter du texte à une traduction n'est plus une traduction.
- il y a une problématique physique de mise en page où au signage le français déjà prends 20%. (sans coupe - et heureusement dans ce cas particulier le texte n'a pas été relu en coupant les adverbes esthétiques : "Add an additional item" peut devenir "ajouter un élément" dans ma trad sans choquer personne).
Quel est l'avantage d'une traduction si des gens sont laissés dans le brouillard ? Aucun. Car en plus comme je vais me planter dans le procédé, il faudrait ajouter à mes erreurs les zones d'ombre que par flemme (et ce n'est uniquement que ça) je ne souhaite pas traduire ou adapter.
Un "je n'ai pas compris donc je garde l'anglais, parce que SEXY HOT RYTHM'N ROLL hop hop ça passe" n'est pas dans l'esprit de ce que je veux faire.
Tu oublie la matière (en perdant l'esprit du texte - qui ne contient aucun "languétrangisme"), le lecteur (en lui demandant de faire un effort) et l'auteur (en ajoutant du texte explicatif à son texte) à ne pas adapter une traduction.
Dans la grande majorité des cas, si je te dis "bon pour la phase de répartition des cartes d'Inis, c'est facile on draft". => est ce que tu as appris des règles ? Oui, et tu indique que ça te suffit.
Seconde question, "est ce que tu as appris LA règle" concernant le draft d'Inis ? Pas du tout. Il est là mon problème.
Pourquoi : parce que dans ce cas, le "draft" est un titre. Pas une règle. C'est le nom d'une famille de règles dont l'application d'un jeu à l'autre change.
Or je ne suis pas en train de décrire un manuel d'utilisation de "voiture" (ici, mon "draft"), je suis en train de décrire un manuel d'utilisation de la Renault Kangoo de 1991, possiblement verte caca-d'oie, où le clignotant à droite ne marche pas les jours impairs en y décrivant que c'est normal si les essuie-glaces ne fonctionnent qu'en été.
Les informations que je donne dans ce manuel doivent être apliquables car elles doivent être appliquées.
Pas théoriques. Ni commerciales : c'est aussi ce que je disais avec cette exemple de roll & write. Tu aurais pu aussi l'appeler "Yam's like" si la volonté était réellement pratico-pédagogique. Si je dis "Yam's like", on comprends que, "comme au Yam's", on lance des dés et on marque des points. Ce n'est pas la volonté qui est derrière "roll & write".
La motivation principale ici est commerciale - l'indiquant toi même, "c'est mignon, c'est rythmé". Quitte à utiliser un anglicisme, c'est pas moins mignon et rythmé que Yam's like amha.
Mon opinion, son principal avantage sur "Yam's like", c'est que justement c'est pas "Yam's like".
Et donc que ça te fait oublier que tu rachète un Yam's.
Ces informations peuvent être esthétiques (et garder un titre, comme "penalty"). Mais je ne sacrifie pas l'esthétique à tout ces éléments là, parce que draft, c'est du brouillard. Si le terme était aussi précis que tu l'indique, il n'aurait pas besoin de son petit encadré que tu trouve dans chaque règle qui l'utilise.
Quand je dis "lancer les dés et avancer un pion", je n'ai pas besoin de dire "prenez les dés, lancez-les sur la table en évitant les pions, attendre qu'ils s'arrête de rouler, puis comptez le nombre total de ronds indiqués sur les faces supérieures des dés. Prenez votre pion et comptez un nombre de cases équivalent dans le sens de déplacement sur le plateau et placez votre pion sur la case indiquée par votre comptage". Pareil lorsque je dis "distribuez les cartes aux joueurs".
OR, pour le "draft", on fait ça. Dans toutes les règles où il en est question, sans exception.
On apprends pas LA règle car on est renseigné sur une famille de règles avec ce mot.
Cela démontre bien que le mot "draft" n'est qu'un titre ou une appellation commerciale et est complètement vide de sens. Donc on a pas besoin de ce mot particulier. On peut tout à fait appeler une règle "Schmurtz" si dans le corps du texte tu défini parfaitement ce que veut dire "schmurtzer les cartes du schmurtz" au mlieu de "drafter les cartes du draft".
Sans réel objectif autre qu'être esthétique (déjà, on devrait donc y coller une capitale puisqu'il s'agit du coup d'un nom propre), il a donc besoin, particulierement dans mon cas, d'une traduction en français (l'esthétique angliciste + néologisme XXième ne fait pas très XVIIième histo/littéraire - déjà, j'ai gardé "test" faut pas pousser mémé :) ).