Problème dans une association

Hades dit:Arrêter de vous casser la tête avec les problèmes juridiques.
Chaque membre est libre de jouer avec qui il le souhaite. Pas besoin de les virer comme des malpropres, il suffit de ne pas jouer avec. Après soit ils resteront parce que ces conditions leurs conviennent, soit pas.
Et dans ce cas, aucune plainte ne sera recevable.

Je sais pas pourquoi j'ai l'impression que la première phrase du message c'est en grande partie pour moi. je vais pas te demander de comprendre que je ne fais que des hypothèses et que j'envisage d'éventuelles conséquences. (Est-ce que ce n'est pas ce qu'on fait dans un jeu de stratégie ou même aux échecs?) Bref.
Pour la suite, tu veux pas les virer comme des malpropres, juste les laisser partir d'eux-même comme des malpropres. C'est beaucoup mieux?

prince-baron dit:
Il y a plein de gens insupportable dans les clubs, la majorité n'ont aucun handicap (enfin officiellement)

Je confirme et j'approuve.

loule dit:Et ces deux personnes prennent-elles du plaisir à jouer ?


Bien sur qu'elles prennent du plaisir ! Nous avons voulu ça dans notre association, croyant que nous pourrions assumer et que chacun prenne une place dans cette intégration... que nenni !

Pour répondre à Léoben, nous avons évoqué avec elles, notamment avec la personne sourde, les difficultés que nous rencontrions à jouer toute la soirée, jusqu'à tard avec elle. Nous lui avons demandé de ne pas prolonger sa soirée au-delà de 23 h 00... Depuis plusieurs semaines nous sommes vigilants à préserver de créneau horaire... seulement ce n'est pas aussi simple. Et tout un topic ne suffirait pas pour échanger sur le sujet. Que répondre à quelqu'un qui vous dit que "sa soirée jeux du vendredi, c'est quitter sa solitude !"...

Merci en tout cas pour vos posts très nombreux... continuez à nous donner vos avis, vos expériences... comme vous le comprenez, nous en avons besoin.

Dans tous les cas, je vous promets de vous tenir au courant de la suite de notre affaire, ne serait-ce que pour laisser une trace et donner à celles et ceux qui se trouveraient demain confrontés à ce souci puissent trouver dans notre histoire, un embryon de réponse aux questions qui les taraudent...

Bonjour à tous,

Ayant été moi-même en situation de handicap, et en ayant cotoyés un certain nombre, je me permets d'intervenir.

Certes, ce n'est pas une situation agréable, mais la question initiale est trop posée en rapport avec leur handicap.
Il faut se comporter avec eux de la même façon que vous le feriez avec toute autre personne qui "impacte" votre association.

A savoir à mon sens, discuter avec eux ou leurs représentants des soucis que cela vous pose globalement, et comment, ensembles vous pouvez imaginer de les adresser.
D'autant plus que vous vous sentez concernés, impliqués, et cela est très positif.
L'exclusion doit être évitée à tout prix.

Expliquez leur aussi que vous voulez régulièrement faire des jeux complexes, qui ne sont pour le moment pas à leur portée, convenez de dates de soirée qui seraient adaptées pour eux, voyez également si vous ne pouvez pas mettre dans votre association un planning de tuteur par exemple sur un principe de volontariat pour leur expliquer les règles en préalable de vos soirées sur un jeu donné, etc...
Faites un planning auparavant pour eux sur plusieurs semaines, avec les jeux auxquels ils participeront, expliquer à vos membres que c'est sur la base du volontariat, ...
Une association est constituée de la somme des individus qui la compose, si personne ne souhaite jouer avec eux ou leur consacrer du temps, même occasionnellement, cela démontrera certes qu'il y a un fort manque social, mais malgré tout une réalité que vous ne pouvez cacher.

Le rapprochement avec des associations est également une excellente idée, à défaut, celles-ci pourraient aussi vous prodiguer des conseils sur la marche à suivre.

Je me permets de répondre (sans avoir lu l'intégralité des pages).
Je précise que je fais également partie de cette association.

Notre problème n'est pas l'intégration de ces deux joueurs handicapés. Nous le faisons depuis deux ans et on est plusieurs à faire partie d'un roulement pour prendre en charge leur venue à l'association.

Le gros souci est que les personnes qui viennent à l'association n'ont pour la plupart que le vendredi soir pour jouer aux jeux de société. Après une semaine de taf on a tous envie de se détendre et se demander si encore une fois on va devoir jouer à des jeux adaptés ou aux jeux qu'on aime finit par faire perdre l'envie de venir à l'association.

Je fais partie de ceux qui jouent le plus avec ces deux joueurs handicapés. Bah malgré le fait que j'arrive à les faire jouer à des jeux que j'aime beaucoup (En général : Pergamon, Fresco, Citadelles, Cuba, Samurai, Wiraquocha, etc) je finis par appréhender ma venue le vendredi soir.
Même quand ce n'est pas moi qui joue avec eux je me sens mal pour mes amis qui se sont dévoués pour les prendre en charge.

La patience nécessaire pour expliquer les règles à ces deux joueurs est conséquente et après une semaine de boulot cette patience est mise à rude épreuve. Il en va de même pour les joueurs qui doivent apprendre la règle en même temps qu'eux, le rythme est décousu et ils doivent forcément faire un effort supplémentaire pour retenir ce qu'on est en train de dire.

On est dans la situation où : soit on leur demande de venir moins souvent (genre une fois par mois) voire plus du tout et on passe pour des personnes sans coeur qui mériteraient le bûcher, soit l'association meurt; notre moral avec.
Après plusieurs réunions nous leur avons proposé de partir vers 23h afin que les autres joueurs puissent ouvrir les boîtes qu'ils apprécient le plus mais il faut être honnête : ça ne change rien. La majorité des joueurs "familiaux" ne vient (et ne peut venir) qu'entre 21h00 et 23h00 et se retrouve au milieu de cete ambiance si particulière, ressentant forcément que quelque chose ne va pas.

Nous ne voulons pas les écarter de l'association, ce n'est pas notre vision des choses, mais il faut malheureusement ouvrir les yeux et se rendre compte qu'il y a un problème et que ce problème est très certainement en train de détruire l'association.

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@Glurps
On a déjà pensé à leur proposer un planning, leur assurant de trouver des adversaires et des joueurs pouvant leur expliquer plein de jeux. Mais, étant donné le malaise actuel, nous avons peur que ce planning se transforme en : les soirs de leur venue il n'y aura qu'eux et quelques volontaires pour leur expliquer des jeux. C'est moche mais la nature humaine est ce qu'elle est, planquée derrière de belles initiatives et de grandes idées...

Il faut savoir aussi que pour l'une de ces personnes notre association est l'une de ses seules activités de la semaine, si ce n'est la seule. C'est peut-être cette situation qui rend les décisions encore plus difficiles.

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Est-ce que les personnes en question se rendent compte des soucis rencontrés et est-ce que quelqu'un a déjà essayé de leur en parler ?

Non, on s'est toujours débrouillés pour qu'ils aient l'impression d'intégrer l'association au même titre qu'un joueur lambda. On a par contre évoqué l'envie que nous avons de jouer à des jeux différents de ceux qu'ils sont capables d'assimiler mais là, le caractère particulier qui est le leur, fait que c'est passé à 10000 au dessus de leur tête.
Ces deux personnes prennent-elles du plaisir à jouer ?

Oh que oui. Sinon elles ne viendraient pas si souvent ^^
Et je le répère, la manière dont nous les intégrons à l'association fait qu'ils s'y sentent bien. Tout simplement.
Par contre les joueurs qui les prennent en charge sont en train de tomber en miettes. Deux ans à faire tant d'efforts finit par causer de graves lésions...

@MonsieurLuge : je n'ai peut-être pas été assez clair, il ne s'agit pas de leur dire : les soirs ou vous viendrez il y aura plein de jeux à faire pour eux, et de confronter vos membres à leur présence, mais de reconnaitre que ces personnes sont en situation de handicap par rapport à vos jeux, et trouver une solution pour permettre aux gens qui en ont l'envie de partager des moments avec eux.

Rien ne vous empêche, après discussion avec elles pour border le message et ce que vous y mentionnez, si elles sont d'accord, de faire un planning sur le principe suivant :

-en préambule, une communication aux membres sur les bienfaits de l'intégration des personnes en situation de handicap, je vous encourage à prendre quelques témoignages auprès d'associations, etc...
blablabla, puis, en conséquence, afin de favoriser le partage, nous mettons en place un planning :

Semaine 1 - 2 - 3 - 4, .... :
les personnes en situation de handicap présentes seront : A et B.
Le jeu envisagé pour cette soirée est : jeu1
les personnes intéressées pour patager un moment de convivialité avec elles sont priées de se faire connaître.
Idéalement, vous pouvez demander à A et B de se présenter, et d'expliquer leurs soucis par rapports aux jeux.

Et ainsi de suite. Avec vos incitations au besoin auprès des membres, tout en rappelant en off ou pas, les bienfaits des échanges.
quelques relances à la clé, Ca demande plus de boulot (orga à l'avance, gestion des désistements, etc...)

Ainsi les personnes ne souhaitant pas jouer avec elles pour une raison ou une autre ne sont pas obligées de le faire.
Certes cela dérangera sans doute quelques consciences, et certains préfèreront fuir plutôt que d'affronter leur propre regard sur eux-mêmes, mais cela devrait mieux se passer.

S'il en ressort que vraiment personne ne veut jouer avec eux systématiquement, vous en arriverez à un partage avec elles d'une situation d'échec, certes ultra désagréable, ... mais que ne pouvez porter uniquement de part quelques habitués.

Bonjour,
voilà un cas vraiment difficile à gérer, et je comprends votre situation.
Pour ma part, voilà quelques idées que je pourrais vous proposer afin peut etre de faire évoluer la situation.
-comme certains je pense, que le planning serait a étudier : une semaine sur 2, serait à mon avis une bonne base.
-ensuite pour éviter que ce soit toujours les même joueurs qui fassent l'effort, faire tourner les joueurs (en fonction de l'envie de chacun tout de même) : si vous etes par exemple 4 à tourner, associé au planning vous feriez l'effort tous les 8semaines (ça peut permettre de profiter vraiment d'une table gros jeu souvent).
-ensuite, faire comprendre à ces 2 membres, que vous faites un effort pour les intégrer : à eux aussi de faire un petit effort, pour jouer sur la même table (donc moins de joueur à consacrer du temps pour eux).
-de plus, peut être faire 3-4 séances avec le même jeu : soit un gain de temps et d'énergie pour leur expliquer les jeux. Et en plus, ils pourront peut-etre évoluer dans leur façon de jouer en mettant une place des stratégies sur plusieurs parties.
-la notion d'accompagnement peut etre intéressant, si il n'y a pas de notion de finance (donc un membre de leur entourage qui vient).
-pensez à sortir des jeux coopératifs, du coups vous pouvez zapper certaines règles et les aider pendant la partie.
- pour la personne handicapée (pour le sourd c'est plus dur car M. Phal ne fait pas encore de vidéo pour les sourds) : peut-etre lui annoncer le type de jeu que vous jouerez avec lui la prochaine séance, et lui proposer de regarder la trictrac tv correspondante. ça peut aider.

le principal c'est, (et c'est ce qui est à mon avis le plus dur): discuter de tout ça avec l'ensemble des protagonistes, et garder une bonne ambiance (c'est à dire des joueurs non contraint à faire des choses qu'ils ne veulent pas faire).

En espérant avoir pu vous aider, je vous suite bon courage pour la suite.

Très franchement, il me semble n'y avoir aucune solution satisfaisante pour tout le monde à votre problème.
La but de votre club, c'est de joueur, pas de faire du social. Comment reprocher aux membres de se faire la malle, alors que tout ce qu'ils veulent c'est jouer tranquillement sans se prendre la tête, mais qu'ils se voient imposés un rôle qu'ils n'ont pas demandé ? Et je dis ça d'autant plus franchement que mon frère souffre d'un handicap de ce type.

D'après ma femme qui a bossé dans ce genre de milieux, la réponse facile à ce genre de situation aurait été de dire dès le début : "Nous ne sommes pas professionnels du milieu du handicap, nous sommes ouvert à votre différence, mais vous devez venir avec un assistant de vie". Un peu ce ce que fait l'éducation nationale quoi...

Juste quelques mots pour répondre à cela :

CmoiSig dit:
Schodet dit:
Les personnes sourdes de naissance n'ont pas forcément appris à lire (d'où certaines émissions sous-titrées en langage des signes et non en mots écrits), mais c'est sur que si elle sait lire ça doit beaucoup simplifier le problème !
O_O c'est une blague ?


Non, ce n'est pas une blague.
En effet, l'écriture et la lecture d'une langue apparaissent après son oralisation (que ce soit historiquement ou dans les apprentissages d'un enfant). Les lettres et leurs combinaisons sont associées à des sons particuliers, il y a donc une certaine nécessité à passer par notre connaissance de l'oral pour lire (quand on lit, on se fait les sons dans notre tête).
Or une personne sourde de naissance n'a pas appris à parler, n'a pas accès à l'oralisation. Elle pense en langue des signes. Il lui est donc difficile d'apprendre à lire.
Ce serait comme apprendre à lire le russe écrit sans connaître l'alphabet et la langue parlée.
Du coup, la plupart des personnes sourdes arrivent à lire des phrases très simples (et encore, il peut y avoir de nombreuses confusions -comme "nuit" qui peut désigner la nuit ou une conjugaison du verbe "nuire"-), mais seront souvent dans l'incapacité de lire un texte complet et complexe.

En espérant avoir été compréhensible.
(je précise que je ne suis pas spécialiste en la matière)

Mouais, triste cas... Le handicap est soi-disant une des priorités du moment, mais dans la vie des assocs, ça peut devenir une vraie galère, comme le montre cet exemple.

Après, les deux cas sont pour moi complètement différent.

Pour la personne sourde, le souci est pour l'apprentissage de nouvelles règles, pour le reste, à ce que vous avez dit, ça semble une personne n'ayant pas une culture ludique très développée, mais ça, ça arrive avec tout type de personne. J'aurai pour suggestion dans ce cas :
- Planifier les nouvelles règles à lui faire apprendre, essayer de faire un résumé simpliste dans son cahier une semaine à l'avance, faire un rappel la semaine suivante en appuyant sur ce qu'il n'a pas compris durant la semaine, ... Comme vous l'avez souligné, cette personne "sort de sa solitude le vendredi" (dur d'encaisser ce genre de phrase, et de prendre des décisions radicales après...), et le fait de lui donner un "exercice" pour la semaine permettrait peut-être qu'elle s'investisse sur l'apprentissage durant la semaine, lui amenant (certes virtuellement) un petit peu d'activité "ludique" hors du vendredi.
- Limiter au maximum les nouvelles règles, et approfondir quelques jeux léger/moyens, éventuellement en commençant par les règles familiales, pour intégrer petit à petit les règles complexes... Je n'ai pas de titre à proposer là comme ça, mais la piste est à explorer

Pour la personne trisomique, là, c'est nettement plus complexe, car de ce que j'ai pu lire de votre description, on est à la limite de l'autonomie. En clair, si je schématise, vous servez de "garderie" (on le met là le vendredi, ça nous fait notre soirée, et en plus, il s'amuse... ) à une personne, sans avoir aucune formation et aucune compétence requise à son encadrement. Et là, si en effet l'exclusion est discriminatoire toussa toussa, le fait de vous l'"abandonner" sans aucun soutient, c'est plus que moyen... Je pense que la première discussion à avoir est avec ses encadrants, afin de voir ce qu'il est possible de faire. L'idée serait, comme pour la personne sourde, de pouvoir lui faire apprendre la règle du jeu durant la semaine, en dehors de l'assoc. En gros, vous êtes aujourd'hui seuls à effectuer ce travail, et c'est titanesque. Si ses encadrants s'investissent aussi dans la semaine, ça peut vous aider, et vous pourriez même voir avec eux si cet apprentissage de règle ne pourrait pas être intégré à son cursus "scolaire", que les personnes qui s'en occupent le reste de la semaine (et qui sont elles habilitées et formées pour...) intègrent cet apprentissage à leurs activités.
Le plus important pour moi, est que l'intégration de cette personne ne doit pas reposer exclusivement sur vous, mais également sur cette personne elle-même et par extension les personnes qui l'entourent.

En résumé, pour moi, le "travail social" ne doit pas s'effectuer (dans les deux cas) uniquement par vous, le vendredi soir, mais s'étaler sur le reste de la semaine, avec une participation active des deux personnes et de leur entourage.

Mais vraiment, chapeau bas à vous pour tous les efforts consentis!! Et pour une fois, ça fait plaisir de voir un sujet sérieux sur TT, traité comme tel, et qui permet de dégager des solutions potentielles pour vous...

Bon courage pour la suite!!

Bonjour,

Sujet sensible, surtout par rapport à nos légèreté ludiques habituelles...

Quelques remarques, un peu en vrac ou inspirées de précédents posts :
- une assoce a des statuts / un règlement intérieur qui encadrent l'adhésion des membres, les buts et le fonctionnement du groupe.
Age, handicap, condition physique, etc... sont des conditions classiques que l'on peut y retrouver. Il ne s'agit pas de discriminer mais au contraire de fixer les règles qui permettent la bonne entente de tous au sein de l'association.
Peut être que là est l'erreur originelle : vous n'aviez pas prévu un tel cas de figure, et maintenant vous vous retrouvez dans une situation ardue alors qu'à la base vous étiez de bonne volonté !
Une petite phrase à peaufiner du style : " l'accueil de certains membres dont l'âge ou la condition requièrent une aide est bien entendu possible, les modalités d'accompagnement sont à envisager avec l'association... "

- Du coup, chercher des conditions "d'adaptation" pour que la situation redevienne jouable pour tous serait une bonne chose (et vous honorerait), en ayant recours à des accompagnants spécialisés, des éduc', des proches de ces 2 membres... ?
En plus leur contact/présence vous aiderait à vous sentir un peu moins seul face au sujet. Parce que là vous devez tourner en boucle...

- Le handicap n'est pas en cause il me semble, il ne faut pas focaliser dessus. La situation serait la même avec un asthmatique dans une assoce de plongée : il faudrait aménager accompagnement, profondeur...

- Parler de discrimination, de procès, de je-ne-sais-quoi-de-procédurier je trouve que c'est un peu tout compliquer et être rabat-joie. C'est bien dommage.
Vu le bon état d'esprit et l'envie de bien faire des dirigeants de cette assoce (illustré par leur appel sur ce forum), avec un peu de bon sens et de bonne volonté, je crois qu'ils vont très bien s'en tirer. On est loin d'avoir besoin de recourir à la loi et d'agiter le spectre des juges qui complique tout est n'arrange rien...

- Enfin je crois qu'objectivement vous faites du mieux que vous pouvez, donc ne culpabilisez pas non plus. En tout cas bravo à vous.

cyriu dit:
- Parler de discrimination, de procès, de je-ne-sais-quoi-de-procédurier je trouve que c'est un peu tout compliquer et être rabat-joie. C'est bien dommage.
Vu le bon état d'esprit et l'envie de bien faire des dirigeants de cette assoce (illustré par leur appel sur ce forum), avec un peu de bon sens et de bonne volonté, je crois qu'ils vont très bien s'en tirer. On est loin d'avoir besoin de recourir à la loi et d'agiter le spectre des juges qui complique tout est n'arrange rien...


Bon le rabat-joie intervient une dernière fois sur la question, parce que dès qu'on parle de droit, vous sortez les fusils et au final vous portez des accusations et faites (c'est un comble) des procès d'intention.
Personne ne leur dit d'en référer à la justice ou autre. Surtout pas moi. On a déjà assez de boulot comme ça.
Il reste que c'est un paramètre de risque à prendre en compte, si et seulement si l'une des deux personnes concernées ou leurs représentants en viennent à tenter une procédure. on en a vu des trucs cons et ça serait con, que leur association soit confrontée à ça parce que le risque n'a pas été envisagée.
Bien entendu, jusque là, il y a tout un panel de solutions qui peuvent être tentées pour remédier à la situation et que tout se termine bien pour tout le monde.
Ne passez pas à côté de choses secondaires mais importantes sous prétexte que c'est "compliqué". la solution n'est pas simple et n'est pas unique.

Proportionnalité et planning: Si un groupe comprend 20 personnes dont 2 ont un handicap qui les empêche de participer à une partie des activités de ce groupe, il me semble normal de choisir des activité accessibles en proportion de leur nombre. Si vous jouez 20 parties par mois environ, chacun choisit un jeu chaque mois, cela me paraît normal, cela n'est pas discriminatoire, c'est mathématique. Des personnes n'ayant pas de handicap avéré peuvent être dans une détresse psychologique ou affective qui fait, également pour elles, de ces rencontres un bol d'air important dans leur vie sociale. La discrimination ne doit pas aller dans un sens ou dans un autre, chaque personne compte pareil. Si des personnes n'ont pas les capacités à participer à certaines activités, c'est dommage mais c'est normal de pas se calquer sur leur condition pour établir le calendrier de l'ensemble du groupe. Qu'auront gagné ces personnes qui ont un handicap si votre association vient à cesser ses activités? N'est il pas mieux même pour-elles de jouer moins souvent que plus du tout? De plus, en espaçant les rencontres où elles participent, leur présence sera moins vécue comme un poids, il sera plus facile aux autres personnes de "se dévouer" pour un jeu facile avec elles. Il se peut même que certains puissent apprécier alors de passer du temps avec.
Pour le reste, Petezahh l'a très bien dit.

Quand vous étiez une trentaine de participants, je ne vois pas comment cela pouvait être un problème. Je comprends qu'en effectif réduit cela le devienne.

Même si ça ne fait pas avancer le schmilblik, je ne vois pas comment vous avez pu arriver à cette extrémité. Il me semble, mais évidemment je n'ai pas vécu votre cas particulier, que ces deux personnes au handicap fort fort différent d'ailleurs, ont, tout comme les autres participants, leurs limites sur certains jeux et en sont, j'imagine, bien conscients. Aurait-il été inacceptable de les vexer quelque peu en leur expliquant, à chacun et en fonction du jeu, que celui-ci est trop difficile, que celui là demande une connaissance des règles et des enjeux trop ardus et que ce dernier mérite d'être plutôt regardé que joué?

En d'autres termes, n'aurait-il pas été préférable de les intégrer en les dirigeant quelque peu en fonction de leurs difficultés? Antiquity me semble trop difficile pour toi mais je t'explique comment j'y joue, regarde et donne-moi quelques conseils quand tu comprends. Je fais volontiers un Divinare avec toi entre deux Caylus. Ca vous dit de faire un Loups-Garous tous ensemble? Enfin bref, si on explique les choses franchement, me semble que c'est du win-win :wink:

Cela dit, si vous n'êtes plus que 7-8, c'est évidemment plus délicat.

Est-ce que les personnes en question se rendent compte des soucis rencontrés et est-ce que quelqu'un a déjà essayé de leur en parler ?

Non, on s'est toujours débrouillés pour qu'ils aient l'impression d'intégrer l'association au même titre qu'un joueur lambda. On a par contre évoqué l'envie que nous avons de jouer à des jeux différents de ceux qu'ils sont capables d'assimiler mais là, le caractère particulier qui est le leur, fait que c'est passé à 10000 au dessus de leur tête.
1: Là je suis assez étonné. En ce qui concerne la personne trisomique je ne peux pas me prononcer, mais pour la personne sourde, j'ai du mal à croire qu'elle n'arrive pas à envisager que vous ayez envie de jouer à d'autre jeux auxquels il lui serait difficile de participer.
Je suppose qu'elle doit avoir une certaine compréhension de ses "limites".

Ces deux personnes prennent-elles du plaisir à jouer ?

Oh que oui. Sinon elles ne viendraient pas si souvent ^^
Et je le répère, la manière dont nous les intégrons à l'association fait qu'ils s'y sentent bien. Tout simplement.
Par contre les joueurs qui les prennent en charge sont en train de tomber en miettes. Deux ans à faire tant d'efforts finit par causer de graves lésions...
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2: J'imagine que dans ce cas on ait vraiment envie de sauver ce qui reste de son association, mais c'est vrai que de s'entendre dire que la soirée du vendredi est celle qui lui permet de se sentir moins seule, ce doit être un vrai crève coeur.

Jeremie dit:D'après ma femme qui a bossé dans ce genre de milieux, la réponse facile à ce genre de situation aurait été de dire dès le début : "Nous ne sommes pas professionnels du milieu du handicap, nous sommes ouvert à votre différence, mais vous devez venir avec un assistant de vie". Un peu ce ce que fait l'éducation nationale quoi...


+1

Je fais partie de l'asso en question et je suis un des derniers irréductibles.

Pour moi la personne trisomique n'est pas un problème. Il est plutôt bien intégré, je le chambre, il me chambre. Certes on fait de petits jeux et souvent les mêmes (Carcassonne toutes les semaines... c'est pas un plaisir) mais on peut aussi sortir des jeux poids moyens. L'explication des règles se fait rapidement, même s'il comprend rien, il s'éclate.

La personne sourde, contrairement à ce que vous avez l'air de penser, c'est beaucoup plus compliqué. Déjà, la communication est bien plus complexe. Du coup, l'explication des règles est une véritable épreuve, d'ailleurs peu s'y risque. Ca prend un temps fou, elle comprend très difficilement et il faut quasiment lui réécrire la règle sur son cahier. Une demi heure pour lui expliquer Skull & Roses pour qu'au final elle passe la partie à poser des crânes, c'est hyper frustant, bien qu'au final on l'ait pris à la rigolade. Des tentatives pour lui expliquer Roll Through the Ages ou Perudo ont été des catastrophes. De plus contrairement à la personne trisomique, elle veut tout comprendre et s'énerve quand elle ne comprend pas.

C'est très compliqué et je comprends ceux qui fuit sa table, je ne leur en veux même pas.

On a essayé de lui dire d'apprendre les règles des jeux avant de venir, mais comme il y a beaucoup de mots qu'elle ne comprend pas, c'est impossible. Pire il lui est même arrivé de nous amener des jeux à elle pour qu'on les lui apprenne.
Alors certes, elle a fait des progrès depuis le départ, Monsieur Luge l'a fait jouer à Cuba, j'ai réussi à la faire jouer à Funkenshlag. Mais ça nous a tous usés, et pour ma part, ça a un peu émoussé mon plaisir de jouer.

playzen dit:1: Là je suis assez étonné. En ce qui concerne la personne trisomique je ne peux pas me prononcer, mais pour la personne sourde, j'ai du mal à croire qu'elle n'arrive pas à envisager que vous ayez envie de jouer à d'autre jeux auxquels il lui serait difficile de participer.


On pourrait effectivement faire ça, lui dire qu'on veut faire un jeu plus compliqué, mais si c'est pour la voir rester seule au milieu de la salle à regarder les autres jouer, franchement j'y tiens pas. C'est d'ailleurs arrivé une fois, elle s'était retrouvé sans table. C'est pas la solution crois-moi.

Le pire dans tout ça, c'est que même quand on est pas à sa table, on se dit qu'on va pas lancer un gros jeu parce que sinon les copains vont être bloqué avec cette personne toute la soirée. Du coups on fait des jeux rapides pas terribles et on ne s'amuse pas plus que les copains en question.

Personnellement, je ne suis pas pour l'exclusion, mais je ne vois pas de solution.
Seul point positif, j'achète moins de jeux en ce moment, vu que je les sors jamais à l'asso. Mais c'est vraiment histoire de trouver un point positif.

Petit mot aux membres de cette association,

Plus je lis vos avis, plus je me dis que vous avez une patience d'ange et un coeur gros comme ça.
Je vous tire un grand coup de chapeau et je m'incline bien bas...

Respects :pouicbravo: :pouicbravo: :pouicbravo: :pouicbravo:

Handicap ou pas, lorsque l'on pratique un loisir, on a le droit de le faire avec qui l'on veut. Déjà la plupart des gens ont un boulot, une famille a s'occuper, et pas un temps de loisir extensif. Si c'est pour faire du loisir une corvée, j'en vois pas l'intérêt.

C'est ce qu'il se passe dans votre club mais personne n'ose rien dire alors qu'il faudrait mettre les choses au point. C'est vrai pour n'importe quel loisir, qu'il y aie un handicap ou pas ! Ce n'est rendre service à personne que de ne rien dire.

Alors bon que voilà un sujet bien sensible...
Voici mon avis, il ne regarde que moi, désolé si ça peut en choquer certains mais bon, on verra...
Pour ma part, je viens jeudi soir de faire une partie (de Manhattan Project) avec une jeune femme mal voyante accompagnée de son compagnon. J'avais quelques petites craintes avant la partie, peur que cette personne ait du mal à suivre et comme nous jouions à 5j, peur aussi que la partie s'éternise. Et en fait pas du tout et ça a vraiment été un beau moment ludique. J'ai été encore plus heureux de savoir que cette personne avait pu prendre du plaisir à jouer malgré son handicap. Il faut dire aussi qu'elle m'a bluffé, mémorisant tout sans y avoir déjà joué!
Ma deuxième expérience ressemble énormément à celle décrite au début de ce thread. Une association dans laquelle j'ai eu la chance d'aller jouer, avec des membres très accueillants et deux personnes avec un handicap mental. Alors voilà, entre un handicap mental et un handicap physique, il y a une différence assez évidente: le handicap mental ne permet pas toujours d'apprendre les règles d'un jeu, en tout cas pas évident avec un tel handicap de mettre en place une stratégie quelconque. Je comprends parfaitement dans une association pour joueurs que des personnes puissent ne pas avoir envie de se "sacrifier" (oui le thème est fort mais il correspond à ce que pensent les gens) pour jouer avec des personnes ayant ce handicap. Pour beaucoup nous ne jouons qu'un soir par semaine et je peux comprend qu'il soit décevant de ne pas pouvoir profiter complètement de sa soirée.
Il ne viendrait pas à l'esprit de faire jouer des enfants de 6-7 ans à des gros jeux et ça ne choque personne. Certains handicaps mentaux ne permettent pas d'atteindre ou de dépasser l'âge mental d'un enfant de 6-7 ans. En quoi il serait choquant de refuser de jouer à certains jeux avec des personnes qui n'ont pas la capacité d'y jouer? En quoi il serait choquant de ne pas vouloir se sacrifier à jouer à des jeux "simples" alors qu'on a envie de jeux pour joueurs?
Pour cette association je vois deux pistes:
_ essayer de trouver des joueurs qui sont disposés à jouer avec ces deux personnes et faire un roulement pour éviter que ce soient toujours les mêmes qui se dévouent. Le plus important serait de prévenir les nouveaux adhérents au moment de leur adhésion. Et pourquoi pas ne pas faire payer de cotisation à l'année pour les personnes qui sont d'accord pour jouer de temps en temps avec eux...
_ voir avec la mairie si il n'existerait pas la possibilité que ces deux personnes viennent accompagnées par des assistants de vie. Ça se fait pour certains handicaps, je pense que ça doit pouvoir se faire dans ce cas précis. A confirmer.

EDIT: Ah ben je viens de me rendre compte que l'association dont je parle est bien celle dont il est question ici. :pouicboulet:
Je ne connaissais pas les difficultés de cette asso mais malheureusement ça ne me surprend pas et j'en suis navré pour Jean-Michel qui est un gars formidable...