Problème dans une association

L'association dans laquelle je joue comporte environ 60 membres. Nous nous retrouvons une fois par semaine pour jouer. Nous avons, ce jour là, de 20 à 40 membres présents.
Mais, depuis environ 1 an 1/2, deux personnes handicapées sont venues dans notre association que nous avons accueillies au même titre que les autres. Leur handicap : la première a une maladie mentale (trisomie), la deuxième est sourde avec beaucoup de difficultés de compréhension.

A une table de jeu, les autres joueurs prennent sur eux pour jouer avec eux. En effet, il est très difficile de leur expliquer les règles de jeu (surtout pour la personne sourde), les jeux pratiqués avec eux sont très familiaux (Carcasonne, Water Lilly, Regatta, le max c'est Jamaïca ou Pergamon), et ils jouent juste en respectant les règles sans aucune stratégie, même simple.

Les deux personnes handicapées ne jouent pas forcément ensemble (ils n'aiment pas trop même).

Donc, depuis un an et demi, on a constaté que s'était formé deux catégories de personne : ceux qui se dévouent pour jouer avec eux et ceux qui font tout pour l'éviter.
Certains ont commencé à ne plus venir à l'association, en disant ouvertement pourquoi (peur de se retrouver à jouer avec eux et de ne pas profiter de leur seule soirée ludique de la semaine qu'ils attendaient pourtant avec impatience).

Maintenant, les soirées sont avec 7, 8 personnes, 10 maximum dont certains pensent qu'ils ne resteront pas.
Les deux personnes hadicapées sont toujours là du début à la fin et ne manqueront pas une soirée. Ils adorent le jeu de société comme nous tous.
De notre côté, lorsqu'une personne est présente dans la salle, on ne la laissera jamais de côté.


Nous ne savons que faire.
Je vous sollicite donc pour avoir vos avis, vos suggestions.

En vous remerciant par avance.

Aie... C'est vraiment moche ta situation...

Je ne pense pas que ce que l'on pourra te dire t'aidera à prendre une décision, qui sera de toute façon très difficile à prendre

Sans envisager de les virer, tu pourrais déjà essayer de les faire jouer ensemble et de ne faire qu'une table, avec tournante avec les autres joueurs qui se dévouent.

Peut-être essayer de voir si dans ta région il n'y aurait pas qqn qui connait la langue des signes, et qui aime les jeux, pour vous aider à expliquer plus facilement les règles à la personne sourde?

Maintenant, il faut aussi rester réaliste, si ça ne suffit pas et que ton association part en lambeaux, il faudra peut-être envisager de demander à ces personnes de ne plus venir, ou moins souvent...

C'est super moche, et je ne voudrais pas être à ta place, mais si tu te retrouves au final seul avec eux-deux, ça va plus être terrible comme association.

Personnellement, j'ai joué pas mal de fois avec un ami handicapé mental. On jouait exclusivement à Abalone : son jeu préféré! Lui jouait pour gagner, moi je jouais plus pour passer un bon moment avec lui.

Alors selon moi, le problème que tu soulèves n'est, hélas, pas vraiment du au monde du jeu mais plutôt aux mentalités des personnes en général face au handicape.

Donc je n'ai pas de solution pour toi... Jouer, c'est surotut partager un bon moment à plusieurs. Surtout que les jeux dont tu parles (Carcassonne et compagnie) sont plutot des jeux auxquels on joue pour le plaisir plus que pour gagner...

Donc je n'ai pas de solution mais globalement je trouve cette situation vraiment dommage... :(

Bah sinon misez sur les jeux à deux et les responsables de l'assoc' jouent à tour de rôle ?

Dur dur... ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir prendre du plaisir tout en s'occupant de personnes non autonomes et il faut effectivement garder votre propre plaisir ludique.

Les faire jouer ensemble à une même table semble déjà une idée, même si elles n'aiment pas trop ça je pense qu'elles peuvent le comprendre (même genre de jeux appréciés) et que l'union fait la force. Peut être à force s'apprécieront-elles de plus en plus !

Ça serait bien d'inviter aux soirées jeux des personnes qui s'occupent d'elles en journée, en particulier pour la personne trisomique qui est peut-être en centre d'accueil : peut-être que le centre peut payer des heures sup à un accompagnateur, peut-être que la mairie ou le conseil général peuvent financer un auxiliaire de vie pour les soirées jeux ? Ou peut-être y-a-t-il un ami ou quelqu'un de sa famille qui pourrait venir. Ça vous déchargerait, offrirait du travail à quelqu'un qui saurait faire et vous permettrait de prendre votre pied sur des jeux kubenbois.

Ou alors demandez de l'aide à d'autres associations : dans ma ville le secours catholique fait un demi milliard de choses qui vont du soutien scolaire à l'accompagnement de sans papiers à la préfecture en passant par des visites aux personnes seules. Ou les scouts peut-être qui sont souvent ouverts à ce genre de service. Ça vaut le coup de demander.

En tout cas on sent que ça te préoccupe et je tiens à t'en féliciter, tu n'es pas dans une position facile mais tu as l'air d'être quelqu'un de très bien alors j'espère que tu t'en sortiras !

+1 pour BDPHILOU.

Ceci est le mal de notre société. Peur de la différence, peu de partage en fin de compte.

Une chose est certaine, les 7 ou 8 qui sont restés sont des gens humainement vraiment très bien! :pouicok:

CmoiSig dit:Bah sinon misez sur les jeux à deux et les responsables de l'assoc' jouent à tour de rôle ?


Le problème c'est que la durée des parties entre les jeux simples à 2 et les jeux kubipoussage ne sont pas vraiment les mêmes :?

Du coup le responsable qui joue à 2 se retrouve "coincé" un bon moment

Valahuir dit:...
C'est super moche, et je ne voudrais pas être à ta place, mais si tu te retrouves au final seul avec eux-deux, ça va plus être terrible comme association.


Je crois que tout est résumé là. C'est vraiment injuste pour les personnes handicapées, mais si à la fin c'est soit eux, soit ton asso ... c'est un choix que tu vas sûrement devoir faire.
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un problème de mentalités. Sans être sectaire, je m'imaginerai mal pousser des pions et lancer des dés, sans vraiment me soucier du résultat, pendant un soir entier, chaque semaine, tout ça pour faire plaisir à des gens alors que je m'ennuie :(

C'est chouette de s'occuper de recevoir des handicapés et tout, mais je note une phrase dans l'intervention initiale :

ils jouent juste en respectant les règles sans aucune stratégie, même simple.


En gros, ce sont de piètres joueurs et le plaisir ludique avec eux est fort diminué.
Imaginez une personne valide qui jouerait comme ça, au bout d'un moment, il serait catégorisé comme relou, et personne ne voudrait jouer avec lui. Ce qu'on tolère d'un enfant (éventuellement), on ne le tolère pas aussi bien d'un adulte.

C'est sans doute très difficile de gérer cette situation et j'espère que vous trouverez une solution satisfaisante et non excluante, mais c'est un peu facile de jeter la pierre à ceux qui n'ont pas envie de s'emmerder pendant leur soirée jeux (ce que ne fait pas le responsable de l'asso qui poste ici, hein).

edit : doublé par jeanjean59

CmoiSig dit:Bah sinon misez sur les jeux à deux et les responsables de l'assoc' jouent à tour de rôle ?


+1 c'est pas les jeux à deux qui manquent.

Ou d'autres personnes ayant les mêmes handicap pourraient rejoindre le groupe et former une tablée, même si de prime abord ça peut sembler sectaire...

Schodet dit:
CmoiSig dit:Bah sinon misez sur les jeux à deux et les responsables de l'assoc' jouent à tour de rôle ?

Le problème c'est que la durée des parties entre les jeux simples à 2 et les jeux kubipoussage ne sont pas vraiment les mêmes :?
Du coup le responsable qui joue à 2 se retrouve "coincé" un bon moment
Bah comme ceux qui font une partie d'un jeu "normal" avec eux.

CmoiSig dit:
Schodet dit:
CmoiSig dit:Bah sinon misez sur les jeux à deux et les responsables de l'assoc' jouent à tour de rôle ?

Le problème c'est que la durée des parties entre les jeux simples à 2 et les jeux kubipoussage ne sont pas vraiment les mêmes :?
Du coup le responsable qui joue à 2 se retrouve "coincé" un bon moment
Bah comme ceux qui font une partie d'un jeu "normal" avec eux.


Oui, je me suis mal exprimée. Je voulais dire que dans un jeu à 2 il est vraiment coincé tout seul à devoir enchainer les parties avec quelqu'un qui ne fait aucune stratégie et si ça dure très longtemps parce que tous les autres font un mégawatt ou un throught the age, c'est vraiment chiant ! A plusieurs, il joue aussi contre d'autres personnes qui développent des stratégies, alors même s'il faut intégrer la personne handicapée à la partie il est tout de même moins embêté que juste avec quelqu'un qui joue comme un ordinateur.

Je partais du principe où ils allaient de nouveau se retrouver à 40 si une solution est trouvée. Donc la durée des jeux variera, une partie d'un jeu est finie, le responsable n°1 intègre le prochain jeu et le responsable n°2 fait quelques parties de jeux à deux.

Je rejoins Zakouski, rien à voir avec leur handicap. Une personne nulle en stratégie ou qui pourrit les jeux, c'est pareil.

Le but comme dit au début est pour beaucoup de passer une chouette soirée jeux. Pour moi ca se résume à bonne ambiance + jeu serré. Du coup, il faut des joueurs qui aiment se marrer, qui n'ont pas peur de perdre, mais qui se battront bec et ongles.

Dans quelle mesure une assoc peut se permettre d’accueillir des gens qui vont tuer l'assoc ? N'est-il pas possible pour ces personnes d'amener le jeu la ou ils résident ? De trouver des personnes compatibles (en terme de niveau de jeu entendons nous)?

Nous avons vécu exactement la même chose, mais dans un club de badminton. Lors d'une rentrée, 3 nouveaux joueurs sont venus s'inscrire, plus pour le côté social que sportif. Du coup, ils ne courraient jamais sur des volants. Jouer avec eux était vraiment emmerdant, surtout quand on vient pour se dépenser après une dure semaine de taff. Pas moyen de transpirer une goutte.

On leur a fait comprendre au bout de 2 mois que cela n'avait d'intérêt ni pour eux ni pour nous, et on les a fait jouer uniquement entre eux.

Peu de temps après il n'étaient plus la.

On aime accueillir des nouveaux, mais faut qu'ils partagent une vision identique que celle au club ils adhèrent. On pousse les débutants à s'améliorer, tant qu'ils courent un minimum.
Je pense que la même philosophie peut s'appliquer ici. A terme, si rien ne bouge, tu seras seul avec eux 2, et une quarantaine de personnes se retrouveront sur le carreau. Faut agir vite et une fois fait prévenir les anciens que la situation est plus favorable maintenant.

Good luck, c'est jamais amusant à faire :(

En effet la situation n'est pas facile.
Dans mon cercle de joueurs, j'ai un gars entre 25 et 30 ans, à l'intellect déficient (probablement suite à un truc qui a pété dans la tête, car ce n'est pas de naissance).
Bref, la sortie où il vient est généralement dédiée à un seul jeu. on joue tous en semble à la même table. Il a du mal à comprendre les règles, mais je sais qu'il fait beaucoup d'effort.
je dois bien avouer qu'il nous arrive parfois d'avoir des fous rires (je sais c'est pas bien) devant des réflexions, des tentatives de comprendre.
d'un autre côté c'est compliqué et parfois agaçant d'essayer d'expliquer les règles ou la manière de jouer.
je me rappelle du jeu Cyrano, où j'ai passé 20 minutes à essayer de lui expliquer ce qu'était une rime.

Bref, je comprends un peu votre problème. heureusement dans mon cas, on arrive quand même à jouer.
Bon courage pour trouver une solution. ce serait dommage que votre asso disparaisse à cause de ça.

CmoiSig dit:Je partais du principe où ils allaient de nouveau se retrouver à 40 si une solution est trouvée.


Certes, je comprend mieux ce que tu veux dire, mais il va falloir aussi trouver la solution pour justement remonter à une vingtaine de joueurs par soir en évitant que les responsables de l'asso se sacrifient et se cognent la tête contre les tas de meeples pendant un temps indéterminé.

Et ça empêche le responsable A de commencer un gros jeu qui dure bien longtemps tant que le responsable B s'occupe des deux handicapées pour pouvoir prendre le relai rapidement. Finalement ils sont tous condamnés aux jeux cours (qui peuvent être excellents, là n'est pas la question).

Ah ben après il faut faire des choix et les assumer :mrgreen: soit ils préfèrent sauver leur assoc', soit ils préfèrent jouer "convenablement" (le mot est très maladroit mais je n'en trouve pas d'autre là tout de suite).

euh...

en quoi ca gène de jouer avec une personne trisomique ??

oui un joueur ne va pas réagir comme les autres et alors ?

C'set une asso, donc le jouer ensemble doit, j’imagine,primer sur le reste; non ?

sinon on joue chez soi.

Al1_57 dit:euh...
en quoi ca gène de jouer avec une personne trisomique ??
oui un joueur ne va pas réagir comme les autres et alors ?
C'set une asso, donc le jouer ensemble doit, j’imagine,primer sur le reste; non ?
sinon on joue chez soi.



petite question: est-ce que tu t'es déjà retrouvé dans la situation de devoir expliquer et jouer avec quelqu'un qui ne comprend pas grand chose et qui oublie ce qu'on lui a dit plusieurs fois par partie?

bien sur, les jeux, c'est fait pour se regrouper, mais bon voilà, si la finalité c'est de devoir faire la nounou et bien oui je comprends la perte d'intérêt de certains membres de l'association.

Al1_57 dit:En quoi ca gène de jouer avec une personne trisomique ??


Déjà ça dépend de la personne, aucune personne trisomique n'est égale à un autre. En l’occurrence ici le handicap mental a l'air assez lourd puisque l'auteur du sujet précise bien le résultat : aucune stratégie, ce qui peut vraiment empêcher les autres joueurs d'y prendre du plaisir.

Alors une partie par ci par là peut être plaisante si c'est occasionnel, mais se sentir toujours obligé par sa conscience d'y passer toute la soirée chaque semaine, parce que c'est toujours les mêmes qui se dérobent et les mêmes qui se "sacrifient" oui, ça peut devenir pas très drôle.

A la base les joueurs ne viennent pas forcément dans le but de faire des jeux simples adaptés aux joueurs en difficultés et du coup leurs besoins à eux passent à la trappe tout simplement. Il en faut pour le plaisir de tous et tout le monde n'est pas altruiste à ce point.