présidentielles, Cinquième édition

groscouic dit:
O'Cédar dit:Un exemple d'idée "déraisonnable", à mes yeux :
"Interdire les licenciements" (Divers extrêmes gauches...)

... aux entreprises qui font des bénéfices.


Il faut toujours le baton et la carotte... penses-tu sincèrement qu'il est viable de ne pouvoir se séparer d'un de ses éléments s'il ne fait rien ?
Vouloir s'attaquer aux licenciements massifs et délocalisations est une chose, dire qu'on devrait interdire de licencier quelqu'un est complètement aberrant... Même si le patron n'a pas forcément à se servir du baton, une absence de sanction ne peut que mener à une chûte évidente de travail et de qualité... et un sentiment d'injustice pour ceux qui se livrent à fond.
Toute personne ayant la sécurité de l'emploi est obligée d'avouer qu'il est plus nécessaire de se faire violence pour être productif... (j'ai été des 2 côtés de la barrière...).

Philippe dit:
O'Cédar dit::twisted:

He did it !!!!!


Très fier d'avoir été à l'origine de cette réaction en chaîne à l'origine d'un événement inusuel.

Maintenant je m'inquiète : ça va O'Cédar ? T'es pas tout vert ? Un valium ?



@ groscouic : bravo pour le message ultime, la citation qui le fait bien, l'avatar et la signature très classes... :pouicbravo:

Ce qui est très drôle dans cette affaire de licenciement, c'est qu'on s'attaque encore aux fameux "improductifs", ces maudits profiteurs qu'il faut vider des entreprises pour restaurer leur productivité, alors que :
- beaucoup de licenciements sont opérés pour augmenter des bénéfices déjà importants (cf la défunte Moulinex, et tant d'autres)
- que beaucoup de cadres cravatés passant pas mal de temps en réunion à rien faire sont très chers payés et bien loués, alors que les gens qui produisent vraiment et se crèvent le cul sont bien moins payés et les premières victimes des licenciements
- que travailler plus pour gagner plus, c'est bien, mais : y'en a pas mal qui avec leur intérêts, leurs parts et leurs actions n'ont pas à travailler plus pour gagner plus, il leur suffit de faire licencier et de ne rien glander.

Le salaire ou le licenciement ne sont pas liés à la productivité, bien souvent. Allez demander à Fleury Michon en ce moment.

Je ne crois pas avoir fait une quelconque apologie de quelque type de licenciement que ce soit... et je n'ai jamais non plus stigmatisé telle ou telle frange de population...
Des jeunes cadres en costard comme tu dis, il y en a bien beaucoup qui doivent faire leurs cartons dans la journée pour quitter leur boîte et c'est aussi triste pour eux que pour n'importe qui d'autre...

Simplement, pouvoir penser que l'interdiction pure et simple de licenciement (que la boîte fasse des bénéfices ou non) est une bonne mesure qui résolverait les démantèlements d'usine me laisse pantois...

O'Cédar dit:Simplement, pouvoir penser que l'interdiction pure et simple de licenciement (que la boîte fasse des bénéfices ou non) est une bonne mesure qui résolverait les démantèlements d'usine me laisse pantois...


Complètement d'accord avec ça. Aujourd'hui le capital est plus valorisé que le travail, et ce ne sont pas les incantations électorales qui vont y changer grand chose. Mais il faut en tirer les conséquences, et notamment sur la place très relativisée de la valeur travail dans la société, qui détermine pourtant la position de tout un chacun - et donc l'enfer pour ceux qui n'en ont pas. C'est un peu le sens de la flexsécurité avancée par les sociétés scandinaves : tu as un boulot, c'est bien et tu contribues à la richesse de la société; tu n'en as pas, c'est pas grave et la société fait en sorte que tu ne tombes pas dans la dèche jusqu'au bon tour de roue de la fortune suivant.
Concrètement, c'est le débat (probablement très complexe mais hyper intéressant) de la déconnexion des transferts sociaux de la valeur travail; et de l'existence d'un revenu minimum garanti pour tous quelque soit la situation (qui peut d'ailleurs permettre de facto de diminuer radicalement le smic, puisqu'il paraît que c'est un véritable obstacle à l'emploi). Evidemment, ça n'est pas une réformette puisque c'est changer des concepts à peu près bicentenaires.

J'ai dû mal interpréter ce que tu as dit alors :

O'Cédar dit:
Il faut toujours le baton et la carotte... penses-tu sincèrement qu'il est viable de ne pouvoir se séparer d'un de ses éléments s'il ne fait rien ?

O'Cédar dit:
une absence de sanction ne peut que mener à une chûte évidente de travail et de qualité... et un sentiment d'injustice pour ceux qui se livrent à fond.


Je trouvais juste que rapprocher le licenciement d'une raison liée au comportement de l'individu est une idée qui a la dent dure, alors que les licenciements concernent chaque semaine des gens qui ont travaillé très longtemps et dur pour leur entreprise, et qui se font remercier tranquillement tandis que des cadres supérieurs touchent de confortables primes, ou des parachutes dorés.

Se livrer à fond n'a pas la même valeur quand tu es assis à un bureau devant un ordi et quand tu es 8 heures devant une presse de 2 tonnes, ou derrière un camion benne j'imagine.

Bayrou pour le moment, pourtant le programme de Besancenot me fait de l'oeil avec ses 300€, ses 32 heures, son allocation autonomie pour les 16/25 ans et j'en passe....

Faut peut-être arréter de prendre un programme petit bout par petit bout, surtout en ne prenant que les "sorties" d'argent ou les mesures radicales. Une mesure isolée peut paraitre idiote alors que dans un ensemble de mesures, elle est cohérente. L'extrême gauche base tout son discours économique sur le fait que les actionnaires touchent une trop grosse part du gateau et qu'il faudrait lutter contre cela au bénéfice de l'emploi, des salaires et de l'investissement. Le principe est de réduire cette part : un tier pour le capitale, pas plus. Interdire les licenciements quand on rémunère moins les actionnaires, cela peut se comprendre puisque l'entreprise récupère des marges de manoeuvre. Tout comme des tas d'aides financières aux particuliers quand une partie de ce qui est normalement redistribué aux actionnaires vient finalement s'ajouter aux finances publiques. Tout cela est cohérent.
Le problème est que les actionnaires vont tout simplement se barrer petit à petit pour faire de plus bénéfices ailleurs. Et je n'ai aps trouvé comment cela pourra être empêché. D'ailleurs je ne vois pas comment cela peut être empêché à un niveau franco-français.

xavo dit:Interdire les licenciements quand on rémunère moins les actionnaires, cela peut se comprendre puisque l'entreprise récupère des marges de manœuvre.

On pourrait en parler pendant des heures mais je ne suis pas d'accord encore une fois...
Ce n'est pas parcequ'une entreprise va bien qu'il ne peut pas y avoir un malaise au niveau local d'un département et d'un sentiment d'inégalité qui plombe tout le monde...
Si dans ton bureau, quelqu'un ne fait rien et ne s'implique plus dans les projets, ça te plombe toute ta dynamique de groupe et le fait que ta boîte fasse des bénéfices tu n'en as rien à faire... d'autant qu'à travail égal, il doit y avoir (en théorie) salaire égal pour éviter la prime à la performance, quel intérêt as-tu à bosser comme il faut ?
Ce sont des idées humanistes (donc louables en théorie) qui ne fonctionnent tout simplement pas en entreprise, il faut être réaliste !
Et quand je parle de ça, je ne me pose pas du tout en tant que patron (car je n'en suis pas un) mais simplement en travailleur qui connait ses propres motivations (surtout ses limites d'ailleurs) et celles de ses collègues...
Qu'elle soit dans un ensemble ou pas ne change rien à mes yeux, une telle mesure est totalement irréelle...
La théorie économique qu'évoque El Comandante avec le revenu minimal pour vivre est une alternative humaniste beaucoup plus crédible qu'un tel système en principe basé sur la nécessité de travail mais qui le torpille en réalité...
xavo dit:Le problème est que les actionnaires vont tout simplement se barrer petit à petit pour faire de plus bénéfices ailleurs. Et je n'ai aps trouvé comment cela pourra être empêché. D'ailleurs je ne vois pas comment cela peut être empêché à un niveau franco-français.


Ça c'est bien évident...

Europe, Europe, Europe, y'a pas à tortiller...

Le jour où les gens comprendront, tout changera.

J'aurais peut-être du préciser que ma sortie sur le facteur de Neuilly était de l'humour. La c'est fait !!

xavo dit:Le problème est que les actionnaires vont tout simplement se barrer petit à petit pour faire de plus bénéfices ailleurs. Et je n'ai aps trouvé comment cela pourra être empêché. D'ailleurs je ne vois pas comment cela peut être empêché à un niveau franco-français.



Humour grinçant (ou autre vision de l'avenir) : le moyen que je vois est de faire de la France un espèce de musée du social... un Max Havelaar du travail international, une boîte ou un actionnaire investissant en France sait qu'il galérera mais à l'international, il pourrait dire : "nous, on fait dans le social, on a ouvert une succursale en France où on ne peut licencier qui que ce soit et où l'on touche le tiers des dividendes que l'on toucherait ailleurs".

Un peu comme ces grosses boîtes américaines qui sont prêtes à faire n'importe quoi mais qui ensuite donne des sommes énormes à des œuvres de charité pour se dédouaner.

O'Cédar dit:
Humour grinçant.


Pour continuer dans l'humour grinçant : Le modéle à suivre est bien évidemment tous ces zélateurs du travail qui exhortent les salariés à se donner à fond,et qui assénent ce message sur un site internet consacré à un loisir, à des heures de bureau au moment où ces fainéants , à la chaine en usine, aux caisses de supermarché , dans les hopitaux ,sur les chantiers ne sont pas capables de comprendre qu'à cette heure,qu'ils doivent se donner corps et âmes à leur employeur ...

:mrgreen:

Je mets un smiley, à vous de savoir comment le prendre...

Monsieur Lapin dit:Europe, Europe, Europe, y'a pas à tortiller...


Excuse, mais "Europe", ça veut rien dire.

Parce que y'en a déjà une...

Quelle Europe? Pour quoi faire?

O'Cédar dit:Si dans ton bureau, quelqu'un ne fait rien


J'ai peut-être mal compris, mais il ne s'agit pas d'interdire les licenciements pour fautes ou les licenciements dans une entreprise qui est en train de couler. Enfin, moi je ne parle pas de cela... une interdiction totale et définitive c'est évidemment trés con.

bertrand dit:Pour continuer dans l'humour grinçant : Le modéle à suivre est bien évidemment tous ces zélateurs du travail qui exhortent les salariés à se donner à fond,et qui assénent ce message sur un site internet consacré à un loisir, à des heures de bureau au moment où ces fainéants , à la chaine en usine, aux caisses de supermarché , dans les hopitaux ,sur les chantiers ne sont pas capables de comprendre qu'à cette heure,qu'ils doivent se donner corps et âmes à leur employeur ...


Bertrand, je trouve cette phrase pour le moins malhonnête à mon égard... laissant entendre que je prône ce système et que ces "valeurs" sont les miennes...

Ma suggestion bien que grinçante était réelle pour répondre à l'interrogation de XavO : "comment pouvoir garder des investisseurs dans un pays où ils auront peu à gagner ?".

Je trouve extrêmement nauséabond cette tendance à caricaturer comme monstrueuse et égoïste toute pensée de chaque personne qui ne croit plus au communisme, comme on ne croirait plus au père Noël...

O'Cédar dit:...quel intérêt as-tu à bosser comme il faut ?


Ta question est quand même hallucinante même si elle nous ferait aller bien loin du sujet de ce fil. On dirait qu'il n'y a que le baton ! S'il est nécessaire, il existe quand même des tas de gens qui font bien leur boulot juste par conscience professionnelle, amour du travail bien fait, leur estime de soi, l'intérêt pour leur travail... etc.

xavo dit:
O'Cédar dit:...quel intérêt as-tu à bosser comme il faut ?

Ta question est quand même hallucinante même si elle nous ferait aller bien loin du sujet de ce fil. On dirait qu'il n'y a que le baton ! S'il est nécessaire, il existe quand même des tas de gens qui font bien leur boulot juste par conscience professionnelle, amour du travail bien fait, leur estime de soi, l'intérêt pour leur travail... etc.


OK, je lance un sujet annexe (avec sondage) dès que je reviens de la pause bouffe !

Parceque la conscience professionnelle, on a beau l'avoir, ça ne remplace pas un réel amour de son boulot (je suis bien placé pour en parler, j'ai beaucoup de mal à avancer ces temps).
Et les gens qui aiment leur travail, ça représente 30% de la population de souvenir d'un dernier sondage national.

Monsieur Lapin dit:Europe, Europe, Europe, y'a pas à tortiller...
Le jour où les gens comprendront, tout changera.


Je te suis à fond là dessus. Le niveau pour agir est européen, le niveau national ne vaut plus grand chose. C'est d'ailleurs à mon avis la seule vraie valeur ajoutée de Bayrou qui est un européen de longue date et qui a toujours mis l'Europe en avant, même si la sienne s'arréte aux détroits du Bosphore (encore un sujet où il est plutôt de droite :mrgreen:)

O'Cédar dit:le moyen que je vois est de faire de la France un espèce de musée du social... un Max Havelaar du travail international, une boîte ou un actionnaire investissant en France sait qu'il galérera mais à l'international, il pourrait dire : "nous, on fait dans le social, on a ouvert une succursale en France où on ne peut licencier qui que ce soit et où l'on touche le tiers des dividendes que l'on toucherait ailleurs".

c'est pas faux, mais il ne faut pas oublier que les gens continuent quand même d'investir en France. Pourquoi ? Pour le niveau de formation et de recherche (en dépit des retards relatifs sur les concurrents). Il est de toute façon clair que même en supprimant tous les transferts et obligations sociaux dont peut rêver le MEDEF, un salarié français sera toujours plus cher qu'un petit Chinois (ou qu'un petit Roumain pour quelques années encore...). C'est une société post-industrielle, où l'immatériel compte plus que le reste. Donc on peut faire dans le social, tant qu'on fait d'abord dans la formation.

xavo dit:....a toujours mis l'Europe en avant, même si la sienne s'arréte aux détroits du Bosphore (encore un sujet où il est plutôt de droite :mrgreen:)


euh, on peut se considérer comme de gauche et s'arrêter aussi au Bosphore ? :mrgreen: :wink: