[Pericles: The Peloponnesian Wars] "Warteau" à 4 de Mark Herman édité chez GMT

[Pericles : The Peloponnesian Wars 460-400 BC]

Pericles: The Peloponnesian Wars est un jeu édité par GMT pour 4 joueurs explorant le thème de la Guerre du Péloponnèse à la fin de la période classique en Grèce.

Le jeu est aussi un warteau, mot barbare pour le rejeton issu d’un wargame et d’un jeu de plateau. Son auteur n’est pas un inconnu puisqu’il s’agit de Mark Herman, auteur de Churchill et de We The People. ).

Remarque préalable: Comme souvent pour ce type de jeu , c’est du lourd: hier pour ma première partie découverte, on a joué une dizaine d’heures et ce n’était même pas le scénario le plus long. Voilà côté temps de jeu. Côté complexité: ce n’est pas simple mais avec une bonne explication, les 23 pages de règle s’assimilent assez vite. Bref, si vous n’êtes amateur de très gros jeu, vous ne faites pas vraiment partie du public ciblé.

Le point le plus excitant du jeu, c’est qu’il se joue à deux joueurs par ligue mais ce n’est pas un camp qui l’emporte à la fin mais bien un seul joueur. Il faut donc bien sûr vaincre l’ennemi mais aussi s’assurer qu’on en retire toute la gloire. Il y a donc une double rivalité dans le jeu et votre partenaire dans la ligue est aussi votre concurrent.

Chaque ligue est ainsi dirigée par deux factions rivales: le parti démagogue et le parti aristocrate à Athènes. A Sparte, ce sont les deux rois, l’Eurypontide et l’Agiade. A chaque tour de jeu (entre 1 et 10 selon les scénarios), on conduit consécutivement deux phases, chacune représentant une partie de l’affrontement: d’abord les discussions à l’assemblée de la cité et ensuite la conduite des opérations militaires.

Ce qui se passe à l’assemblée à Spartes est l’affaire des deux joueurs spartiates. Au même moment, il se passe la même chose à Athènes entre les deux Athéniens. On y discute à la fois des opérations de la campagne à venir mais on détermine aussi qui aura la charge de telle ou telle opérations (avec un potentiel de retombée politique plus ou moins alléchant) ou de tel événement politique, et ultimement qui sera à la tête de la cité cette année. Sur le plan ludique, c’est donc à la fois un moment de discussion avec son partenaire mais aussi un moment où il faut penser à tirer la couverture vers soi à son détriment… Le mécanisme proposé est plutôt bien ficelé puisqu’effectivement chaque faction en sort avec des actions, du pouvoir et peut être aussi un peu de frustration/rancune. 

Une fois cette phase terminée, chaque joueur se retrouve avec un petit nombre d’actions à mener. (5 ou 6 en général, y compris deux “rumeurs” qui sont de fausses actions pour leurrer l’adversaire). Ce sont des actions de type militaire, diplomatique, Oracle ou de Ligue. Concrètement, c’est une programmation secrète. A son tour, chaque joueur va déposer une action face cachée sur un des vingts terrains d’opérations de la Grèce. (L’Etolie, L’Ionie, La Béotie…). Ainsi de suite jusqu’à épuisement des actions à jouer. On se retrouve à la fin avec une pile plus ou moins grandes d’action secrète par chaque théatre d’opération grec. La suite, c’est qu’on va dépiler les actions une par une, chaque joueur choisissant une action à jouer parmi celles qui sont au sommet d’une pile. Evidemment, c’est le moment où les plans qui semblaient imparables lors de la discussion à l’assemblée s’effondrent totalement devant l’enchainement des évènements. Ainsi on voulait recruter des hoplites à Sparte pour pouvoir ensuite attaquer les Athéniens à Naupacte mais hélas une action athénienne reste obstinément sur le sommet de la pile dans le théâtre “Sparte” et empêche d’avancer pour le moment. Ou encore les Athéniens avaient prévu de faire entrer une cité thessalienne dans leur ligue de Délos? Mais ce n’est plus possible car les Spartiates viennent juste d’en chasser les partisans d’Athènes, ce qui rend l’adhésion impossible.

Ceci dit les actions peuvent marcher aussi et alors c’est la faction qui en est l’auteur qui gagne les lauriers “les points d’honneur” souvent au détriment de l’honneur des factions ennemies et aussi en suscitant la jalousie de son partenaire…

Bon, moi, je suis assez séduit par ma première expérience du jeu mais cela demande à être confirmé.

Quelqu’un d’autre a pu le tester?










non pas testé, il me faisait de l’oeil mais avant de commander quoi que ce soit d’autre chez eux j’attends fields of fire… qui devrait bientôt arriver.

Par  contre j’ai une question sur le mode solo. Comment fonctionne-t-il? se rapproche t-on d’un système COIN

Enfin une dizaine d’heures de jeu, humm… ce n’est pas tous les jours que je le sortirai lol.

Je dois avouer que je n’ai pas du tout regarder le mode solo.
Le partenariat délicat qu’il faut construire avec son compatriote et néanmoins rival est un intérêt du jeu qui est perdu dans le mode solo.
Ce serait dommage.

Pericles n’est clairement pas un jeu dérivé de la série COIN en tout cas. Dans les COIN, c’est vrai que les 4 joueurs sont rivaux mais parfois un peu partenaires (les Eduens et les Romains, Karzaï et la coalition internationale, Batista et la mafia, les insurgés américains et Louis XVI…) mais les joueurs ont des ordres et des objectifs différents les uns des autres.
Ici chaque duo d’alliés partagent les mêmes troupes avec le même type d’ordres. Ils visent la même victoire contre la ligue adverse. Leur rivalité s’exprime différemment. Avant que la campagne démarre, les alliés se sont déjà disputés les actions et le pouvoir politique à la Boulè. Pendant la campagne, ils peuvent aussi nuire un peu, par exemple en plaçant leur jeton Militaire avant leur allié sur le théatre d’opérations le plus prometteur ou encore en n’appuyant pas autant que prévu (en limitant le soutien en ressources “Strategos”) son allié quand il est commandant en chef…

Pour la durée du jeu, je suppose qu’avec un peu d’expérience, on joue plus vite…


L’idée d’un seul vainqueur parmi les alliés est une bonne chose dans un jeu qui simule en conflit entre deux blocs. (ça me rappel War of the roses tiens…)
C’est le premier jeu sur le guerre du Péloponnèse qui exploite cette possibilité, enfin à ma connaissance.  Ce Pericles me titille, étant plustôt preneur de warteaux sur ce conflit (Fight for the Hegemony, Perikles  Sparta vs Athens), Sinon, j’ai  entendu aussi beaucoup de bien de Hellenes de Craig Besinque. 
Un collègue joueur a dégoté il y a deux ou trois ans dans une boutique new-yorkaise un Peloponnesian war, le jeu solo  (mais jouable éventuellement à 2) sorti en 1991 (!) de… Mark Herman. Cet auteur a donc de la suite dans les idées… Moi, ce jeu, je le connaissais par le biais de Vae victis, et à l’époque je versais des larmes de crocodiles sur les pages du mag en me disant que j’aurais jamais cette boite… et bien maintenant, je commence à me dire que ça pourrait devenir possible, surtout que tout indique que c’est une version très largement retravaillée…

Ce Pericles est sur ma liste et me tente à fond mais je n’ai pas encore lu beaucoup de retour, le bestiau semble quand même coriace pour ne pas dire plus. La dimension politique et ce duel dans le duel sont des aspects bien excitants… Et il est fichtrement beau!

Alcibiade dit : Sinon, j'ai  entendu aussi beaucoup de bien de Hellenes de Craig Besinque. 

 

Et excellent il est !

Pour en revenir à Périclès : la période, le degré de simulation, tout cela m'attire dans ce jeu, mais à ce niveau d'abstraction je crains la froideur mécanique qu'une telle machinerie déploie et pour laquelle je ne trouverais que peu de clients potentiels.

@Little-Shaka as-tu regardé sur BGG et strategikon? il y a quelques retours.

JudasNanas dit :
Alcibiade dit : Sinon, j'ai  entendu aussi beaucoup de bien de Hellenes de Craig Besinque. 

 

Et excellent il est !
Pour en revenir à Périclès : la période, le degré de simulation, tout cela m'attire dans ce jeu, mais à ce niveau d'abstraction je crains la froideur mécanique qu'une telle machinerie déploie et pour laquelle je ne trouverais que peu de clients potentiels.
.

Je n'ai personnellement trouvé la mécanique du jeu ni abstraite ni froide. En revanche, un des joueurs athéniens a eu un peu ce sentiment, c'est vrai. Ce qui est sûr c'est qu'il faut des joueurs un peu endurcis en raison de la durée de la partie.

Ce que j'aimerais vérifier dans une nouvelle partie, c'est si on parvient à vraiment jouer contre le camp adverse ET contre son compatriote. Dans notre partie, les deux camps ont en effet plutôt privilégié l'union contre le camp adverse mais nous n'étions alors pas assez sûrs de notre maîtrise des règles pour risquer de nous saborder. Or c'est vraiment ça qui fait l'originalité du jeu: il faut collaborer et vaincre l'ennemi avec celui dont on doit se méfier et qui, à juste titre, se méfie de nous!


 

Bonjour.
Quelqu’un aurait essayé enfin le mode solo?
Merci

Bonjour, y’a t’il toujours des joueurs de ce jeu? Quelqu’un pour m’en parler?
Il a l’air vraiment top à la lecture des règles et des exemples de jeu.

Tristan.