Patchwork et ses petits frères : lequel et pourquoi ?

Devenu accroc à Patchwork alors que j’étais persuadé que je détestais les polyominos, je suis tout à coup intrigué par les autres jeux abstraits de notre cher Uwe :
Cottage Garden,
Spring Meadow,
Indian Summer.

Lequel a votre préférence parmi ces 4 là, et pourquoi ? Quels sont les détails mécaniques que vous appréciez quand même dans les autres ?

Merci ! 

(Thierry Lefranc c’est de ta faute avec ta photo du calendrier de l’avent)

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J’aime bien Patchwork qui de mon point de vue a en son temps apporté quelque chose de particulier, non pas seulement par son thème mais aussi par sa mécanique (boutons, avancée sur la piste, tetris, etc…). Si on sait faire abstraction du côté un peu punitif du scoring qui peut être sur les premières parties relativement faible (ou même négatif), ce jeu est toujours apprécié par chez moi.

Par la suite, je me rappelle (de façon plus brouillonne) de ce qu’il a proposé ludiquement par variations sur le même type de mécaniques. J’avoue que je m’y suis moins attardé car je goûte assez modérément l’idée de faire un mini update du jeu précédent en l’habillant quelque peu différemment, et hop, j’ai un nouveau jeu !

Ce qui m’avait toutefois attiré, ce sont les tuiles trouées qui révélaient quand même une certaine nouveauté mécanique (un peu à la façon de Solenia, mais avec des cartes dans ce dernier cas). Voilà, j’espère que des joueurs plus assidus pourront apporter leur propre pierre à l’édifice. :wink:

Spring Meadow franchement c’est plutôt bof, répétitif et malgré les différentes manières de faire le plus efficace reste de monter le plus vite possible.

Bonjour M. Bach,

Ne pouvant rester sourd à votre appel, voici ma réponse.

En préambule je précise que je n’ai aucune préférence (Ça c’est fait).

- Patchwork – Il se distingue des trois autres par le fait qu’il ne se joue qu’à deux d’une part et par le fait qu’il faut « acheter » les pièces de jeu avec les boutons, d’autre part. Il y a donc ce côté gestion de son « argent » qu’il n’y a pas dans la trilogie.

- Cottage garden – Dans celui-ci la particularité vient du fait que l’on joue toute la partie en ayant deux plateaux de jeu (deux parterres). On adapte donc sa stratégie en fonction de ses choix. Certains se concentre sur un seul plateau pour le finir rapidement, d’autres jonglent entre les deux plateaux. On sait toujours quel va être la prochaine ligne où l’on va pouvoir prendre une pièce et de la même façon voir ce que ne peux pas prendre tel ou tel adversaire. Le dernier tour de jeu est très particulier car l’on perd deux points à chaque tour. Il faut donc bien l’anticiper lors de l’avant-dernier tour. Très facile d’accès, je le fais jouer sans problèmes à des Joupeu.

- Indian summer – Cette fois, il y a des trous dans les pièces que l’on va essayer de placer sur des cases qui nous donnent des jetons qui vont nous permettre de multiplier nos possibilités à notre tour de jeu. Mais on ne récupère lesdits jetons que lorsqu’une zone (le plateau est divisé en zones est rempli. Cependant cela peut nous ralentir car Indian summer est avant tout un jeu de course. Le vainqueur étant celui qui remplit son plateau en premier .

- Spring meadow – À présent, il s’agit de marquer le maximum de points à chaque décompte. On retrouve dans ce jeu l’idée d’un Tetris. On va donc placer ses pièces les unes contre les autres en montant vers le haut du plateau afin de faire des lignes complètes. Ce sont en effet les seules qui nous rapporteront des points. Certaines pièces ont également des trous. Si l’on arrive à former un groupe avec les trous on peut prendre des tuiles Rocher qui vont nous permettre de combler des espaces. Lors d’un décompte celui qui a le plus de points gagne un badge randonnée. Il en faut deux pour gagner la partie.

Hop !

J’ai dû essayé les 4 et finalement ça reste Patchwork mon préféré et toujours un top à 2. Ca a la saveur de ces jeux élégants. Cela dit assez curieusement finalement le Rosenberg Patchwork like que je préfère c’est A la gloire d’odin qui l’a inspiré. On peut pourtant pas la qualifié d’épuré , mais peut-être parce que la surcouche se justifie par le gabarit différent du jeu. Pour les Indian Summer et consors on est dans la même gamme que Patchwork, du coup pourquoi faire plus compliqué ?



Très bonne présentation de Thierry, merci. 
Parmi les jeux cités, j’ai joué à Patchwork et Cottage Garden. Enfin des jeux jouables de Uwe Rosenberg sans que j’éprouve le besoin d’un doliprane , et ça c’est très bien.

Ah ? On parle d’Indian Summer ici. J’arrive !

J’ai essayé Cottage Garden, mais je n’ai pas apprécié ce jeu. En le regardant on a l’impression que c’est un jeu de polyominos mais au final, pas tant que ça. Ce qui m’a marqué c’est la façon de récupérer les tuiles sur une grille qui fait qu’on dépend beaucoup des autres joueurs pour savoir quoi prendre. C’est assez incontrôlable. Ce qui m’a aussi marqué, c’est la petitesse des parcelles qui empêche qu’exercer son amour de polyominotage… blush  …De plus, une fois finies elles ne servent qu’à déclencher une phase de score que j’ai trouvé assez déconnectée du reste assez alambiquée et peu naturelle.

J’adore Indian Summer. C’est un jeu de course où le premier à avoir rempli sa grande parcelle gagne. Souvent plusieurs joueurs finissent en même temps et la victoire se jouera sur le nombre de noisettes restantes à la fin. Pour le coup, on est vraiment face à un jeu d’assemblage de polyominos (le fameux polyominotage), où on peut prévoir sur quelques coups comment bien remplir son sous-bois. Pour un jeu de polyominos, ce fait de pouvoir prévoir un minimum est important, car l’essence de ce type de jeu est de visualiser les emboitements possibles. Il y a aussi une notion de combos dans ce jeu car il va falloir aller chercher les trésors de la forêt grâce aux trous, pour aller plus vite. Et cette recherche trouve un second souffle particulièrement bien trouvé grâce à la possibilité d’attirer des animaux, si on réussi à aligner correctement les trous. Dans ce jeu, malgré son thème, pas le temps de niaiser, il faut consommer à fond ses trésor pour chopper d’autres trésors et prendre les autres joueurs de vitesse. 
Le défaut du jeu est que chacun optimise son coin, même si l’interaction existe grâce aux champignons, l’un des trésors qui permet de piquer des tuiles dans la réserve des adversaires (ce qui est bien perfide parfois). On peut aussi jouer sur le tempo de réapprovisonnement de la réserve, mais ça reste limité. De plus, Indian Summer est un jeu assez studieux car on se retrouve souvent a tourner dans tous les sens les polyminos de sa réserve pour trouver le bon coup… …il faut aimer le tripotage de tuilasses.

Ce qui est étonnant dans Indian Summer, c’est qu’au cours de la première partie, généralement les joueurs n’osent pas aller au bout de l’utilisation des trésors, on se retrouve avec des parties un peu molles, où à la fin chacun possède 10 myrtilles, 3 noisettes et 2 champignons.
C’est criminel de jouer comme ça !
C’est du gâchis !
Les animaux de la forêt ne peuvent pas tolérer ça !
Il faudrait créer des camps de redressement au fond des bois encadrés par des sergents Grizzly pour remettre ces joueurs dans le droit chemin !! Non mais !
Une fois que notre éducation est faite (à gros coup de branlées par des joueurs ayant déjà expérimenté) le jeu devient dynamique. Une bonne façon aussi de se faire son éducation est jouer au mode solo … …la pente y est très raide.
Le seul défaut c’est que le jeu pourra se finir si vite qu’on aura l’impression de passer plus de temps à installer (surtout la rivière de tuiles) qu’à jouer. La solution est dans la revanche.

Parmi ces 4 jeux, je trouve que Indian Summer est le plus limpide car le but du jeu est le plus clair: être le premier à tout remplir; c’est même davantage limpide que dans Patchwork où il y a la notion de points. Patchwork est plus interactif, et il faudra toujours jouer pour pourrir l’adversaire en le mettent dans l’incapacité de prendre les tuiles qui l’intéresse. Cette dimension est plus réduite dans Indian Summer.

Pour moi, patchwork reste le meilleur de loin, parmi ceux que j’ai joué. J’ai trouve cottage garden et spring meadow assez répétitif. Du coups, si je devais un conseiller un autre, ça ne serait pas un Rosenberg : ça serait bärenpark.

Ah ben du coup on peut tricher et ajouter bärenpark. :grin:

Tilvert : “Ce qui est étonnant dans Indian Summer, c’est qu’au cours de la première partie, généralement les joueurs n’osent pas aller au bout de l’utilisation des trésors, on se retrouve avec des parties un peu molles, où à la fin chacun possède 10 myrtilles, 3 noisettes et 2 champignons.
C’est criminel de jouer comme ça !
C’est du gâchis !”

Et pourtant, c’est clairement indiqué dans la règle :



Hop !

Docky dit :
Par la suite, je me rappelle (de façon plus brouillonne) de ce qu'il a proposé ludiquement par variations sur le même type de mécaniques. J'avoue que je m'y suis moins attardé car je goûte assez modérément l'idée de faire un mini update du jeu précédent en l'habillant quelque peu différemment, et hop, j'ai un nouveau jeu !
 

Tout à fait en phase avec ta description de Patchwork. Je rebondis juste sur ce point : on parle quand même de Uwe Rosenberg, et c'est un peu sa marque de fabrique ;)
(Mais c'est pour moi plutôt le signe d'un auteur qui cherche et creuse une intuition en terme de mécanique, un peu comme Knizia a pu le faire sur pas mal de séries de jeux aux mécaniques proches)
 

Voilà les deux faces de la même pièce, et toutes deux représentent bien la palette de ressentis que me fait vivre cet excellent auteur depuis maintenant de nombreuses années. :wink:

Avec une mécanique à la patchwork mais vraiment différent, il faut essayer Nova Luna. C’est le meilleur fils de patchwork parce que c’est celui qui lui ressemble le moins. 

Oui je sais je réponds pas à la question 

Liopotame dit :Spring Meadow franchement c'est plutôt bof, répétitif et malgré les différentes manières de faire le plus efficace reste de monter le plus vite possible. 

Mais, c'est explicitement le principe du jeu, non? Le but est d'avoir le plus de ligne à chaque décompte, et on arrive à ça en montant le plus vite possible. J'ai l'impression que cette remarque est équivalente à "le plus efficace reste de marquer le plus de points de victoire", ça me laisse perplexe...

Pour la question initiale, je ne suis pas fans de Cottage Garden. J'aime vraiment beaucoup Spring Meadow et Indian Summer, je ne saurais pas dire lequel je préfère (quoique de manière générale, je préfère les marmottes aux écureuils. Mais j'aime bien les noisettes et les myrtilles ceci dit).

Je constate que personne n'a encore mentionné New York Zoo dans cette liste de "petits frères". C'est le seul que je ne connais pas.

eipi dit :
Liopotame dit :Spring Meadow franchement c'est plutôt bof, répétitif et malgré les différentes manières de faire le plus efficace reste de monter le plus vite possible. 

Mais, c'est explicitement le principe du jeu, non? Le but est d'avoir le plus de ligne à chaque décompte, et on arrive à ça en montant le plus vite possible. J'ai l'impression que cette remarque est équivalente à "le plus efficace reste de marquer le plus de points de victoire", ça me laisse perplexe...

Non car tu peux également marquer des points en posant un trou sur un terrier, mais dans les faits pour gagner il est souvent plus simple de poser les pièces les plus grosses pour monter le plus vite possible, là où recouvrir des terriers nécessite une meilleure planification et souvent l'utilisation de pièces plus petites, mais le bonus apporté par ces terriers ne suffit pas à combler le retard que tu prends par rapport à l'adversaire en terme de nombre de lignes.


C’est vrai. Après, c’est une question de point de vue. Moi je vois plutôt les lignes comme la source de points principale et les terriers comme une sorte de tie-breaker, au vu du ratio de points. D’autant plus que les lignes complètes sont permanentes, alors que les terriers on les perd. Le joueur qui mise sur les terriers au détriment des lignes repart de zéro lorsqu’il remporte une manche.

En tout cas ce qui me plaît particulièrement dans patchwork c’est justement l’interaction.  Et si je devais acquérir un autre de la “série”, ce serait pour y jouer à deux, pour avoir un max de contrôle.

Sinon, dans le genre Polymino, mais en dehors de Rosenberg, il y a l’excellent My City qui , en plus, réserve des surprises à chaque partie.