[parfaitement inutile] une Histoire en jeux

Les jeux de plateau me permettent de retrouver des sensations que j'ai pu avoir devant mon PC il y a bien longtemps, et sur PC j'aimais particulièrement le civ de Sid Meyer (j'étais une grosse patate, cependant). Je pense que nous sommes pas mal dans ce cas.
Forcément, j'ai regardé avec envie la boîte de l'adaptation ancienne, de la récente, de l'enfant naturel (TTA), mais ma copine m'a refroidi d'un "sans moi" sans appel.
Ceci dit, si je regarde les jeux que j'aime par dessus tout, ne suis-je pas un peu dans une perspective historique ? Certes, elle est très européanocentrée et même un peu créationniste (que le FSM me pardonne), mais l'exercice vaut bien l'élaboration d'un top 5 super top 10 de la mort top 3 provisoire etc. (auquel je me livre aussi parfois).

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Prologue
Au début les légendes nous parlent d'un chaos primordial d'où sort l'île de Taluva, où les dieux (les joueurs) créent de misérables petits bipèdes qui construisent maladroitement des huttes de branchages. Les dieux sont capricieux, certaines tribus sont décimées par l'éruption soudaine d'un volcan sur la place du village, mais peu à peu un monde se créé.

Chapitre I
Nous sortons du monde des légendes (quoique... c'est quoi ces îles au sud déjà ?) pour arriver dans notre Antiquité. Des peuples nomades se sédentarisent dans une région accueillante et grâce aux ressources qu'ils y trouvent, y développent la civilisation d'Olympos. Tout est à créer... un pouvoir légitime, des cités, une monnaie. L'écriture nous permet cependant de garder leur trace : on ne bâtit plus sur du sable.
(NB : j'aurais aussi pu choisir l'excellent Assyria, mais je crois que je préfère le petit nouveau, plus complet dans son thème).

Chapitre II
Les siècles ont passé, le Moyen-Âge voit se déplacer le centre de gravité de notre civilisation depuis la Méditerranée vers le Nord. C'est une période de grands défrichements. Souvent, ce sont des moines qui s'en chargent, mais à Caylus-de-Bonnette, nous sommes des entrepreneurs locaux empressés à nous faire bien voir par le Roy qui accorde moult privilèges. Loin de ne construire que des fermes (même s'il y en a), nous bâtissons des maisons, des échoppes, des bâtiments de prestige.

Chapitre III
Quand l'Europe se tourne vers le vaste monde, pour prendre possession de l'Amérique et s'insérer dans les circuits commerciaux de l'océan indien, ce sont les Portugais et les Espagnols qui lancent des navires sur les mers lointaines. Henrique o Navegador, bien que n'ayant jamais navigué, donne l'impulsion au XVe siècle ; les nefs de cette première mondialisation nous emmènent jusqu'en Orient. Le jeu s'arrête peu avant la découverte de l'or du Brésil qui en lancera une colonisation plus complète.

Chapitre IV
Le XIXe siècle voit l'Europe prendre la première place : la massification de la production due à la Révolution Industrielle place l'Angleterre au premier rang des nations. Les vieilles liaisons par canaux, bien pratiques pour transporter les pondéreux comme le charbon (le métal n'est pas un pondéreux, son transport est moins compliqué. On a presque l'impression qu'il vole...), sont bientôt dépassées et le train doit prendre le relais. Dans les pays noirs, le paysage change, il se couvre d'une poussière de charbon, les ouvriers travaillent beaucoup et meurent jeunes, tout cela n'est pas joli joli. Mais, comme on dit, where there's muck there's Brass...

Chapitre V
De nos jours, l'Europe n'est plus le centre du monde. Des puissances concurrentes ont émergé, notamment dans l'hémisphère sud que l'on n'attendait pas. De hauts idéaux animent ces nations, la démocratie est l'horizon commun à tous, les défis sont environnementaux... Mais l'exemple de la récente crise grecque - qui conduit un pays à remettre une bonne part de sa souveraineté entre les mains d'institution non élue et d'intérêts privés - nous montre à quel point tout ceci n'est que discours bien vain. Les nations n'ont plus rien d'Imperial en 2030, quand leurs obligations passant de main en main, ce sont des multinationales qui font et défont leur politique au gré des marchés.

Épilogue
Et après ? Je veux conquérir l'espace, moi ! Mais les jeux manquent... Bruno Faidutti a longtemps et justement fustigé la frilosité des éditeurs de jeux de société en terme de science fiction. On a produit de la guilde médiévale en veux-tu en voilà, on a surreprésenté Rome et son empire, New-York a dû être autant construite en jeu de plateau qu'Hollywood ne l'a détruite, mais il n'y a pas grand chose dans le domaine de la SF, la vraie, celle avec du vaisseau spatial et de l'alien. Regardons le choix actuel...
- TI3 : trop long pour nous. Et il vaut mieux être nombreux.
- Starcraft : trop compliqué pour nous.
- Battlestar Galactica : pas testé, n'a pas sa place dans cette liste. Spoiler : ou alors au tout début...
- Ad Astra : j'ai beau partager l'analyse de M. Faidutti, je n'ai jamais pu vraiment apprécier l'un de ses jeux, même en collaboration (à part la Vallée des Mammouths, qui aurait presque pu ici remplacer Taluva). Affaire de goût certainement, nombreux sont mes amis qui adorent et c'est très bien.
- Asteroyds : c'est un jeu de course, pas de développement. Pis moi, le sport...
- R4TG : je veux un plateau et je n'aime pas les jeux avec plein d'extensions.
Attendons donc un peu pour la dernière étape, il semble que la rentrée nous réserve trois belles sorties ystariennes dans ce thème négligé... Il n'y aura que l'embarras du choix.
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Y en a-t-il parmi vous qui ont aussi pensé à une chronologie, ou qui aiment à imaginer des jeux dans une thématique continue ? Je serais curieux de vous lire ! Pour ma part je me suis bien amusé.

Perso, je commence plus tôt :
Ursupe : l'apparition de la vie.

Ensuite les dinosaure :
trias : pas la peine de faire de la pub a evo ces temps ci :wink:

Burp ou neolithiboum : préhistoire

Civilisation ou Roma (d'international team bien sur) : la civilisation (vue d'occident)

Müll und money : ben oui....

Et pour la suite... Heuuu ... Ursupe ?






:twisted:

Et je vous conseille à tous 2 la lecture de "Evolution" de Stephen Baxter ! Comme cela, vous aurez fait le tour de la question. :wink:

Il y a des dés ou des kubenbois ?

Plus sérieusement, ma mère me l'a déjà vivement recommandé, il va être temps de suivre les conseils éclairés. :pouicok: