Voilà un article que j'ai co-signé pour un journal du SNUIPP :
Débuter dans le métier : "l'enseigne ment"... « Si l’auberge Education Nationale semble accueillante, conviviale et chaleureuse, l’enseigne ment quelque peu sur la réalité pédagogique du terrain ! Entre ce qui est dit à l’Iufm et la réalité, il y a une année gastronomique… » Telle est la réflexion de Rémy et Véronique qui ont entamé leur 3° année en tant que titulaires. S'ils ont obtenu un poste « protégé » pour leur première année, il a tout de même fallu compter avec une nomination après le départ en vacances, et donc des écoles déjà vides. Heureusement pour eux, leurs directeurs respectifs avaient laissé un numéro où ils étaient joignables, ils ont donc pu prendre connaissance de leurs niveaux respectifs avant la rentrée. Rémy a donc effectué sa première année en Grande Section de maternelle, et Véronique en CM1-CM2, dans leur commune de résidence. « Suite à une année riche en expériences et en doutes sur le métier, nous nous retrouvions après les résultats du mouvement dans l'expectative, l'incertitude du jeune enseignant : à quelle sauce allions-nous être mangés pour l'année à venir ? » se demandent-ils en fin d'année. Véronique sera, elle, en congé de maternité, et Rémy se retrouve mis à disposition d'une circonscription en août, après avoir passé un été à attendre une nomination. Il se renseigne donc pour connaître l'heure de réunion des « MAD », mais quelle n'est pas sa surprise, en se présentant à l'heure dite, d'apprendre que le principe adopté est celui du « premier arrivé, premier servi ». Suite à ses protestations, il est affecté sur un poste en Petite Section de maternelle, où il fait la prérentrée et accueille les enfants le jour de la rentrée. Or, le midi même, la circonscription lui demande de prendre un poste de CP, qui lui sera finalement attribué pour l'année. La cohérence vis-à-vis des élèves ne lui semble pas immédiatement évidente... Malgré un début d'année quelque peu cahotique, Rémy, aidé par ses collègue, passe une année enrichissante. Mais le scénario se reproduit encore une fois pour cette troisième rentrée, avec à la clé fin août des postes qui les laissent sur leur faim : « nous avons été complètement sonnés par les postes de cette année ». En effet, Véronique est affectée sur un poste de maître A où elle doit apprendre à lire à des enfants sourds sans rien connaître de la Langue des Signes (LSF). Elle a dû se former tout l’été en achetant des dictionnaires de LSF (3 fois 60 euros), en empruntant des DVD en médiathèque, en se formant sur son temps personnel (pendant les vacances de la Toussaint) lors d’une formation qui coûte très cher (payée par le Ministère de la Santé)… sans être sûre de pouvoir rester sur la structure l’an prochain ! Un avant-goût de l'auto-formation hors temps de travail ? Rémy, lui, est nommé en tant que maître D dans un Externat Médico-Pédagogique pour encadrer des enfants de 6 à 14 ans, autistes et psychotiques, ayant de graves troubles du comportement et de la personne. « La méthode pédagogique de l’année : la contention. De la musique dans la classe, je ne connais que la clé de bras… Qui ne rêverait pas de se sentir inutile… ? » Non seulement le poste est difficile, mais encore Rémy est obligé de faire des heures supplémentaires (payées, mais qui ne remplacent pas le temps de repos et de vacances auquel il aspire, surtout avec un jeune enfant à la maison !). Travailler plus pour gagner plus disent certains ? Encore faut-il que ce soit désiré...L'ironie de l'histoire, c'est que Rémy avait posé sa candidature pour un poste d'animateur TICE (Multimédia) sur sa circonscription, poste qui lui a été refusé du fait de son manque d'expérience, alors que le même poste lui a été proposé dans une circonscription du nord du département : l'ancienneté est-elle liée au lieu d'exercice ?... Suite à ce refus, Rémy s'interroge : « Combien d'années sont nécessaires pour enseigner sur des postes spécialisés : maître A et maître D ? Ne faut-il pas passer un CAPA-SH ? On peut donc envoyer des personnes non formées sur de tels postes, mais pas sur des postes Tice ? De plus, tout ceci est aussi un leurre pour les parents qui pensent que l’intégration des enfants handicapés est réalisée avec sérieux, un mépris pour les enfants à qui l’on envoie un personnel non formé pour gérer leurs handicaps et difficultés. » Pour conclure, Rémy et Véronique sont quelque peu désabusés : « A peine le début de carrière et déjà la lassitude pointe… l’euphorie de la première année se heurte à la réalité du terrain. Nous avons certes la sécurité de l’emploi, mais nous nous sentons précaires quant à l’avenir, incertains sur nos affectations et cela se ressent quant à notre investissement sur les postes que nous occupons. » Une indigestion d'éducation nationale ?...
L'Education Nationale fait une double économie sur nos postes : - la formation - le salaire qui n'est pas celui d'un prof spécialisé...
En gros, les enseignants débutants sont devenus des précaires.
J'ai constaté des personnes venant du privé démissionner en voyant les conditions de travail de l'Education Nationale : salaire de naze, dureté des conditions d'enseignements = qui ne rêverait pas se rendre à son travail pour se faire insulter, cracher dessus, taper ?
Et mon témoignage n'est malheureusement pas un cas isolé... mais touche énormément de jeunes collègues enseignants ! De même, les dysfonctionnements de l'Education Nationale sont devenus exaspérants...
Pour ce qui est des cheminots, je soutiens leurs revendications quand on me dit qu'il en va de la sécurité des usagers !
Je suis quant à moi sidéré par le témoignage d'une de mes collègues éducatrice spécialisée, femme de cheminot, qui se lamente de ne pas voir son mari, qui m'affirme qu'il a des heures supplémentaires non payées accumulées... que la vie de famille (bébé en bas âge) se fait très tendue à cause des horaires de service décalés (travail de nuit et le week-end).
En tout cas, c'était une belle et grosse manif = heureusement qu'il existe encore des personnes qui lèvent la tête dans un monde sarkozifié (accentué par le matraquage médiatiques). J'ai vu des flics manifester et serrer la main à des cheminots, des types d'EDF et des postiers côte à côte avec des enseignants...
Facs: ne pas gâcher la réforme (Royal) Ségolène Royal a demandé aujourd'hui au gouvernement de "ne pas gâcher cette bonne réforme" qu'est l'autonomie des universités, alors que des universités sont en grève contre la loi de Valérie Pécresse votée l'été dernier. Parlant des "jeunes étudiants qui aujourd'hui sont dans la rue", l'ex-candidate socialiste à l'élection présidentielle a réaffirmé que "l'autonomie des universités est une bonne réforme", car "il faut relier l'enseignement supérieur, les entreprises et la recherche pour que les jeunes sortent de l'université en ayant un bon travail et donc un bon salaire". "Je dis au gouvernement qu'il ne faut pas gâcher cette bonne réforme, c'est-à-dire qu'il faut l'accompagner des moyens nécessaires pour que les inégalités ne se creusent pas entre les universités", a ajouté Mme Royal, qui commentait les mouvements sociaux devant la presse depuis ses bureaux du Boulevard Raspail à Paris. Source: AFP
Deckard dit:Pitin, 7 pages dans la journée....! C'est un topic Battlelore ou bien ?
m'en parle pas et mon petit doigt me dit que c'est pas fini pour aujourd'hui maintenant c'est plutôt sain et ça montre que les gens se sentent concernés
moi, ce qui me dérange le plus, dans ces grèves, ceux sont les revendications et leur légitimité, je m'explique en precisant tout d'abord que je ne suis vraiment pas pro-Sarko, bien au contraire: - durant la campagne présidentielle, j'avais trouvé Sarko TRES de droite liberale, et TRES TRES clair sur ses intentions s'il arrivait au pouvoir (la refonte des systemes de retraites pour tout le monde ainsi que le passage en force de la constitution, ont été deux thèmes de campagne pour lesquels il avait annoncé la couleur AVANT, donc pas de surprise) - bon, il prend une bonne grosse majorité à la présidentielle, j'en conclue que la plupart des personnes sont d'accord avec ses projets de reforme à la "Tatcher". - mais à peine il commence à appliquer ce qu'il a déjà vendu comme bon VRP qu'il est, on lui saute au bec.
Alors là je dis: NON, il faut arreter d'etre con au lieu de dire que ceux sont les autres qui nous prennent pour des cons...
En France, nous avons la chance, tous les 5 ans, de nous choisir bien démocratiquement un président, et hop, à peine élu celui qui botte à la majorité des frenchies, à la poub', botté en touche les belles idées qui plaisaient bien!
vraiment, comprends pas...
Donc, pour en revenir à la question initiale, je dis "contre", il fallait voter autrement il y a 6mois (surtout au premier tour d'ailleurs)
Amiral JL dit:Cher monsieur blue, il y a peut être une categorie de prof, les agregés, qui touchent la somme indiquée, pour ma part je ne touche que 1250 euros (et si vous voulez je vous fourni une fiche de paie) et la plupart de mes collegues (avec plus d'ancienneté) tournent autour de 1500.
Puis-je me permettre de te demander quel poste tu occupes à l'éducation nationale ? Ainsi que ceux de tes collègues ?
Car personnellement, je suis certifié, j'entame ma dixième année dans la maison et je touche de base 1 790 euros net par mois. A ceci, il faut ajouter primes et heures sup ce qui me permet de dépasser les 2 000 euros nets au cours de l'année scolaire, je ne reviens à mon salaire de base que durant les mois d'été.
Le salaire que tu annonces de 1 250 euros, je l'ai seulement touché lors de ma toute première année et pas plus trois mois avant de changer d'échelon, puis de grimper pour arriver en 2-3 ans aux 1 500 euros nets. Es-tu un nouvel enseignant ? Contractuel ?
Rémy-lee dit:J'ai constaté des personnes venant du privé démissionner en voyant les conditions de travail de l'Education Nationale : salaire de naze, dureté des conditions d'enseignements = qui ne rêverait pas se rendre à son travail pour se faire insulter, cracher dessus, taper ?
J'ai également rencontré ce genre de cas avec des réactions similaires à celles que tu décris. Toutefois, je me permets d'apporter deux bémols : - les collègues issus du privé sont souvent des personnes qui ont changé de carrière au bout de plusieurs années dans leur entreprise : ils sont mal préparés et arrivent avec des idées fausses sur le métier d'enseignant ; la confrontation avec la réalité est dure : d'où désillusions et démissions. Mais je tiens à vous rassurer, les jeunes collègues frais émoulus de l'IUFM ne renoncent pas aussi vite, heureusement - la dureté dans notre métier est à relativiser : elle dépend d'une foultitude de choses, tant liées à l'établissement qu'à nos facultés personnelles d'adaptation. Ainsi, une classe sympathique avec l'enseignant A sera horrible avec l'enseignant B, pourtant les gamins sont les mêmes : doit-on pour autant verser dans le misérabilisme ou prendre du recul par rapport à notre pratique et surtout demander de l'aide ? (ce que de nombreux collègues n'osent pas faire, honte oblige)
Don Lopertuis, heureux d'être prof (pourtant qu'est-ce que je peux gueuler sur mes gamins ! )
piesstou dit: Quant aux profs je considère ça comme une grève de plus parmi les 12 annuelles auquelles on a le droit depuis quelques années. C'est devenu une habitude quasiment. Je ne dis pas ça méchamment mais je ne sais même plus ce qu'ils veulent si ce n'est encore des augmentations (vous croyez que "nous", les personnes du privé, avons droit à des augmentations tous les ans ormis celle indexée par le SMIC ou quoi ?) +
bein nous on a meme pas celles-la.
Moi je demande a ce que mon salaire soit au minima indexe sur le cout de la vie. Suis-je un dangereux gauchiste ???
sinon pour les 12 jours de greve...euh ???? en quelle année ???
voilà comme ca tu seras obligé de polemiquer vu que tu n'en as pas envie
Ps1 continuez votre debat, y'a de liens supers interessants, je ne fais que passer.
Keiyan dit:Soyons honnête, il existe un avantage accordé à la fonction publique sur la question des retraites. Allez, on va faire un jeu, le premier qui le trouve à le droit de passer le concours des cadres de la fonction publique. Keiyan, on est bien sur un site de jeu, non ?
Moi je vote totalement pour, et si je comprends les gens qui râlent parce qu'ils ne peuvent pas aller au boulot, entendre des jaloux demander à ce que tout soit nivelé par le bas commence à me faire super chier... D'abord parce que, comme la précisait Grem (mais ici aussi c'est passé un peu inaperçu), le régime spécial des cheminots ne coûte RIEN aux contribuables, tout simplement parce qu'ils cotisent beaucoup plus... Alors crier à l'injustice, pour moi ça ressemble à dire "si je dois avoir un retraite de merde, ya pas de raison que d'autres en aient pas une aussi nulle !" Super esprit ! Ensuite, il faut pas oublier que parmi les revendications des fonctionnaires, la plupart vont dans le sens du maintien d'un service public de qualité. Parce que mini de rien ce que vous subissez quelques jours dans l'année comme galère pour aller bosser, ce sont des milliers de personnes risquent de le vivre tous les jours dans les zones rurales de moins en moins bien desservies... Enfin, il faut arrêter de croire que la vie de fonctionnaire n'a que des avantages. Perso, je suis un peu énervé, parce que je me dis qu'au lieu de montrer les grévistes du doigt, les employés du privé devraient peut-être descendre un peu plus souvent dans la rue eux-mêmes, ne serait-ce que pour que certains gros patrons ne se sentent pas tous puissants, et se permettent par exemple de s'attribuer de confortables augmentations à leurs salaires déjà astronomiques alors même que leur boîtes bat de l'aile...
Bah, il faut etre beau joueur: des lors que Sarko arrivait au pouvoir, tout le monde savait qu'une minorite de frustres allait essayer de fiche la pagaille dans le pays pendant deux ans. Il suffit de prendre son mal en patience, et dans deux ans ca ira mieux. Ca fait parti du jeu, c'etait inevitable.
Wasabi dit:Bah, il faut etre beau joueur: des lors que Sarko arrivait au pouvoir, tout le monde savait qu'une minorite de frustres allait essayer de fiche la pagaille dans le pays pendant deux ans. Il suffit de prendre son mal en patience, et dans deux ans ca ira mieux. Ca fait parti du jeu, c'etait inevitable.
J'ai pas tout compris là... Provoc' ?
Dans 2 ans qu'est-ce qu'il se passe alors ?
Bon sinon, je déplore qu'il n'y pas d'option avec de la pendaison dedans... J'ai donc voté oui parce sinon ma copine, qui est instit' et qui a fait grève aujourd'hui, et bien elle va me taper et ça fait mal. Et moi j'aime pas quand j'ai mal...
Arthas Anté dit: J'ai pas tout compris là... Provoc' ? Dans 2 ans qu'est-ce qu'il se passe alors ?
Non, c'est pas de la provoc. Dans le tas de toutes les revendications, il doit y en avoir quelques unes de legitimes. Cependant, pour l'instant elles sont noyees dans la masses des pretextes utilises par les anti-sarkozy revenchards, et ces derhiers vont finir par s'essoufler et comprendre que leur amertume n'est pas communicative, et pour ca ils vont bien mettre deux ans.
Wasabi dit: Non, c'est pas de la provoc. Dans le tas de toutes les revendications, il doit y en avoir quelques unes de legitimes. Cependant, pour l'instant elles sont noyees dans la masses des pretextes utilises par les anti-sarkozy revenchards, et ces derhiers vont finir par s'essoufler et comprendre que leur amertume n'est pas communicative, et pour ca ils vont bien mettre deux ans.
Je tiens quand même a rappeler que Mr Sarkozy n'a pas eté elu avec 80% des voix ...
Keiyan dit:Soyons honnête, il existe un avantage accordé à la fonction publique sur la question des retraites. Allez, on va faire un jeu, le premier qui le trouve à le droit de passer le concours des cadres de la fonction publique. Keiyan, on est bien sur un site de jeu, non ?
Ferais tu allusion à leur retraite calculée sur les 6 derniers mois de salaire ?
erekiel dit:Je tiens quand même a rappeler que Mr Sarkozy n'a pas eté elu avec 80% des voix ...
Certes, mais Wasabi a raison sur ce point : le "troisième tour social" a été annoncé par beaucoup dès le lendemain de l'élection. Il est clair que ce n'est guère une surprise pour l'actuel gouvernement.
