Du politiquement correct dans les jeux

Don Lopertuis dit:Non ?! :shock:
Et quelle a été la réaction des autres joueurs ?Don Lopertuis


Le gars (car c'était bien un gars et non une fille) m'avait dit ça lors d'une discution sur le Spiel des Jahres, il déplorait qu'on récompense un jeu selon lui imoral.

Quand je l'ai répété à d'autres personnes qui le connaissent on a refusé de me croire.

Don Lopertuis dit:
matteo dit:Par contre je pense que je n'aimerais pas jouer à un jeu de gestion de camp de concentration par exemple, où il s'agirait de s'approvisionner efficacement en "matière première" et faire tourner son "industrie" à fond...

De suite au point Godwin ?! :lol:
Non sérieusement, dans ce cas, ce qui m'intéresserait le plus serait de connaître les motivations du créateur et de l'éditeur....
Don Lopertuis


Il y a peut-être aussi un effet de "proximité" historique. L'esclavage c'est déjà "vieux" pour nous alors que la seconde guerre mondiale ...

Ceci étant dit il y a quand même des mécaniques qui permettetn de mettre le thème en relief plus oumoins facilement.
Personnellement c'est cash and guns qui me donne froid dans le dos, non par son thème, mais par le fait de devoir braquer les gens avec un pistolet, en mousse certe, mais .. toute personne s'étant fait racketter au moins une fois ne fera pas ce geste de manière détendue.
Cela ne m'a pas empêcher d'y jouer mais il y avait là quelque chose qui m'emêchait de trouver un certain plaisir à jouer (même si en fait je trouve rigolo le principe... mais bon il y a des réactions que l'on ne contrôle pas à 100%)

Moi, quand je joue à Imperial, une partie du plaisir de jeu vient du thème...

Louis, corrompu.

Le gars (car c'était bien un gars et non une fille) m'avait dit ça lors d'une discution sur le Spiel des Jahres, il déplorait qu'on récompense un jeu selon lui imoral.
Quand je l'ai répété à d'autres personnes qui le connaissent on a refusé de me croire.

:lol: J'aurai payé pour être à ta place! De quoi faire un streap tease (l'emission bien sur)!

tupak amaru dit:Mais non, on discrimine pas, tu ne comprends pas space marine . On massacre tout le monde gentiment dans le respect d'autrui : j'peux tous les flamer ces p..... de blips pas de pbm : "fire in the holllllllle" :mrgreen:


Sauvez un alien, butez un marine ! :twisted:

Don Lopertuis xeno-politiquement correct :mrgreen:

arwen dit:
Le gars (car c'était bien un gars et non une fille) m'avait dit ça lors d'une discution sur le Spiel des Jahres, il déplorait qu'on récompense un jeu selon lui imoral.
Quand je l'ai répété à d'autres personnes qui le connaissent on a refusé de me croire.

:lol: J'aurai payé pour être à ta place! De quoi faire un streap tease (l'emission bien sur)!
La cause des animaux montrées dans les zoos est connue, certaines personnes peuvent se sentir concerné par ce sujet. J'aurai plutot de la sympathie pour quelqu'un qui ne supporte pas qu'on enferme les animaux. :wink:

alighieri dit:Certains de mes amis joueurs sont allergiques aux jeux ou on se bastonne : ils trouvent ça d’une agressivité déplacée, malsaine, ça heurte leur sensibilité, ces affrontements directs avec morts virtuels. Ils préfèrent les jeux de gestion.
Alors on fait un PR, et là, rien ne les choque quand ils posent leur petit pion marron sur une plantation : c’est des colons, la règle le dit – pas besoin d’être un historien chevronné, pourtant, pour deviner que ces gens qui travaillent dans les plantations ne sont ni libres ni blancs.


Est-ce que ce n'est qu'une question de thème ? Je me demande aussi si ces joueurs ne sont pas surtout dans l'incapacité de gérer les interactions directes. Est-ce que c'est vraiment le thème qu'ils trouvent agressif ou est-ce que ce sont les mécanismes d'affrontement ? A mon avis, le blocage n'a rien à voir avec le thème. Si c'était le cas, le thème de Puerto Rico devraient les déranger tout autant. Non, le vrai problème vient plutôt du fait qu'ils n'arrivent pas à distinguer les comportements en jeu et les comportements hors-jeu. Ils n'arrivent pas à intégrer le fait que les règles qui régissent nos actions sont différentes en jeu et hors-jeu, et par conséquent qu'on peut être amis dans la vie et se foutre sur la gueule dans le cadre du jeu, sans que l'un est une quelconque conséquence sur l'autre.

Tant qu'on enfermera pas les adeptes d'INS, le Malin se réjouira !

Tant qu'on interdira pas Formule Dé, on aura des morts sur les routes !

L'autre jour j'ai joué à Britannia, l'un des joueurs a pas respecté scupuleusement le déroulement historique : salaud de révisionniste !

Bref, vive les jeux abstraits ! Des choses saines vous dis-je ! Ou si vous voulez un thème : prenez les Bisounours hippies : paix et amour ...

Sinon qui veut faire une partie de Doom ou d'Arkham Horror ?

Non Mireille, nonnnnnn !!!

Shix, qui préfère en rire et qui prend un malin plaisir à jouer les terroristes à Counter Strike, preuve s'il en est de son état d'égarement avancé !

Faut dire que ça m'arrive tellement souvent de me retrouver avec un AK-47 en prenant ma boulangère en otage avant de me dire "Oups, je ne suis plus dans le jeu !"

Les jeux d'affrontement, mais aussi les autres (et les jeux video violents, dans une plus grande mesure encore) ne seraient-ils pas justement des moyens pour nous d'exprimer nos pulsions agressives (on en a tous) d'une manière positive et saine? Battre quelqu'un au tennis, aller voir un match de foot, faire une compétition de n'importe quoi, regarder un film d'horreur, mettre sur la gueule des space marines, ça a toujours un côté (gentiment) aggressif.

Si il n'y avait pas de dérivatif à nos pulsions aggressives, il y aurait probablement beaucoup plus de tensions entre les gens...

Retam (aggressif, mais seulement "pour du faux")

La seconde guerre mondiale est plus loin de nous historiquement que l'esclavage. Je connais un grand groupe français qui a gagné y'a pas 3 ans son procès en cassation pour "crime contre l'humanité : esclavage".

Je dois pas être sensible au moralisme, vu que j'ai dans ma collection :
- Lunch money où des petites filles se mettent des coups de marteau
- Let's Kill qui va peut être coûter à son éditeur américain son siège au conseil municipal
- Nuclear War, où on peut demander la monnaie sur 25 millions de personnes
- Pimp, où on peut droguer des prostitué(e)s pour les forcer à taffer
- Hacker, où on pirate des systèmes informatiques
- Illuminati, où on corrompt des pacifistes pour faire la guerre
- Corruption qui parle de lui même
- le Monopoly, où on exploite les locataires en profitant de la bulle immobilière
- Colons de Catane, où on profite des bénéfices du grand banditisme
- Trivial Pursuit, où on peut faire de la discrimination culturelle
- le chifoumi, où on peut casser des ciseaux à coup de pierre
- le morpion, parce que c'est dégoûtant.

:lol:
greuh.

retam dit:Les jeux d'affrontement, mais aussi les autres (et les jeux video violents, dans une plus grande mesure encore) ne seraient-ils pas justement des moyens pour nous d'exprimer nos pulsions agressives (on en a tous) d'une manière positive et saine?


Oui, je pense aussi que les jeux d'affrontement (tout comme le jeu en général ainsi que bon nombre d'activités humaines qui sont marquées par un caractère fictionnel) peuvent s'apparenter à une catharsis.

J'aime bien ce que dit Vieux Chat, il ne faut pas oublier les résonances personnelles qu'un thème (aussi innocent soit-il, donc à forciori polémique) peut avoir. Je pense (j'espère) que nous sommes tous généralement capables de mettre à distance un jeu et la réalité, bref je peux jouer une puissance de l'axe, exploiter un territoire, une population en mettant ça en perspective (et en n'approuvant les protagonistes réels)... mais parfois un thème à une signification particulière qui rend difficile cette distanciation (même lorsqu'on en a conscience).

Quand une semaine après avoir enterré un copain tombé en montagne, et avoir amené ses parents à la présentation du corps, on ma expliqué "Can't stop" (version Asmodée) avec force "Y'se pete la gueule en bas", c'est dur à digérer.
Pourtant "Can't stop" ce n'est pas le summum du jeu polémique... Bref chez moi, quand je l'explique, je reste près de la règle (très neutre sur ce thème) et les joueurs redescendent au camp de base...

Bref je ne suis pas pour le politiquement correct, mais je comprends les réactions épidermiques ou de convictions.

C'est particulièrement bête de mélanger le jeu et la réalité à ce point, et cela ne peut s'expliquer que par un manque total de discernement. Les gens qui adoptent ces points de vue sont d'ailleurs AMHA beaucoup plus dangereux que ceux qu'ils accusent par la simple étroitesse d'esprit dont ils font preuve.

Ca me rappelle une ancienne collègue de taf qui était du genre "Moi les gens qui sont intolérants, je ne les tolère pas !" :babypouic:

Il y en a aussi qui s'imaginent que défendre les animaux de Zooloretto va faire d'eux des gens meilleurs, alors qu'à côté de ça ils auront des comportements autrement douteux (genre balancer des boîtes de soda ou paquets de clopes vides par les fenêtres de la voiture par exemple).
En fait ils cherchent simplement à (se) donner une bonne image d'eux-mêmes à bon compte, rien de plus.

jeanjean59 dit:C'est particulièrement bête de mélanger le jeu et la réalité à ce point, et cela ne peut s'expliquer que par un manque total de discernement.


On peut quand même distinguer les joueurs qui n'arrivent pas à mettre à distance (le thème d') un jeu du fait d'un traumatisme et ceux qui sont incapable de distinguer ce qui relève de la fiction, de la représentation ou du jeu et ce qui est réel ou à prendre au premier degré. Je ne sais pas comment expliquer le manque de discernement des seconds (bêtise, manque de culture, intégrisme moral, bien-pensance...) mais il a souvent le don de m'exaspérer.

jeanjean59 dit:C'est particulièrement bête de mélanger le jeu et la réalité à ce point, et cela ne peut s'expliquer que par un manque total de discernement. Les gens qui adoptent ces points de vue sont d'ailleurs AMHA beaucoup plus dangereux que ceux qu'ils accusent par la simple étroitesse d'esprit dont ils font preuve.

MOz dit: Je ne sais pas comment expliquer le manque de discernement des seconds (bêtise, manque de culture, intégrisme moral, bien-pensance...) mais il a souvent le don de m'exaspérer.


En ce qui me concerne, j'ai un avis différent du votre sur ce type de réaction et pour autant je ne vous juge, a priori, ni déficients mentaux, ni dangereux, ni étroits d'esprit, ni bêtes, , ni aculturés, ni intégristes moraux...
juste différents.

HS
un jour, il faudra m'expliquer ce qu'est la bien-pensance quand elle sonne comme une tare dans une argumentation.

greuh dit:Je dois pas être sensible au moralisme, vu que j'ai dans ma collection :...


Pas besoin d'argumenter, on le savait déjà compadre :wink:

Don Lopertuis

Kouynemum dit:En ce qui me concerne, j'ai un avis différent du votre sur ce type de réaction et pour autant je ne vous juge, a priori, ni déficients mentaux, ni dangereux, ni étroits d'esprit, ni bêtes, , ni aculturés, ni intégristes moraux...
juste différents.


Quelqu'un qui te dit : "en base dix, 1+1=3", tu penses qu'il est juste différent ?

MOz dit:
Kouynemum dit:En ce qui me concerne, j'ai un avis différent du votre sur ce type de réaction et pour autant je ne vous juge, a priori, ni déficients mentaux, ni dangereux, ni étroits d'esprit, ni bêtes, , ni aculturés, ni intégristes moraux...
juste différents.

Quelqu'un qui te dit : "en base décimal, 1+1=3", tu penses qu'il est juste différent ?


je ne crois pas que les choses puissent se traduire de façon mathématique lorsqu'il s'agit de sensibilité personnelle.
en cela, effectivement, nous sommes différents.

Don Lopertuis dit:
greuh dit:Je dois pas être sensible au moralisme, vu que j'ai dans ma collection :...

Pas besoin d'argumenter, on le savait déjà compadre :wink:
Don Lopertuis


Erf...
greuh. :lol:

Kouynemum dit:je ne crois pas que les choses puissent se traduire de façon mathématique lorsqu'il s'agit de sensibilité personnelle.
en cela, effectivement, nous sommes différents.


Ce n'est justement pas une question de "sensibilité personnelle". Qu'une chose soit une fiction ou la réalité, c'est un fait objectif. Interpréter une fiction comme si c'était la réalité (tout en ayant bien conscience qu'il s'agit d'une fiction et non de la réalité, c'est-à-dire sans être trompé sur la marchandise), c'est une erreur, exactement comme de dire : "en base dix, 1+1=3".