Discussions autour de l’échiquier.

À moins que ce soit un personnage anticlérical qui soit mêlé l’histoire des échecs. Le raccourci entre évèque et fou n’est alors plus si tordu. Mais pour revenir à ton explication des éléphants (d’ailleurs merci), je m’explique encore moins le terme coureurs en allemand !

P.S. Ah, Cripure a été bien plus rapide et sérieusement sourcé que moi.

DuncanIdaho dit :
kibitzerCripure dit :(the) Queen’s (gambit)


A la lettre Q je triche un peu…
Bonjour,

Pour ma culture, savez-vous pourquoi la dame n'est pas appelée reine comme en anglais (c'est aussi vrai dans les jeux de cartes) ? Et pourquoi notre fou n'est-il pas un évêque d'ailleurs, ou l'inverse ? C'est quand-même intriguant !

D’après les lectures que je viens de voir, c’est parce que historiquement, la pièce s’appelait farzin, firzan, ferzia puis fierge en ancien français (vierge) ce qui aurait plutôt introduit une préférence pour la dame que pour la reine (ayant sûrement consommée) même si les deux dénominations semblent avoir perduré indifféremment pendant des siècles.

Abécédaire anecdotique des joueurs d’échecs

Steinitz
(1836-1900)

Il est le premier champion du monde. Il règne de 1886 à 1894.
Il a mis en avant l’importance primordiale du Roi dans les finales.
Il perd son titre en 1894 contre Lasker (voir à la lettre L).

Steinitz à droite.

A remarquer sur cette photo une des premières pendules d’échecs.

Tric TracEn gros plan.

Né à Prague, il vit ses dernières années aux USA, pauvre, seul et atteint de troubles mentaux.

« A la fin de sa vie apparurent les premiers troubles mentaux du champion. Se sentant persécuté en tant que juif, Steinitz entreprit la rédaction d’un ouvrage sur les juifs et les échecs destiné à confondre les antisémites. Il engagea donc un secrétaire pour dicter ses notes, secrétaire qui trouvait souvent le champion prostré en train d’attendre un message ou un appel : Steinitz croyait en effet pouvoir téléphoner sans fil ni récepteur par la force de la pensée. En 1900, alors qu’il vivait à New York, ce “don” s’était encore accentué puisque Steinitz pensait pouvoir émettre des courants électriques capables de déplacer les pièces sans toucher l’échiquier. Mieux encore, il affirmait être en communication électrique avec Dieu et jouer avec lui des parties où il laissait au Créateur l’avantage du trait et d’un pion ! Il fut hospitalisé et mourut peu après, le 12 août 1900, à 64 ans.» » (revue FFE)

Rappel Abécédaire anecdotique
Alekhine
Botvinnik
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Ilitch
Joueuse
(le) K (soviétique)
Lasker
Morphy
Najdorf
Owen
Przepiorka
(the) Queen (gambit)
Réti
Steinitz










OverWhirl dit :
DuncanIdaho dit :
kibitzerCripure dit :(the) Queen’s (gambit)


A la lettre Q je triche un peu…
Bonjour,

Pour ma culture, savez-vous pourquoi la dame n'est pas appelée reine comme en anglais (c'est aussi vrai dans les jeux de cartes) ? Et pourquoi notre fou n'est-il pas un évêque d'ailleurs, ou l'inverse ? C'est quand-même intriguant !

D’après les lectures que je viens de voir, c’est parce que historiquement, la pièce s’appelait farzin, firzan, ferzia puis fierge en ancien français (vierge) ce qui aurait plutôt introduit une préférence pour la dame que pour la reine (ayant sûrement consommée) même si les deux dénominations semblent avoir perduré indifféremment pendant des siècles.

Bonjour et merci OverWhirl,

Je complète et je cite :
(source BNF)

"L'introduction d'un élément féminin sur l'échiquier est la modification la plus importante intervenue au cours des tribulations du jeu. À l'origine, c'est un "ministre" qui remplace les deux rois déchus de l'ancien jeu indien. Il garde cette fonction dans le jeu persan, appelé farzin ou firzan (conseiller du roi) puis wazir en arabe ou vizir en turc. Interprétant mal la contraction arabo-persane firz (pour vizir) qu'ils ne comprenaient pas, les traités échiquéens en firent la "fiers" en ancien français, la "fierge" ou la Vierge. Ce n'est qu'à la fin du Moyen Âge que la "reine" devient d'un emploi courant.

La transformation du vizir en reine fut lente et tâtonnante : vers 1080 le jeu de Charlemagne comporte déjà une reine, alors que vers 1200, d'autres jeux comptent encore un vizir. Toutefois, cette transformation était dans l'ordre des choses : le culte de la Vierge, la promotion de la femme et le rôle politique de plus en plus grand de la reine au sein du couple royal ne pouvaient qu'entraîner cette mutation.

La dame est aujourd'hui la pièce la plus puissante de l'échiquier. Lorsqu'elle symbolisait encore, en Orient, un sage ou un conseiller, sa portée était similaire à celle du roi, à la différence qu'elle ne pouvait se déplacer que d'une seule case en diagonale. C'est au XVe siècle, sous le règne de fer d'Isabelle la Catholique, bonne joueuse d'échecs, que les Espagnols ont ajouté certains aménagements dans les règles du jeu, conférant à la dame sa puissance actuelle."
   
Lire ICI...très instructif !

Bonjour,

Cette discussion me laisse penser que personne n’a du lire l’Odyssée des jeux d’échecs de Jean-Louis Cazaux, édité chez Praxeo :
http://praxeo-fr.blogspot.com/2010/11/livre-lodyssee-des-jeux-dechecs-jean.html

J’ai à plusieurs reprises hésité à me l’offrir, j’ai déjà plusieurs livres de cette collection sur le Shogi, le Xiang Qi, le Go et le Mahjong, ils sont tous très bien. Vous trouverez deux chapitres offerts dans le lien ci-dessus.

Dans le chapitre sur le shatranj arabe, on retrouve l’éléphant ancêtre du fou (2 cases en diagonales, comme aujourd’hui encore l’éléphant au Xiang Qi sauf que l’éléphant arabe est agile et peut sauter !) mais aussi le conseiller appelé Firzân / Firz / Dastûr / Farzîn qui ne se déplaçait que d’une case en diagonale et qui est une proto version faiblarde de la dame actuelle. Notez aussi que dès le 7e siècle, le pion peut prendre, en diagonale comme le pion actuel, et peut se promouvoir en conseiller. A l’exception de la dame et du fou qui n’ont pas la même portée, le shatranj ressemble énormément au jeu d’échecs actuel.

Notez aussi le chapitre, très intéressant, sur le Sit-tu-yin, le jeu d’échecs birman, qui a la particularité de commencer avec uniquement les pions sur le plateau. Ce sont ensuite les joueurs qui disposent leurs pièces avec une assez grande liberté.

DuncanIdaho dit :Bonjour,

Cette discussion me laisse penser que personne n'a du lire l'Odyssée des jeux d'échecs de Jean-Louis Cazaux, édité chez Praxeo :
http://praxeo-fr.blogspot.com/2010/11/livre-lodyssee-des-jeux-dechecs-jean.html
Bonjour,

Et merci à toi.

Jean-Louis Cazaux a aussi écrit

Tric Tracversion abrégée de "L'Odyssée des jeux d'échecs".

Ah, merci, je ne connaissais pas celui-ci !

Je pense que c’est pour une question d’initiale et donc de notation.Le R étant pris par le Roi, la Reine s’est changé en Dame.

kiproko dit :Je pense que c'est pour une question d'initiale et donc de notation.Le R étant pris par le Roi, la Reine s'est changé en Dame.

Bonjour kiproko,

Ha oui, pour différencier les pièces lors de la notation de la partie.
Rf5 et Df5.
A vérifier mais cela semble plausible.
Merci.

Abécédaire anecdotique des joueurs d’échecs

Tartakover
(1887-1956)

Austro-hongrois puis polonais et enfin français, il meurt à Paris, seul et sans le sou.

Pendant la Première Guerre mondiale, Tartakover combat dans les rangs de l’armée austro-hongroise.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il participe à la Résistance sous le pseudonyme de « Lieutenant Cartier ».

A l’issue de la guerre, la Pologne devenant communiste il choisit la France.
Il est champion de France en 1953.

Tric Trac

Il fait partie de l’école hypermoderne des échecs et affectionne particulièrement la défense hollandaise avec les Noirs : 1.d4 f5.

Tric Trac


Son « Bréviaire des Echecs », destiné aux débutants, publié en 1934, reste encore une référence à lire aujourd’hui.

Tartakover finit sa vie dans le besoin. Il joue des parties dans des cafés pour gagner de quoi manger.


« La tactique consiste à savoir ce qu’il faut faire quand il y a quelque chose à faire. La stratégie consiste à savoir ce qu’il faut faire quand il n’y a rien à faire. » (Tartakover)

Rappel Abécédaire anecdotique
Alekhine
Botvinnik
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Ilitch
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(le) K (soviétique)
Lasker
Morphy
Najdorf
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Przepiorka
(the) Queen (gambit)
Réti
Steinitz
Tartakover

Docky dit :À moins que ce soit un personnage anticlérical qui soit mêlé l'histoire des échecs. Le raccourci entre évèque et fou n'est alors plus si tordu. Mais pour revenir à ton explication des éléphants (d'ailleurs merci), je m'explique encore moins le terme coureurs en allemand !

P.S. Ah, Cripure a été bien plus rapide et sérieusement sourcé que moi.

Pour revenir sur l'interrogation de Docky sur l'appellation "coureur" en allemand (Läufer) pour désigner le fou, il semble que cela vienne d'une variante médiévale du jeu d'échec (au 13e siècle), se jouant sur un échiquier de de 8x12 cases, et avec 24 pièces au lieu de 16 (placées au début sur le côté long de l'échiquier), comprenant de nouvelles pièces.

Cette variante, répandue dans l'espace allemand et néerlandais, s'appelait Kurierschach ("échecs du courrier"), d'après une de ses nouvelles pièces, le "courrier", qui se déplaçait en diagonale, mais en n'étant pas limité à deux cases, comme l'éléphant.

L'éléphant devenu fou par la transformation phonétique du persan à d'autres langues et ayant acquis la longue portée s'est retrouvé en allemand sans doute retraduit à partir du mot Kurier (courrier), puisque son mode de déplacement correspondait à la nouvelle évolution de la pièce, vers un mot proche du point de vue du sens : Läufer (coureur).

Dans les pays germaniques et nordiques (sauf l'Islande), le nom du fou est aussi "coureur" ; en hongrois aussi (futó).

A noter qu'en italien la déformation d'al fil (l'éléphant en persan) a donné, pour désigner le fou, "alfiere", qui en italien "normal" veut dire "porte-drapeau" ou "enseigne", et qui colle bien à la dimension militaire que peut avoir le jeu d'échecs.
 

Bagoly dit :
Docky dit :À moins que ce soit un personnage anticlérical qui soit mêlé l'histoire des échecs. Le raccourci entre évèque et fou n'est alors plus si tordu. Mais pour revenir à ton explication des éléphants (d'ailleurs merci), je m'explique encore moins le terme coureurs en allemand !

P.S. Ah, Cripure a été bien plus rapide et sérieusement sourcé que moi.

Pour revenir sur l'interrogation de Docky sur l'appellation "coureur" en allemand (Läufer) pour désigner le fou, il semble que cela vienne d'une variante médiévale du jeu d'échec (au 13e siècle), se jouant sur un échiquier de de 8x12 cases, et avec 24 pièces au lieu de 16 (placées au début sur le côté long de l'échiquier), comprenant de nouvelles pièces.

Cette variante, répandue dans l'espace allemand et néerlandais, s'appelait Kurierschach ("échecs du courrier"), d'après une de ses nouvelles pièces, le "courrier", qui se déplaçait en diagonale, mais en n'étant pas limité à deux cases, comme l'éléphant.

L'éléphant devenu fou par la transformation phonétique du persan à d'autres langues et ayant acquis la longue portée s'est retrouvé en allemand sans doute retraduit à partir du mot Kurier (courrier), puisque son mode de déplacement correspondait à la nouvelle évolution de la pièce, vers un mot proche du point de vue du sens : Läufer (coureur).

Dans les pays germaniques et nordiques (sauf l'Islande), le nom du fou est aussi "coureur" ; en hongrois aussi (futó).

A noter qu'en italien la déformation d'al fil (l'éléphant en persan) a donné, pour désigner le fou, "alfiere", qui en italien "normal" veut dire "porte-drapeau" ou "enseigne", et qui colle bien à la dimension militaire que peut avoir le jeu d'échecs.
 

Bonjour Bagoly et merci pour ce retour très instructif !

IL VIENT DE SORTIR !

Sais pas ce qu’il vaut mais je l’ai commandé !

Tric Trac
4ème de couv’ :
“Kévin Bordi et Samy Robin vous ouvrent leur univers de passionnés et vous embarquent à la découverte des échecs. Grâce à leur approche singulière du jeu, ils démystifient les codes et guident vos pas sur le chemin de la victoire. Avec plus de 450 diagrammes commentés, vous découvrirez les clés et astuces pour jongler entre les tactiques, peaufiner vos stratégies et comprendre enfin ce qu’il se passe dans la tête des champions. Pédagogique et complet, de l’ouverture à la finale, vous ne serez plus jamais démuni face à un échiquier et trouverez enfin des réponses adaptées pour progresser et repousser vos limites.”

Voir aussi sa chaîne Youtube très pédagogique, ICI.


@Bagoli : Super intéressant, merci !

Abécédaire anecdotique des joueurs d’échecs


Ukrainien, ukrainienne

L’Ukraine. Capitale Kiev. Ancien pays de l’URSS jusqu’en 1991. Relations tendues avec la Russie.

« Il ne faut qu’une petite étincelle pour allumer un grand feu. » dit le proverbe ukrainien.


Pays qui donne naissance à de grands joueurs d’échecs…l’Ecole soviétique étant passé par là…


Lev Alburt
Champion d’Ukraine en 1974 et champion des USA en 1984, 1985 et 1990.

Ossip Bernstein

« Arrêté par la Tchéka (la terrible police soviétique), il devait être fusillé parce qu’il était conseiller des banquiers. Face au peloton d’exécution, un officier supérieur demanda à voir la liste des condamnés. En voyant le nom d’Ossip Bernstein, il lui demanda s’il était le fameux joueur d’échecs. Pas satisfait de la réponse affirmative de Bernstein, il l’obligea à jouer une partie d’échecs contre lui. Si Bernstein perdait ou faisait partie nulle, il serait fusillé. Bernstein gagna en peu de coups et fut libéré. Il s’enfuit à bord d’un bateau anglais et s’établit à Paris… »( Wikipedia)

David Bronstein

Tric Trac
Renommé pour ses livres théoriques d’échecs, « L’Art du combat aux échecs » est passionnant à lire.
Il est champion d’URSS en 1948 et 1949. Un prétendant au Championnat du Monde.

Enfim Geller
Deux fois champion d’Union soviétique, en 1955 et 1979.
Il est la bête noire de Bobby Fischer qu’il a battu plusieurs fois.

Tric Trac
Geller contre Fischer (à droite)

Vassili Ivantchouk
Champion du Monde de Blitz et champion d’Europe.

Serguei Kariakine
En 2002, il devient le plus jeune joueur à avoir obtenu le titre de GMI (Grand Maître International), à l’âge de 12 ans et 7 mois.
Il joue la finale du Championnat du Monde contre Carlsen.

Ruslan Ponomariov
En 2002, Ponomariov bat son compatriote Ivantchouk en finale du championnat du monde de la FFE.
En 2003, le jour de son 20e anniversaire, Ruslan Ponomariov devient le premier GMI à perdre une partie à cause de la sonnerie de son téléphone (interdit pendant un match).

Les deux sœurs ukrainiennes, des joueuses de caractère !

Anna Olegovna Mouzytchouk
Championne de monde de parties rapides et de Blitz.

Tric Trac
En 2017, elle refuse de participer au championnat du monde de Blitz en Arabie Saoudite.
« J’ai décidé de ne pas aller en Arabie saoudite, de ne pas porter une abaya, de ne pas devoir sortir accompagnée et de ne pas me sentir comme une créature inférieure », a-t-elle expliqué.

Mariya Mouzytchouk
Tric Trac
Championne d’Ukraine en 2012 et 2013.
En 2017, elle aussi refuse et boycotte le championnat du monde féminin à Téhéran pour protester contre l’obligation de porter le hijab.

Poutine, l’ennemi N°1 de l’Ukraine sur l’échiquier politique (annexion de la Crimée, manipulations politiques au sein même de l’Ukraine, etc.) a inauguré un Musée des Echecs en Russie.
Dans ce Musée on retrouve de nombreux échiquiers « historiques ».
Echiquiers du XVII ème siècle.
Des échiquiers du goulag, réalisés en allumettes, en carton, en bois et même en fils barbelés.
Echiquiers de Léningrad assiégé.
Echiquier utilisé par l’équipage de Soyouz 9
Affiche d’un tournoi organisé en pleine bataille de Stalingrad.
Effets personnels de Alekhine (voir à la lettre A), Botvinnik (voir à la lettre B).

Poutine, le « sur-homme » qui sait tout faire : jouer de l’accordéon diatonique, pratiquer le judo, la course automobile, le ski de montagne, le hockey sur glace, la plongée sous-marine, la pêche, le jeu d’échecs et la…dictature !

Poutine, le joueur qui n’adoube jamais, grand maître du clouage politique et des coups illégaux, le pousseur de bois chars…
Depuis la mi-mars de cette année, des bruits de bottes se font à nouveau entendre à la frontière entre la Russie et l’Ukraine et en Crimée. Le Kremlin a dépêché deux corps d’armée et des troupes aéroportées dans la région, où il dispose désormais de plus de 80.000 soldats…

Une guerre aux portes de l’Europe ?


Tric Trac
Rappel Abécédaire anecdotique
Alekhine
Botvinnik
Capablanca
Duchamp
Euwe
Fischer
Greco
Hydra
Ilitch
Joueuse
(le) K (soviétique)
Lasker
Morphy
Najdorf
Owen
Przepiorka
(the) Queen (gambit)
Réti
Steinitz
Tartakover
Ukrainien


kiproko dit :
Je pense que c'est pour une question d'initiale et donc de notation.Le R étant pris par le Roi, la Reine s'est changé en Dame.

Tellement simple, tellement crédible que j'adopte tout de suite. Accessoirement, ça nous permettra de d'éviter certains débats actuels. Et cela me rappelle le problème de notation en anglais entre King (K) et Knight (N).

 
Bagoly dit :

Pour revenir sur l'interrogation de Docky sur l'appellation "coureur" en allemand (Läufer) pour désigner le fou, il semble que cela vienne d'une variante médiévale du jeu d'échec (au 13e siècle)...

Ah cool, merci beaucoup.

kibitzerCripure dit :
Ukrainien, ukrainienne

L’Ukraine. Capitale Kiev. Ancien pays de l’URSS jusqu’en 1991. Relations tendues avec la Russie.

« Il ne faut qu'une petite étincelle pour allumer un grand feu. » dit le proverbe ukrainien.


Pays qui donne naissance à de grands joueurs d’échecs...l’Ecole soviétique étant passé par là…
 
De manière un peu marginale, on peut ajouter que c'est en Ukraine et qu'est né et qu'a vécu Anton Makarenko (1888-1939), pédagogue soviétique qui s'est en particulier occupé d'orphelins et d'enfants abandonnés, et qui a développé un système de collectif autogéré, où les enseignants n'ont pas de pouvoir hiérarchique absolu.

Or il a aussi inventé une variante des échecs, dans les années 1920 (?), les échecs Makarenko, où chaque pièce est représentée par un certain nombre de disques (comme aux dames) : la tour est constituée de 3 disques, le cavalier de 4, le fou de 5, la dame de 7, le roi de 8, et les pions de 1 ou 2 disques.
Au lieu de se déplacer normalement, une pièce peut rejoindre une autre pièce de sa couleur (en respectant le mouvement qu'elle peut faire en fonction du nombre de disques au départ) et devenir ainsi une autre pièce. En cas d'échec et mat "classique", où le roi ne peut bouger sans se faire prendre, on peut encore se sauver si ailleurs sur l'échiquier on est capable de reconstituer une pile de 8 et d'avoir un nouveau roi…

C'est ce principe de pièces évolutives selon leur hauteur qui est repris dans Six Making / Sixth ! de József Dorsonczky.

Je n'ai jamais rien lu sur les relations possibles entre les principes pédagogiques de Makarenko et sa variante des échecs, mais j'aime à penser que cette version du jeu reflète un peu sa conception des rapports humains en communauté : c'est le collectif qui compte, les disques réunis en pile donnant un pouvoir particulier. Et en même temps, il n'y a pas de hiérarchie sociale figée comme dans le jeu classique, mais une évolution toujours possible de chaque pièce. Elles peuvent toutes changer, pas seulement les pions à la 8e rangée, et même le roi.

On imagine mal Poutine aimer ce jeu où rien n'est stable… et où le roi du début n'est pas assuré de le rester jusqu'à la fin de la partie !
Bagoly dit :
kibitzerCripure dit :
Ukrainien, ukrainienne

L’Ukraine. Capitale Kiev. Ancien pays de l’URSS jusqu’en 1991. Relations tendues avec la Russie.

« Il ne faut qu'une petite étincelle pour allumer un grand feu. » dit le proverbe ukrainien.


Pays qui donne naissance à de grands joueurs d’échecs...l’Ecole soviétique étant passé par là…
 
De manière un peu marginale, on peut ajouter que c'est en Ukraine et qu'est né et qu'a vécu Anton Makarenko (1888-1939), pédagogue soviétique qui s'est en particulier occupé d'orphelins et d'enfants abandonnés, et qui a développé un système de collectif autogéré, où les enseignants n'ont pas de pouvoir hiérarchique absolu.

Or il a aussi inventé une variante des échecs, dans les années 1920 (?), les échecs Makarenko, où chaque pièce est représentée par un certain nombre de disques (comme aux dames) : la tour est constituée de 3 disques, le cavalier de 4, le fou de 5, la dame de 7, le roi de 8, et les pions de 1 ou 2 disques.
Au lieu de se déplacer normalement, une pièce peut rejoindre une autre pièce de sa couleur (en respectant le mouvement qu'elle peut faire en fonction du nombre de disques au départ) et devenir ainsi une autre pièce. En cas d'échec et mat "classique", où le roi ne peut bouger sans se faire prendre, on peut encore se sauver si ailleurs sur l'échiquier on est capable de reconstituer une pile de 8 et d'avoir un nouveau roi…

C'est ce principe de pièces évolutives selon leur hauteur qui est repris dans Six Making / Sixth ! de József Dorsonczky.

Je n'ai jamais rien lu sur les relations possibles entre les principes pédagogiques de Makarenko et sa variante des échecs, mais j'aime à penser que cette version du jeu reflète un peu sa conception des rapports humains en communauté : c'est le collectif qui compte, les disques réunis en pile donnant un pouvoir particulier. Et en même temps, il n'y a pas de hiérarchie sociale figée comme dans le jeu classique, mais une évolution toujours possible de chaque pièce. Elles peuvent toutes changer, pas seulement les pions à la 8e rangée, et même le roi.

On imagine mal Poutine aimer ce jeu où rien n'est stable… et où le roi du début n'est pas assuré de le rester jusqu'à la fin de la partie !

Bonjour Bagoly et merci pour ces informations.

Alors je connais le pédagogue Makarenko mais je ne connaissais pas sa variation du jeu d'échecs.
Makarenko prône une éducation par le collectif et l'autogestion (inspirée du bolchevisme, il est instituteur en 1920, 3 ans après la Révolution).

Il influence le pédagogue français Freinet.

Encore merci pour l'info Echecs Makarenko.

Cripure, concernant l’ouvrage de Kévin Bordi, il annonce lui-même que c’est jusqu’à environ 1400 points elo. Donc, ça ne va sûrement pas te rassasier, mais je suis impatient de savoir ce que tu en penses quand le temps sera venu !

Aux échecs, j’ai jamais trouvé plus simple que de citer Tartacover pour expliquer à un débutant la différence entre les notions de stratégie et de tactique .
Si mes souvenirs sont bons, il a aussi popularisé la défense polonaise dite également début Orang-outang (1 : b2-b4…).