[De Vulgari Eloquentia] - Stratégies

Pour le moment, j'ai recensé les 3 stratégies suivantes :
- le banquier lettré
- le moine lettré
- le rush papal

Pour le détail de ces 3 stratégies, je peux m'y coller (j'ai déjà tout le cheminement couché par écrit).
On pourrait créer un fil par stratégie.

Si vous en voyez d'autres....

Hello,

Je viens de me mettre à DVE et je serais très intéressé par voir le résultat de tes réflexions sur ce magnifique jeu.

OK, pas de problème pour donner mon sentiment sur plusieurs points, même si je me sens un peu seul sur le coup. Pourtant, je pensais que ce fil aurait plus de succès.

En demandant gentiment la permission à Grunt, on pourrait se baser sur ses réflexions publiées sur son blog stratégique.
Je pense également que les Montpelliérains pourraient apporter leur pierre à l'édifice car je les sais intarissables sur le sujet (au moins unkle, palferso, le zeptien).

Depuis mon premier post, 2 autres stratégies ont été expérimentées ou en passe de l'être :
- le moine à pistes (copyright unkle)
- cardinal Muret

Je propose également de parler des tenants et aboutissants des différentes pistes :
- l'Orient
- le Messager
- la Devinette de Vérone
- les Cantiques du Soleil

La première est surtout intéressante à analyser par le fait qu'elle me semble la plus structurante des pistes.

Les trois dernières sont intéressantes à analyser pour la difficulté à gérer leurs timing. Beaucoup de joueurs me disent avoir du mal à estimer l'investissement sur ces pistes (surtout les 2 dernières en fait).

On peut bien entendu aborder la piste de la connaissance (c'est quand même le sujet principal du jeu).

EDIT :
Quatre sujets que j'ai oublié de mentionner :
- la filière marchande
- la filière religieuse
- l'événement Stupor Mundi
- que faire au dernier tour depuis Roma ?

Piste de l'Orient
Prédicat : 9 villes commerçantes (du nord au sud) :
Milano :25 ducats
Venezia :15 ducats
Genova : 10 ducats
Firenze :15 ducats
Roma :15 ducats
Brindisi :15 ducats
Napoli : 30 ducats
Cagliari :10 ducats
Palermo :25 ducats
Total :155 ducats

Potentiellement, l'Orient permet d'engranger un bonus de 90 ducats (58% de gain en plus). Si l'on retire les villes les moins intéressantes en terme de gain et/ou accessibilité (Genova, Cagliari, Palermo), le bonus n'est plus que de 60 ducats (54 % de gain en plus).

Pour rentabiliser au maximum cette piste, il faut commercer avec l'Orient dès le deuxième tour et par conséquent dépenser un grand nombre d'actions (6/10). En fonction de la répartition des cubes sur les premiers tours, ceci peut être problématique pour l'acquisition des soutiens en vue de l'élection finale.

Par conséquent, ce gain supplémentaire est à mettre en balance avec l'action petit commerce.
En effet, en faisant du petit commerce lors des 6 premiers tours :
- on s'assure également 60 ducats
- lors des 2 premiers tours, on conserve 8 actions sur les 10 potentielles (50% de plus que si l'on commerce avec l'Orient dès le deuxième tour)
- on ne s'oblige pas un timing/périple contraignant pour visiter les villes commerçantes

Gain immédiat vs gain plus dilué dans le temps : choix crucial pour les commerçants dans la perspective de devoir ou non s'acquitter de l'aumône.

Commercer avec l'Orient, c'est s'imposer de rester marchand pratiquement toute la partie. En effet, il n'y a aucun intérêt à dépenser 6 actions sur cette piste si l'on envisage de rentrer dans les ordres tôt dans la partie.

De ce point de vue, l'Orient permet :
- d'envisager le gain des PV pour le joueur le plus riche
- d'envisager le rush papal (gros voeu de pauvreté puis cardinal dans la foulée)

Piste du messager
5 villes universitaires (du nord au sud) :
Milano : 0(tuile événement :+4)
Pavla :5
Firenze :9
Arezzo:6
Roma :8(tuile événement :+4)
Brindisi :0(tuile événement :+10)
Napoli : 7(tuile événement :+4)
Sassari : 0(tuile événement :+8 )
Palermo :0(tuile événement :+5)
Total :35 (tuiles événement : 35)

L'apport de connaissance des villes universitaires permet d'atteindre le niveau 3 de connaissance (39 cases) sans trop de difficulté (en 5/6 tours). Si l'on ne souhaite pas visiter toute l'Italie du nord au sud, dans cette optique, le Salterio est une bonne alternative.

Atteindre le niveau 4 de connaissance est autrement plus compliqué et délicat puisque l'écart entre le niveau 3 et le niveau 4 (75 cases) est le plus important sur la piste de la connaissance : 36 cases.

Pour combler cet écart, 3 solutions :
- prendre des tuiles événements (35 points potentiels) : très risqué en terme de timing (atteinte du niveau 4 trop tardive), de déplacement (Sassari et Palermo ne sont pas facilement accessibles), de concurrence (lutte acharnée sur les tuiles à partir de 3 joueurs, Stupor Mundi)
- faire du Salterio : trop limité (au moins 12 tours de Salterio)
- utiliser les copistes : ce sont les cubes les plus nombreux après les prêtres (ex à 4 : 10 cubes soit 30 points potentiels). Même s'ils présentent l'avantage d'être gratuits, thésauriser les cubes copistes est assez risqué en terme de timing (répartition initiale) et de concurrence (ré-injection ou non).

L'envoi d'un messager à Bologne représente un bon boost de connaissance (+15) non concurrentiel. Son timing s'intègre parfaitement à la stratégie de visite des villes universitaires.

Du coup, on peut atteindre le niveau 4 de connaissance au tour 7/8 :
- 35 points grâce aux villes universitaires
- 15 points grâce à l'université de Bologne
- 25 points via le Salterio (21/24 points potentiels) et/ou les copistes et/ou les événements

L'atteinte du niveau 4 de connaissance permet de prendre un manuscrit niveau 4 à chaque tour dès le tour 7/8 et ce jusqu'à la fin de partie (entre 24 et 40 PV en fonction du nombre de tours).

Carrière commerçante vs carrière religieuse
La voie marchande présente un gros avantage par rapport à ceux procurés par les voies du Seigneur : les finances.

Pour contrer les religieux, il faut lutter sur ce qui leur est vital et le plus compliqué à acquérir: l'argent et les cubes de soutien.

L'argent : ils n'ont que l'aumône (on n'y peut rien), le petit commerce (on n'y peut rien) et les nobles à leur disposition pour générer de l'argent. D'autant plus que les cubes noirs sont gratuits.

Il faut a tout prix les priver du cycle "nobles->argent->politiques->votes" ou "nobles->votes".

C'est d'autant plus facile pour un marchand que celui-ci n'a pas besoin de l'argent des cubes noirs pour gagner sa croute (surtout s'il commerce avec l'orient). Thésauriser les cubes noirs permet de gagner des voix pour le statut de banquier et priver les religieux de leur principal moteur d'argent et d'élection.

Il faut également prendre quelques politiques pour les priver des gros votes.

Ainsi, un marchand efficace et agressif sur les cubes peut légitimement prétendre :
- au 6 PV de banquier
- au 7 PV du plus riche
- au 3 PV pour les cubes restants
soit 16 PV ce qui est très compétitif par rapport aux statuts des religieux.

La voie religieuse se distingue de la voie commerciale en ce sens qu'elle possède 2 aspects :

l'aspect frère : c'est une stratégie clairement orientée connaissance (4 frères sur 5 apportent un bonus de connaissance), qui permet de contrarier les marchands à la fois sur l'argent (via l'aumône) et sur la connaissance (les manuscrits). Ces 2 dimensions sont critiques et interdépendantes :
- la connaissance est une stratégie long terme (elle est d'autant plus rentable que la partie se prolonge)
- un fort niveau de connaissance a pour conséquence de jouer dans les dernières positions (sauf si l'on dépense des actions sur la piste du repos)
- l'argent permet une liberté de déplacement nécessaire pour prendre les manuscrits dans les différents dialectes (c'est moins vrai au niveau 4 de connaissance puisque les manuscrits sont bicolores)
- le faible niveau des finances d'un frère couplé à un fort niveau de connaissance est très problématique dans le cadre de l'acquisition des soutiens. Les nobles constituent le moyen le plus efficace pour amasser de l'argent (+20/+40 ducats)

Le point fort d'un frère lettré est sa capacité à accéder aux manuscrits les plus rémunérateurs en PV. Il aura donc tout intérêt à ne pas épuiser un niveau de manuscrit afin de ne pas avantager un banquier/frère ignare ou moyennement lettré.

l'aspect cardinal : passer cardinal est plus tactique que stratégique :
- rush papal dans les derniers tours si l'on a suffisamment de soutiens et d'argent (22 votes et 40 ducats)
- concurrencer le marchand le plus riche pour un différentiel de 10 PV (Zazza)
- empêcher un lettré d'atteindre le niveau 8 de connaissance et accéder ainsi au manuscrit « Lingua Volgare » (Shlasinger)
- acquérir des soutiens manquants pour l'élection finale (Balestreri)
- combler un différentiel direct de PV (Shlasinger et Lanzuisi)

Par conséquent, il est sans doute judicieux de temporiser le passage au statut de cardinal après avoir évalué les positions des uns et des autres.

A contrario, le cardinal Muret est clairement un choix stratégique : le gain d'une 6ème action sera d'autant plus efficace qu'elle est acquise tôt dans la partie (tour 6 ou 7). Elle apporte une bonne marge de manoeuvre :
- pour les déplacements
- pour la prise de manuscrits
- pour le gain de soutiens
- pour la progression sur les Cantiques du Soleil, la Devinette de Vérone ou encore le Messager
- pour effectuer du petit commerce (concurrencer le joueur le plus riche, achat de soutiens)
- pour effectuer du Salterio d'appoint ou du repos opportuniste

Que faire au dernier tour depuis Roma ?
De part sa position, Roma permet de scorer dans tous les compartiments du jeu :
- prendre le manuscrit manquant pour le bonus de +5 PV : tous les dialectes sont accessibles depuis Roma (vert/jaune/rouge/orange/bleu pour 2/0/1/4/3 actions de déplacement)
- effectuer un rush papal à la cathédrale de Brindisi (2 actions de déplacement)
- progresser sur la Devinette de Vérone (3 actions de déplacement)
- progresser sur les Cantiques du Soleil : les villes franciscaines d'Assisi et Gubbio sont proches (1 action de déplacement)
- récupérer les soutiens manquants : prêtres gratuits à l'abbaye toute proche (1 action de déplacement). Comme ce sont les cubes les plus nombreux, il y a de fortes chances qu'il en reste au dernier tour.
- convertir les copistes en PV à l'abbaye toute proche (1 action de déplacement)

Stupor Mundi
L'événement Stupor Mundi permet de booster sa connaissance en fin de partie (au tour 10) pour atteindre le niveau 4 ou le niveau 8 (+13 cases par rapport au niveau 4).

L'enchère qui a lieu pour remporter cet événement permet également de jauger ses adversaires et de voir les priorités de chacun :
- ceux qui ne répondent pas à la convocation sont peut être limites en terme de votes ou visent peut être les Cantiques du Soleil (3 villes franciscaines sont actives aux tours 10,11 et 12).
- ceux qui répondent à la convocation ont sans doute pour but de mettre la pression et faire perdre de précieux soutiens aux autres joueurs dans la perspective de l'élection finale. Visent-ils également le manuscrit « Lingua Volgare » ?

En outre, la position de Brindisi permet de prendre le manuscrit vert manquant pour les 5 PV de bonus et/ou de passer cardinal.

fdubois dit:En demandant gentiment la permission à Grunt, on pourrait se baser sur ses réflexions publiées sur son blog stratégique

Et t'as pas vraiment besoin de ma permission: c'est déjà gentil d'aller lire mes délires, alors si en plus tu veux en discuter :pouiclove:

fdubois dit:Piste de l'Orient
Prédicat : 9 villes commerçantes (du nord au sud) :
Milano :25 ducats
Venezia :15 ducats
Genova : 10 ducats
Firenze :15 ducats
Roma :15 ducats
Brindisi :15 ducats
Napoli : 30 ducats
Cagliari :10 ducats
Palermo :25 ducats

Tout ce que tu dis sur l'Orient est très vrai mais en effet super faiblard au final. Ce qui rattraperai l'Orient que je n'ai jamais réussi à mettre en pratique, c'est le cumul petit commerce plus orient en terme de timing sur un tour.

Exemple: Y a plein de Frères vénaux qui vont te ponctionner un tour donné, alors tu es pauvre en barrage contre cela. Or tu veux quand même atteindre tactiquement la barrière des 30 sous pour ensuite acheter un rouge le même tour donné et sur les villes à 10/15 de valeurs (la majorité ce n'est pas possible): ville 10/15 + petit commerce 10
Avec l'orient tu fais ville 20/25 + petit commerce 10

Ok c'est anecdotique mais de toute façon je ne suis pas convaincu par l'orient :P (désolé je fais un peu vite mais c'est très intéressant à lire fdubois).

Grunt dit:
Et t'as pas vraiment besoin de ma permission: c'est déjà gentil d'aller lire mes délires, alors si en plus tu veux en discuter :pouiclove:

Ah ben tu sais, je trouve que tu as super bien abordé DVE dans tes articles. Ca m'a beaucoup aider à comprendre certaines choses.

J'ai également repris certaines réflexions sur BGG (copyright unkle et palferso, entre autres).

Si tu veux en discuter, j'en serai le premier ravi. Je pense que certains aspects demandent à être explicités/débattus un peu plus (je pense à l'orient et le fait de rester marchand jusqu'à 2 tours de la fin, Muret etc...)

Grunt dit:
Ok c'est anecdotique mais de toute façon je ne suis pas convaincu par l'orient :P (désolé je fais un peu vite mais c'est très intéressant à lire fdubois).


Tout s'éclaire : je ne comprenais pas trop ce que voulaient dire unkle et palferso à propos "du fait que l'orient permet de se réserver des villes commerçantes avec bonus pour la fin de partie si quelqu'un te fait concurrence pour les 7 PV".

En jouant comme tu le dis :
- on ne paye pas trop d'aumône
- on a une réserve de ducats que l'on peut décider ou non de ramasser en fin de partie en fonction de la concurrence sur l'argent (cas où Zazza entre jeu). Si l'on estime qu'il n'y a pas de concurrence sur l'argent, on économise nos actions de déplacement pour faire autre chose.

J'ai bon ?

fdubois dit:J'ai bon ?

Oui tu peux déchainer ta puissance d'achat (ou son amplitude) au bon moment, et mieux que les marchands standards (futur Frère?).

Grunt dit:
fdubois dit:J'ai bon ?

Oui tu peux déchainer ta puissance d'achat (ou son amplitude) au bon moment, et mieux que les marchands standards (futur Frère?).


Oui, l'Orient devient très fort si tu décourages par exemple la concurrence des marchands (probable si tu en as effectivement gardé sous le pied niveau villes). Et si tous tes adversaires sont du coup dans les ordres, faire le rush papal avec Zazza par exemple devient mortel car tu coupes l'herbe sous le pied de tout le monde et tu rentabilises en terme d'évolution de statut les investissements que tu as fait pour éviter des aumônes trop onéreuses (l'exemple donné par Grunt). Bien entendu, en théorie c'est très simple et en pratique on se trouve confronté à de nombreuses difficultés (dont certaines ont été évoquées dans ce post) comme c'est le cas pour toute voie à ce jeu. L'Orient est très dur à maîtriser car c'est probablement la voie stratégique la plus soumises à des contingences tactiques diverses n'ecessitant une attention de tous les instants et une vision très fine des implications de ce que font nos adversaires. Comme tout à ce jeu, c'est une option parfaitement viable et compétitive.

palferso dit:Comme tout à ce jeu, c'est une option parfaitement viable et compétitive.

Comme tu le signales, c'est une option technique, et certaines des subtilités de timing sont déjà présentes dans le jeu par l'activation des villes (les marchands peuvent déjà faire plus d'argent que ceux dans les ordres pour décourager Zazza), plus les événements (Palermo à lui seul représente presque une source aussi importante que tout l'orient dans la partie), et les cubes noirs. Là je parle en terme de jeu plus que de stratégie, mais ce qui m'embête surtout est que je trouve l'Orient un peu nuisible pour faire découvrir le jeu (enfin je suis d'accord c'est pas complexe mais c'est une somme de petites choses).

Petite note: en complément de l'Orient, il faut bien sûr tuer les sources de revenu alternative (bref prendre les cubes noirs pour soit, et les événements juteux). Mais malgré cela je n'ai jamais vraiment senti un Orient super pertinent.

Grunt dit:Comme tu le signales, c'est une option technique

Oui.
Grunt dit:(Palermo à lui seul représente presque une source aussi importante que tout l'orient dans la partie)

Oui. Palermo à mon sens, Orient ou pas, est très fort, mérite le voyage et doit faire l'objet d'un minimum de lutte entre les marchands. Une chose est certaine, si un marchand parti à l'Orient s'adjuge Palermo, il devient extrêmement dangereux.
Grunt dit:je trouve l'Orient un peu nuisible pour faire découvrir le jeu.

Oui. Tout comme le messager, je n'en parle pas à des joueurs qui font leur première partie. Sinon, c'est trop lourd et peut les encourager à partir sur une de ces deux voies qui nécessitent de l'expérience pour être jouées de manière efficaces.
Grunt dit:en complément de l'Orient, il faut bien sûr tuer les sources de revenu alternative (bref prendre les cubes noirs pour soit, et les événements juteux).


Orient ou pas, les cubes noirs doivent être au maximum trustés par les marchands qui, s'ils les réinjectent ou laissent les religieux les récupérer sans trop de difficultés se retrouveront en grande difficulté face aux hommes d'église.

J'ai fais une partie assez atypique cette semaine : 4 joueurs, dont 2 débutants, et quasiment aucune réinjection de cubes de la partie ! Pour tout vous dire, les deux expérimentés s'étant jetés sur les politiciens et les nobles, nos adversaires ont abusés des abbesses. Résultat, seulement 3 politiciens restaient à acheter au début du 9e-10e tour. Voyant cela, je me suis prudemment préparé à devenir chambellan Lanzuisi.
Relativement peu de connaissances, les joueurs restant tranquillement au niveau 3, surtout que tous les manuscrits 1 sont partis (d'ailleurs, je trouve que la variante de Grunt est de moins en moins adaptée à 3 joueurs).
Je m'impose d'un tout petit point, le rappel à Rome ayant eu lieu un tour trop tôt pour mon principal adversaire, qui n'a pas pu avoir les 5 couleurs de parchemin.

Ce jeu est toujours aussi riche.

palferso dit:
tu coupes l'herbe sous le pied de tout le monde et tu rentabilises en terme d'évolution de statut les investissements que tu as fait pour éviter des aumônes trop onéreuses (l'exemple donné par Grunt).

Là je décroche un peu.... :oops:

Dans le cas où je suis seul marchand (avec orient), les autres étant tous religieux, le fait de jouer le marchand-pauvre me permet :
- de ne pas entretenir les religieux
- de viser le gain des ducats juste nécessaires à l'achat de mes soutiens

Donc effectivement, si j'ai assez de kubenboa, je peux faire rush papal via un voeu de pauvreté quasi nul et m'adjuger quand même les 3 PV pour la richesse via Zazza s'il est encore dispo.

Ca paraît super compliqué à mener cette stratégie quand même :
- prendre des grosse tuiles commerciales est contre performant (je vais devoir payer l'aumône)
- commercer avec l'Orient dès le début
- bien prévoir ses déplacements pour n'engranger que 25/30 ducats par tour
- bien prévoir l'ordre du tour pour acheter les politiques et retirer du jeu les nobles (moteur de fric des religieux)
- quid de la connaissance dans ce cas ? il faudra compléter les 25 PV (22 + 3) par 20/25 PV de manuscrits. Pas simple car l'achat des soutiens est consommateur d'actions et un fort niveau de connaissance peut me contraindre à dépenser des actions sur le repos.

Pour compléter le post de fdubois suite à quelques ressentis récents:

Ailleurs, Brougnouf dit:
fdubois dit:
Brougnouf dit:Début de partie où en tant que dernier joueur, je tente la stratégie "entrer dans les ordres rapides" et grâce à frére Gigi j'amasse vite des ducats pour devenir Cardinal Muret.
J'ai maintenant 6 actions dès le tour 6.

Juste pour savoir : ca donne quoi de jouer Muret ? Ca vaut le coup ou pas ?

Alors oui ca vaut le coup mais c'est pas simple car en devenant très vite prêtre puis Cardinal, on renonce a l'argent disponible sur les régions et on doit économiser l'argent dès le début pour y arriver le plus vite possible.
Et comme je l'ai dit, on manque donc de liquidités pour acheter les politiques (rouges) qui permettront de devenir Chambellan voir Pape.
Si on voit que cela va être compliqué d'avoir des voix, il faut donc absolument se tourner vers les autres PV sur le jeu.


Le cas de Muret est intéressant et assez symptomatique d'un des nombreux côtés atypiques et à contre-pied de De Vulgari. On a l'à priori de se dire qu'un perso qui donne une action de plus que tous les joueurs pendant 50-75/80% du jeu est forcément une machine à tuer. Et ce serait effectivement le cas dans quasiment tous les jeux sauf à DVE.

Brougnouf l'a bien expliqué: viser Muret tôt implique dire au revoir à nombre de soutiens juteux dans les premiers tours et au-delà de sa nomination comme cardinal. Muret n'a pas l'étoffe d'un pape...
Quant aux autres sources de points, Muret peut se faire sucrer Vérone avant même de s'appeler Muret et manque au moins un tour de Cantique. Inutile de dire qu'il peut être joyeusement attaqué sur les sources de PV directs.

J'irais même jusqu'à dire qu'un Muret ultra optimisé est voué à l'échec face à des joueurs expérimentés. Un Muret moins intégriste aura pris le temps de se placer pertinemment sur quelques options mais aura du coup forcément perdu quelques tours avant d'être nommé et donc, quelques actions supplémentaires.

DVE est un chef d'oeuvre... :pouiclove:

Ah ça fait drôle, avouez !
Faut toujours qu'il y ait un con pour faire ressurgir des entrailles d'un forum un sujet oublié de tous. Je suis ce con.

Bon. J'ai joué deux fois à DVE en moins d'une semaine, l'occaz pour moi de remercier à nouveau Starvince qui m'a permis de me procurer ce qu'il convient, je crois, d'appeler un jeu fantastique. Ainsi, suite à a partie d'hier soir, figurez-vous, j'ai rêvé toute la nuit de cubes, de stratégie marchand, d'affamer les religieux, j'avais 35 cubes nobles dans ma réserve (si, si) et je l'emportais haut la main du haut de mon piédestal bâti à coups de deniers. Quels jeux m'a déjà fait cet effet-là ?
Aucun. Je reparle encore aujourd'hui, avec ma dame, de la partie d'hier soir, et bref.

Deux parties donc. Une à trois, de découverte, avec un ou deux oublis de règles pas forcément dramatiques, et une hier soir, à 4, dont un joueur qui découvrait complètement.

Et, ledit joueur et moi nous interrogeons, après deux parties, c'est dire si on sait de quoi on parle !-)
Lui et moi avons choisi une stratégie marchand face à deux adervsaires qui sont entrés dans les ordres sur le tard (tour 10, tour 11).
Eh ben, mes cochons, les deux marchands ont dérouillé : 35 points pour moi, 37 pour l'autre marchand, 54 pour le second (chambellan), 57 pour ma dame, élue pape.

Plus de 20 points dans le nez, ça craint.

Mon rôle a été celui d'un marchand complètement idiot mais batailleur sur le cnatique du soleil que je remporte (9 points) et la devinette de Verone que je remporte (6 points). Que dalle niveau manuscrit, mais je passe banquier et finis plus riche de l'histoire. Un bon petit paquet de points remportés grâce à ça.

L'autre marchand se l'est joué très érudit, à deux doigts de découvrir le Volgare mais Shlassinger lui a coupé les ailes. Il réalise une vingtaine de points de manuscrits, perd sur contre moi sur Vérone, passe banquier lui aussi, reçoit 3 points du joueur le plus riche en terme de votes après l'ascension sociale de chacun.

N'empêche, on finit largués, bel et bien. Parce qu'une ascension sociale dès lors que l'on est religieux propose un différentiel de points incroyable par rapport à une ascension marchande.

Nos deux religieux finiront avec à peu près autant de points de manuscrits que le marchand érudit, n'auront jamais bataillé sur Vérone ou sur le cantique du soleil.

Les deux marchands ont donc terminé la partie un peu amers avec cette question en suspend... Une stratégie marchande peut-elle tenir tête aux religieux ?

Nous imaginons évidemment que oui,rien n'a jamais été dit sur DVE concernant un quelconque déséquilibre du jeu. Mais quelle stratégie adopter pour un marchand ?

- UNe ultra-agressivité sur les cubes de vote afin de, purement et simplement, affamer les religieux qui n'auront donc pas, en fin de partie, les votes nécessaires à l'ascension ?
- Mais, si tel est le cas, n'est-ce pas une stratégie très mécanique et un peu redondante que celle-là ? Faire du blé à tout va, acheter les nobles et politicards, faire du blé à tout va, acheter nobles et poiliticards... Et cela jusqu'à écoeurement ?

Pour nous être battus comme des chiffoniers sur Vérone, au point d'y laisser
vraisemblablement trop d'actions (le vainqueur de Vérone aura donc pris les 6 points dévolus), avons-nous perdu du temps sur d'autres actions possibles et rémunératirces ? Aurait-il fallu laisser Vérone tomber plus tôt et changer notre fusil d'épaule ? Vérone serait-elle une stratégie viable mais ne se suffisant pas à elle-même ?

Et puis, ceci dit, le perdant de Vérone aura tout de même pris quelque 20 points de manuscrit sans pour autant jamais pouvoir rivaliser avec les religieux...

bref, je parcours depuis hier les quelque 50 pages du sujet DVE. Un sujet passionnant et très bien animé par les connaisseurs Montpelliérains et autres FDubois et Palferso... Mais le sujet est long et je n'en ai pas encore fait tout le tour.

Je n'ai désormais plus qu'une hâte : ressortir DVE, retenter du marchand bouffeur de cubes et voir...

Est-ce la seule strat' viable ?


Merci à tous les amoureux de DVE dont je fais déjà partie, de revenir éclairer la lanterne d'un béotien qui si'interroge.