de vos lectures...

loic dit:Je viens de finir Le cimetière de Prague d'Umberto Eco. Un livre sur l'antisémitisme au XIX° si on veut schématiser. On suit, au travers d'un journal intime, un homme qui n'aime que la bonne bouffe et déteste les gens, particulièrement les Juifs. On y retrouve la verve d'Eco, dans un livre plus facile à lire que ses autre bouquins, j'ai trouvé. Drôle parfois, montrant une réalité peu glorieuse et mettant en avant les mécanismes de la haine et leur conséquence sur un être, il arrive à montrer plusieurs facettes de tout cela grâce à la forme du journal intime. S'il n'explique pas les racines de l'antisémitisme, il en montre quand même la dangerosité et certains des ressorts.
Certes, c'est du Eco, et il n'évite pas ses travers habituels, mais son style et son érudition, ainsi que certains passages (surtout au début) qui m'ont fait mourir de rire, me font dire que ça reste sûrement l'un des romans les plus faciles à lire de l'intellectuel italien. J'ai un peu décroché au milieu, mais, a priori, plus à cause d'une certaine fatigue que du bouquin.
*

Il a avait été peu apprécié par la critique lors de sa sortie. Je l'ai bien aimé mais l'ai trouvé assez inégal. Toute la première moitié est excellente, on apprécie vraiment toute l'érudition d'Umberto Eco, il y a ensuite un gros passage soporifique, grosso modo le troisième quart avec ces histoires d'occultisme qui donnent l'impression d'avaler du coton mal compressé, heureusement cela s'arrange sur la fin. Mais dans l'ensemble l'impression reste positive.

JP dit:
Il a avait été peu apprécié par la critique lors de sa sortie. Je l'ai bien aimé mais l'ai trouvé assez inégal. Toute la première moitié est excellente, on apprécie vraiment toute l'érudition d'Umberto Eco, il y a ensuite un gros passage soporifique, grosso modo le troisième quart avec ces histoires d'occultisme qui donnent l'impression d'avaler du coton mal compressé, heureusement cela s'arrange sur la fin. Mais dans l'ensemble l'impression reste positive.


Sur la partie centrale, comme je l'ai dit, j'étais assez fatigué et j'avais quand même bien l'impression que mon désintérêt venait plus de là. Mais ça reste de toutes manières un défaut de Eco d'avoir des faiblesses vers le milieu de ses romans. Comme tu le dis, l'ensemble vaut le détour (j'ai, une nouvelle fois trouvé le début assez excellent).

moi je lis,un peu obligé, beaucoup de (Guy de m')Enpassant ...

A tous ceux qui aiment la SF, je recommande chaudement Le Déchronologue, de Stéphane Beauverger, que je viens de terminer.
Je le recommande aussi à ceux qui ne lisent pas trop de SF, d'ailleurs. :) A ceux qui aiment les histoires de pirateries et, plus généralement, les bons livres d'aventure. Non seulement ce livre est divertissant, mais il est aussi très subtilement construit et surtout, ce qui reste le plus important, il est remarquablement écrit. Un petit bijou.
En quelques mots, c'est l'histoire d'un capitaine flibustier et de son équipage du XVIIe siècle, qui se débattent sur la mer des Caraïbes et dans les colonies du Nouveau Monde, de plus en plus bouleversées par des phénomènes étranges, des perturbations temporelles. J'en dis pas plus car j'aurais vite fait de spoiler.
Attention toutefois, c'est un roman exigeant par le fait que les chapitres ne s'enchaînent pas dans l'ordre chronologique. On commence par le 1, puis ont passe directement au 16 et au 17 avant de revenir au 5, etc. On saute les années puis on revient en arrière, sans arrêt comme ça. Au début, je ne voyais pas bien l'intérêt du truc, je pensais que c'était juste un artifice pour accentuer le thème des déchirures temporelles mais au fur et à mesure de la lecture, je me suis rendu compte que c'est bien plus que ça, c'est une construction très fine et très cohérente parfaitement maîtrisée par l'écrivain. Il est possible de lire les chapitres dans l'ordre chronologique mais le roman perdrait de son sel, je pense... je vous laisse découvrir pourquoi. :wink:

Autant lire un Livre dont vous êtes le Héros, non ? :mrgreen:

Docky dit:Autant lire un Livre dont vous êtes le Héros, non ? :mrgreen:

Oui mais essaie de lire un livre dont vous êtes le héros de la première à la dernière page, comme un livre classique. C'est un peu l'impression que ça donne en lisant Le Déchronologue. Et le plus fort c'est que c'est cohérent et que plus on progresse dans la lecture, plus on a l'impression de reconstituer un puzzle aux morceaux éparpillés, en obtenant des réponses aux énigmes. Un livre assez étonnant et qui vaut le coup, vraiment. :)

Mathias dit:A tous ceux qui aiment la SF, ...

Tu m'as donné envie !

J'ai détesté. Enfin non pas vraiment. j'ai beaucoup aimé au départ et plus le roman avance, plus j'ai trouvé qu'il perdait le fil et que ça devenait n'imp'. En gros, je pense que ma déception a été à la hauteur de mes attentes suite au concept et aux premiers chapitres .

Moi c'est le contraire. Plus j'ai avancé, et plus ce procédé, que j'avais tendance à trouver un peu artificiel et gênant au début, m'est apparu subtil et terriblement bien pensé. On voit bien que l'auteur ne s'est pas juste amusé à mélanger l'ordre des chapitres. Il a vraiment pensé la structure de son roman de cette manière.
Mais je ne veux pas réduire ce roman à sa construction, certes originale. Pour moi, sa qualité première, c'est avant tout qu'il est vraiment bien écrit. De plus, je trouve intéressant de s'attaquer de cette manière à un thème qui a déjà été cent mille fois traité par la SF, aussi vieux que la SF elle-même : les voyages dans le temps.
Dans ce bouquin, c'est traité non pas du point de vue de ceux qui se baladent dans le temps mais plutôt de ceux qui sont visités, et qui sont face à des phénomènes qui les dépassent totalement. Et le tout dans une ambiance vraiment prenante de marins, de flibustiers et de conquête du Nouveau Monde au XVIIe siècle. C'est pour ça que selon moi, ce livre s'adresse aussi bien à ceux qui aiment la SF que ceux qui n'en lisent pas beaucoup. La science-fiction proprement dite, si elle est bien présente, n'est pas l'unique ressort du livre.
Mais un conseil quand même : il vaut mieux le lire rapidement, sur une courte période. Parce que si on lit quelques pages de temps en temps, en laissant trop de temps entre les moments de lecture, on peut vite perdre le fil et passer à côté.

C'est probablement ce qui m'a pénalisé. J'ai mis un temps fou à le lire.

Bonsoir :)
J'avoue que je partage un peu le sentiment de Sten : attiré par l'originalité du livre, je m'y suis complètement noyé (en étant allé jusqu'au bout cependant). Sans aucun doute, comme vous le dites, cela est dû à une lecture en dilettante.
Bon faut aussi que je vous avoue un truc de benêt :oops: je ne me suis pas rendu compte tout de suite que les chapitres ne se suivaient pas. En fait je pensais plus à des sauts volontaires dans le temps où l'auteur nous donnerait ensuite les clés des trous temporels ... et là, quand je me suis rendu compte du mode puzzle ... bah j'ai failli tout arrêter... Puis j'ai voulu tout recommencer en lisant les chapitres dans l'ordre chronologie ... et enfin je me suis dit qu'il serait plus respectueux envers l'auteur de le lire selon sa conception.
Mais voilà, le truc c'est qu'il ne faut pas s'arrêter de lire sous peine de plus rien comprendre :mrgreen:
Par contre je rejoins Mathias sur les qualités d'écriture. J'ai trouvé ça très plaisant.
Concernant le scénario, c'est là où se situe ma noyade : même en y repensant, j'ai des passages qui me reviennent mais uniquement des morceaux de puzzle :clownpouic:
Conclusion, je le garde et je le relirais un jour de pluie, d'une traite !

J'ai vu sur des forums que certains ont lu les chapitres dans l'ordre chronologique... c'est peut-être plus facile à lire comme ça mais moins intéressant, à mon avis. On perd une partie de ce qui fait l'originalité du roman.
Sinon, je viens de terminer l'intégralité du Transperceneige en BD. Très belle découverte... et oui, c'en était une, j'ai parfois un train de retard (bon d'accord, le jeu de mot est foireux :wink:)
J'ai beaucoup aimé le premier tome, de Lob et Rochette, paru en 1984. J'ai préféré encore le deuxième, "L'arpenteur", de Legrand et Rochette, paru en 1999. En revanche, le troisième tome, "La traversée", toujours signé Legrand et Rochette (sorti en 2000) m'a un peu laissé sur ma faim.
L'ensemble est un très beau bouquin, un bel objet graphique. Il me reste maintenant à voir le film...

Mathias dit:L'ensemble est un très beau bouquin, un bel objet graphique. Il me reste maintenant à voir le film...

J'ai adoré le film, avec de grands moments baroques.

Salut tout le monde,
Ca vaut quoi, les aventures de Conan (je pense plutôt à l'édition Bragelonne) ? Certains disent que c'est un monument de la fantasy, d'autres que c'est vieillot et répétitif...
Sinon, perso, j'ai relu il n'y a pas longtemps "1984", et c'est quand même hallucinant comme ce livre est puissant et prophétique (mais pas exempt de quelques longueurs).

Sylvano dit:Sinon, perso, j'ai relu il n'y a pas longtemps "1984", et c'est quand même hallucinant comme ce livre est puissant et prophétique (mais pas exempts de quelques longueurs).

Hallucinant, c'est le mot. Je l'ai lu il y a plus de dix ans mais j'en garde aujourd'hui le souvenir de l'un des plus grands chocs littéraires de ma vie.
Dans le genre prophétique, peut-être moins étouffant et insoutenable mais plus poétique et mélancolique, il y a bien sûr Fahrenheit 451.

Mathias dit:
Sylvano dit:Sinon, perso, j'ai relu il n'y a pas longtemps "1984", et c'est quand même hallucinant comme ce livre est puissant et prophétique (mais pas exempts de quelques longueurs).

Hallucinant, c'est le mot. Je l'ai lu il y a plus de dix ans mais j'en garde aujourd'hui le souvenir de l'un des plus grands chocs littéraires de ma vie.
Dans le genre prophétique, peut-être moins étouffant et insoutenable mais plus poétique et mélancolique, il y a bien sûr Fahrenheit 451.

Je me permets d'ajouter le Meilleur des Mondes, d'Aldous Huxley dans cette catégorie des romans SF prophétiques, et marquants.

Govin dit:
Mathias dit:
Sylvano dit:Sinon, perso, j'ai relu il n'y a pas longtemps "1984", et c'est quand même hallucinant comme ce livre est puissant et prophétique (mais pas exempts de quelques longueurs).

Hallucinant, c'est le mot. Je l'ai lu il y a plus de dix ans mais j'en garde aujourd'hui le souvenir de l'un des plus grands chocs littéraires de ma vie.
Dans le genre prophétique, peut-être moins étouffant et insoutenable mais plus poétique et mélancolique, il y a bien sûr Fahrenheit 451.

Je me permets d'ajouter le Meilleur des Mondes, d'Aldous Huxley dans cette catégorie des romans SF prophétiques, et marquants.

Oui mais je l'ai lu il y a tellement longtemps que je ne me souviens plus de grand chose, si ce n'est que j'avais beaucoup aimé. :wink:
Le meilleur des mondes, 1984 et Fahrenheit 451, c'est effectivement le tiercé, dans l'ordre ou le désordre, des grands romans d'anticipation qui prophétisaient un futur très pessimiste, par certains côtés pas si différent de la réalité d'aujourd'hui.

Pas anticipation, plutot du coté de la contre utopie, Quinzinzinzili de Regis Messac.
Un bouquin écrit en 1934 (réédité chez l'abre vengeur il y a pas trop longtemps) que je conseille à tout le monde, une merveille de cynisme, de péssimisme et d'humour.
Bouquin lu pour la première fois il y a vingt bonnes années, "en même temps" que ceux que vous citez, relu plusieurs fois depuis (petit bouquin de 180/200 pages je pense).
Le mieux, ne lisez pas le pitch, c'est pas un suspens ou un truc de teasing de ouf hein, une claque énorme !

Et sinon, alors, personne n'a lu du Conan, édition Bragelonne ? Ou même les anciennes versions plus ou moins trafiquées ?

Hello,
Bah si, pour Conan, tu peux clairement foncer sur les éditions Bragelonne. Si je préfère finalement Solomon Kane chez Howard, Conan reste son grand-œuvre et quasiment une nouvelle sur deux demeure un bijou de sword & sorcery décadente, où les intrigues troubles, les nécromants et les idées superbes abondent à chaque page. Non seulement le type est précurseur (ça sort bien avant Tolkien, même si on est pas sur le même type de fantasy), mais en plus il écrit divinement bien (et la traduction de Patrice Louinet lui fait honneur). Par ailleurs, on sent qu'il gagne en aisance de nouvelle en nouvelle, si bien qu'elles sont toujours plus ambitieuses (par les thèmes, les enjeux et le style) à part certaines clairement pissées pour arrondir les fins de mois.
Bref, tu peux foncer, en évitant absolument les massacres réalisés par Sprague de Camp, un drôle de zigue qui a passé sa vie à réécrire les textes des autres en se prenant pour un génie (voir sa biographie de Lovecraft, absolument incroyable, où il écrit des choses de l'ordre de "Si Lovecraft s'en était réellement donné la peine, il aurait pu devenir un écrivain de valeur. Malheureusement pour lui, son apathie pathologique et sa tendance à la rêverie l'ont écarté du chemin des Lettres et des éditeurs à succès." Classe !) Les éditions précédentes de Conan sont quasiment toutes tronquées/réécrites (Sprague de Camp y a notamment rajouté beaucoup plus d'action et de sang, ce qui a donné en partie la réputation "barbare" de Conan, qui est en réalité aussi retors que fine lame dans le texte original) et rarement présentées chronologiquement. Bref, à éviter. (Reste tout de même les couvs de Frazetta :mrgreen: )
Je t'envie de (re)découvrir cet auteur génial (et trop tôt disparu) qu'était Howard !
Edit : Et merci à Lapinesco pour m'avoir rappelé l'existence de Quinzinzinzili qui attend dans ma bibliothèque depuis trop longtemps. Je l'ouvre aujourd'hui !