[Cinéma] Entre les murs

[Cinema]

Y a-t-il des TTraciens qui sont allés le voir ?
Je suis allé le voir ce week-end et quelle claque ! J'étais presque déprimé après avoir vu ce film. Je suis dans le supérieur et je forme des enseignants (CAPES et co) et lorsque je vois le niveau théorique qu'on leur demande et la réalité quotidienne, ce n'est pas un gouffre qu'il y mais un abîme.
Quand je pense que maintenant il va falloir être en Bac+5 pour pouvoir enseigner au collège !
Je suppose qu'il y a des lecteurs de ce forum qui sont enseignants, est-ce que le film décrit la réalité à laquelle vous êtes confronté ?

Bon, je ne suis pas enseignant en milieu difficile, ni même en collège, mais les retours que j'ai eus étaient que ce film est plus une compilation, une concentration de ce qu'il peut ne pas aller dans une classe. Ça ne reflète pas un quotidien mais seulement quelques moments « forts », qui ne surviennent que de manière exceptionnelle au cours d'une année scolaire…

Ce n'est pas un documentaire. Et je ne suis pas sûr que ce soit un film sur l'enseignement, même si le film a lieu au sein d'une école. De toutes façons, il y a assez peu de moments d'enseignement à proprement parlé. On ne suit jamais un cours du début à la fin. D'ailleurs, le film se concentre beaucoup plus sur les moments où le cours sort du cadre de l'enseignement pour se transformer en un dialogue entre le professeur, représentant de la majorité blanche et catholique (au pouvoir), et les élèves, représentant des différentes minorités (maghrébine, noire, musulmane, asiatique, gothique (sic), homosexuelle...). En bref, un film sur l'état de la République française.

Pas vu mais ma moitié est enseignante et j'ai compris que cela faisait du bruit en salle des profs, sur le mode "les gens vont croire que c'est ça notre boulot..." / "il n'y a rien sur la transmission de savoirs, qui reste la première mission" / "encore un film bien pensant pour les lecteurs de Télérama et de Libé"...

Le film pourrait s'intituler "une année dans une classe de banlieue".
Il n'y a pas vraiment d'histoire, c'est juste une tranche de vie. Ce n'est pas un documentaire; mais que de bons acteurs!

Pour ceux qui pensent que c'est exagéré, sachez qu'au contraire y'a bien pire. Mais c'est sûr tous les lycées ne sont pas comme ça.
Le but était de montrer la difficulté de compréhesion entre les enseignants, leurs élèves et les parents;et la difficulté de transmettre un savoir. Le film se montre le plus neutre possible et se content de faire un constat.
Je connais un prof d'EPS en banlieue et il m'a dit que franchement; il a tout vêcu tout pareil que dans le film...

El comandante dit:Pas vu mais ma moitié est enseignante et j'ai compris que cela faisait du bruit en salle des profs, sur le mode "les gens vont croire que c'est ça notre boulot..." / "il n'y a rien sur la transmission de savoirs, qui reste la première mission" / "encore un film bien pensant pour les lecteurs de Télérama et de Libé"...


J'ai été voir le film avec un ami professeur. L'une des premières choses qu'il m'a dit en sortant de la salle, c'est que l'enseignement du héros du film, c'était un peu n'importe quoi, à ses yeux. Le héros se laisse déborder en accordant beaucoup trop de valeur à la parole des élèves, ce qui fait qu'il les laisse lui répondre et qu'il se retrouve souvent dans la situation de devoir s'expliquer ou se justifier.

On ne pourra pas empêcher les enseignants de voir le film avec un oeil professionnel. Mais ce faisant, ils passeront à côté de l'essentiel. L'important c'est moins le cadre, c'est-à-dire l'école, que ce qui se dit de la société française. L'école a été choisi pour cadre uniquement parce qu'elle reste le dernier lieu de mixité sociale. C'est le seul endroit où on rencontre encore (plus ou moins à égalité) toutes les composantes sociales de la République française. Ce n'est pas pour rien si le film s'achève sur la République de Platon, qui n'est ni plus ni moins qu'un traité sur la société idéale.

repier dit:Le film pourrait s'intituler "une année dans une classe de banlieue".

C'est un collège du XXe arrondissement de Paris, et pas la banlieue. Laurent Cantet a justement voulu éviter les banlieues difficiles.
repier dit:Le but était de montrer la difficulté de compréhesion entre les enseignants, leurs élèves et les parents;et la difficulté de transmettre un savoir.


Non, je ne crois pas.

mode gros troll on

c'est un film français pur ju donc quel interêt

mode gros troll of

Je l'ai pas vu, je m'abstiendrai d'en parler.
Mais dans mon entourage, c'est un film qui suscite un paquet de discussions. Tout le monde est d'accord pour dire que c'est un film très intéressant qui mérite sa Palme d'or.

J'ai un copain qui a interviewé Laurent Cantet, le réalisateur, si ça vous intéresse, l'entretien est en ligne ici :

http://cutleblog.wordpress.com/2008/09/25/entretien-avec-laurent-cantet-lintegrale/

Pour ma part j'ai participer à la diffusion du film dans un cinéma et d'ensuite un "conférence" sur le film ces apports, ses défauts , sa projection dans l'inconscient collectif

Effectivement pour parler dans un premier temps de mon ressentit pur, je ne dirais pas que c'est un documentaire, et pour moi ce n'est d'ailleurs qu'a peine un film sur l'école. Tout est surjoué, nous ne pouvons donc pas affirmer que cela est un documentaire, mais surtout, cela ne ressemble en rien à ce que vive les profs (je ne suis pas profs mais j'étais accompagnés de profs qui ont tous fait ce constat).

Le prof est toujours en situation de devoir s'expliquer (donc de faiblesse) face à des élèves à qui il permet tout. Il utilise la pédagogie du dialogue avant tout afin (soit disant) de les motivés et de les mettre au travail. Or, puisqu'ils sentent qu'ils peuvent parler avec du langage familier poussé à l'extrème, il ne les cadre plus. Plus de cadre, pleins de conflits et le film va reposer à 90% sur du conflits en classe.

Pour ce qui est de la conférence. Une chercheuse de Paris X Nanterre et un Profs de CLIS spécialiste des films traitant l'école se sont fait un plaisir de parler du manque de réalité du film.
Comprenons nous, le film relate des situations évidement réelle, mais tellement peu traité avec finesse et sens de la pédagogie que tout parait être amené volontairement vers le conflits.

Pourquoi se laisser avoir à l'explication et la justification de tout par ses élèves qu'il va lui même mettre en rivalité les uns aux autres car il se retrouve à bout d'arguments ? Ex : Machin lis moi cela ... machin lis ... le profs ... Très bien machin ... Ouai Mr pourquoi lui c'est très bien ... Et bien c'est très bien parce qu'il à lu correctement ... Ouai mais pourquoi c'est toujours lui ... Et bien ce n'est pas toujours lui ... mais là c'est lui qui à lu donc ... Ouai vas y vas y ... Comment ça vas y ? Tu n'as qu'à lire aussi bien et je te dirais que c'est bien ...

Enfin des discussions de sourds auxquels aucun élèves face à sa classe n'est en capacités de laché prise :/

Pour conclure ... Bon film qui n'est pour moi pas du tout dans la ligné des films documentaires dans lesquels ont apprends vraiment ce qu'il se passe dans les classes. Pour moi, le profs est loin de ma pédagogie et ne permet aucune avancée durant tout le film.
Et surtout la fin est complètement néante. Car je suis désolé mais je ne comprend toujours pas pourquoi le film se termine sur cette scène de départ ... Je m'attendais plutôt à une fin avec une classe unis .. le happy end à la française ... mais là ... la fin est sans rapport ! :(

Ah, le bon vieux débat sur le réalisme... Si vous avez envie de voir un reportage "réaliste" sur l'école, je vous conseille plutôt Envoyé Spécial. C'est très bien fait. Je m'énerve un peu, car le débat est faussé, à force de commentaires hatifs. Pour parler de "Entre les Murs", il faudrait le mettre en perspective avec le travail précédent de Laurent Cantet qui a quand même le talent, à chaque fois, de se coltiner le réel et de s'extraire de son sujet pour le transcender. "Ressources Humaines" n'était pas, ou pas que, un film sur la condition ouvrière et la lutte des classes. "L'emploi du temps", film splendide, ne traitait pas de l'affaire Roman et de l'emploi des cadres. "Vers le sud" que je n'ai pas encore vu, n'est sûrement pas un pensum sur la prostitution masculine. A chaque fois des morceaux de réalisme servaient une réflexion plus large, sur la transmission, l'identité, la citoyenneté, etc. Ce qu'on retrouve dans Entre les Murs.

Le film, puisque c'est un film, pensé, scénarisé, répété, joué, cadré, monté, parle à mon sens d'autre chose. Le sujet est transcendé. Par ailleurs, ce serait une erreur de croire que ce qui est proposé est érigé en modèle, car les contradictions de chacun -- proffs, élève, institution -- éclatent doucement au grand jour. Comme dans la scène de l'alternance des deux nouvelles annoncées en salle des proffs qui est d'une violence incroyable et qui m'a bien rappelé mes collègues de gauche. A ce propos, il me semble bien que la scène finale n'est pas celle décrite plus haut, mais une plus en contradiction avec le propos du film, non ?

Il y a un moment étonnant dans ce film, qui est la scène de "pétage de plomb" dans la salle des proffs qui vient faire rupture car il semble tout de suite faire un peu plus "cinéma". On réalise alors que nous sommes bel et bien dans un film et que le tour de force de L.Cantet c'est de nous avoir fait vivre comme réel et spontané quelque chose de très construit.

Pour enseigner, certes dans le cadre beaucoup plus privilégié d'une fac, et pour vivre avec une enseignante de LEP, ce film nous a beaucoup touché. Elle m'a dit simplement: "C'est ça." (A ce propos, Il y a sans doute une école à deux vitesses, car si des proffs ont le loisir de ne s'occuper que de la transmission des savoirs, j'aimerais savoir où ils enseignent.) Mais le film nous a surtout touché car c'est un beau film DE CINEMA.

snakeyese dit:Tout est surjoué

Hein ?! :shock:
snakeyese dit:Pourquoi se laisser avoir à l'explication et la justification de tout par ses élèves qu'il va lui même mettre en rivalité les uns aux autres car il se retrouve à bout d'arguments ?

La réponse, c'est l'égalité.
snakeyese dit:Et surtout la fin est complètement néante. Car je suis désolé mais je ne comprend toujours pas pourquoi le film se termine sur cette scène de départ ... Je m'attendais plutôt à une fin avec une classe unis .. le happy end à la française ... mais là ... la fin est sans rapport ! :(


Laurent Cantet fait le constat d'un échec partiel de la République française. C'est de la lucidité. Il montre que certains ne seront jamais intégrés et ne seront jamais traité à égalité avec les autres. Une happy end aurait été complètement en décalage avec la réalité sociale. Or, je le répète Entre les murs ne parle que de la grande classe qu'est la France d'aujourd'hui.

MOz dit:Or, je le répète Entre les murs ne parle que de la grande classe qu'est la France d'aujourd'hui.

L'important, c'est que tu en sois convaincu !

shingouz dit:L'important, c'est que tu en sois convaincu !


Cela me parait assez explicite dans le film. :)

bon en gros un telefilm penible a peine digne d'un mauvais documentaire fait par pernot
qui plait au fan de telerama et a ceux qui pense qu'une guerre propre ça existe

pour le reste je me suis ennuyé a mort , heureusement que je n'ai payé ,
sinon j'ai assez fait le troll pour aujourd'hui.
n'empeche que j'ai detesté
je vais au cinema pour voir de bon film , pour moi penser que même si je n'ai pas payé ma place , ce sont mes impots qui finance ce genre de truc du coup je trolle

ps sinon vous avez le droit d'aimer hein ? mais m'en voulez pas si ce n'ai pas mon cas

Vu le film ce matin. Je ne comprends pas pourquoi il a une palme.

adel10 dit:bon en gros un telefilm penible a peine digne d'un mauvais documentaire fait par pernot
qui plait au fan de telerama et a ceux qui pense qu'une guerre propre ça existe

Ah ? Et tu as des raisons d'affirmer cela ? Tu regardes souvent des téléfilms ?
adel10 dit:je vais au cinema pour voir de bon film


Et c'est quoi un bon film à tes yeux ? Tu as des exemples ?

oui a la tele , un navaro par exemple il y'a plus de moyen , c'est mieux realisé , il y'a une histoire , et parfois même y'a une morale et pas a 2 balle, et je n'aime pas Navaro

sinon je trouve ce telefilm, pedant, pretentieux, ennuyeux , avec un pseudo message typique du genre de film qu'aime telerama

memento , l'effet papillon , munich , ... en film français( belge) a petit budget , c'est arrivé pres de chez vous ...

adel10 dit: Navarro, c'est mieux realisé


:shock: :shock:

Mieux vaut lire ça que d'être condamné a voir l'intégrale de Julie Lescaut ! Qu'on aime ou pas ce film, une chose qu'il est difficile de lui reprocher est la réalisation. A moins, encore une fois, de la comparer à un standard où elle est voyante et racoleuse. Si Transformers est un sommet de réalisation pour toi, alors nous n'avons rien à nous dire. La réalisation de Entre les murs est subtile, transparente, mais le découpage, le cadrage, la durée des scènes, les ruptures de ryhme, la photographie, tout est extrêmement fin et subtil et au service du sujet. C'est un peu comme chez Brassens où des musiques, semblait-il anodines, étaient en fait très complexes et servaient son texte. Pour moi "Entre les Murs" est de cette race-là. C'est aussi ce qui le différencie d'un téléfilm, quel que soit son budget. Je le répète: le tour de force de ce beau film de cinéma est de sembler être un téléfilm, un reportage, du réalisme, alors que tout est extrêmement construit, joué, arrangé.

adel10 dit:oui a la tele , un navaro par exemple il y'a plus de moyen , c'est mieux realisé , il y'a une histoire , et parfois même y'a une morale et pas a 2 balle, et je n'aime pas Navaro


Je n'en crois pas mes yeux. Si tu penses vraiment cela, rien ne sert de discuter. Il y a des évidences qu'on ne peut pas remettre en question.