Burn out ludique de son partenaire


J’ai remarqué plusieurs exemples de joueurs qui signalent un burn-out ludique de leurs partenaires (ici j’entends surtout les partenaires sentimentaux, mais on pourrait peut-être étendre le sujet aux partenaires de jeu).

Ceci vient sans doute du fait du déséquilibre en termes d’intérêt pour la chose ludique en elle même, mais ce n’est peut être pas aussi simple.

Donc je voudrais savoir quelles sont vos expériences là-dessus :

- avez vous été confrontés à un burn-out ludique de la part de votre partenaire? Comment cela s’est-il manifesté?

- comment est-ce que cela a évolué ? et comment avez-vous réagi?


Deux exemples :

Un ami qui est un passionné, il jouait très régulièrement avec sa compagne, mais après un ou deux ans elle a perdu intérêt pour la chose ludique, et désormais il joue seul ou avec d’autres joueurs.

Sa compagne peut encore jouer, mais peut-être une fois par trimestre?

Dans mon cas particulier je ne parlerais pas de burn-out, car il n’y a jamais eu d’intérêt particulier de la part de ma femme pour les jeux de plateau. On joue en général une fois par semaine, et je suis toujours un peu stressé de voir comment lui proposer de jouer sans lui mettre une pression contre-productive, et de faire particulièrement attention à ce qui lui plaît ou pas de jouer.

NB: dans les deux cas ce sont des personnes qui sont redoutables quand elles jouent, donc ce n’est pas une simple affaire de frustration de toujours perdre.

Tu entends quoi par “burn out’” ? Le terme me parait un peu fort.
Une lassitude ? Un désintérêt ? Un dégoût ?

Je joue en solo… et si je vois que “ma” partie suscite de l’intérêt chez ma compagne, je lui propose d’essayer le jeu.

Oulà ça a l’air bien triste Uphir… :frowning:

Moi j’ai particulièrement de la chance. Ma copine est très joueuse par natel et il y a 10ans je lui ai fait découvrir les jeux modèrnes et elle est complétement fan, on peut jouer à tout, en plus c’est complexe en plus elle aime ça. Le seul truc qu’elle aime pas c’est l’intéraction direct avec des attaques. Elle aime les jeux de gestion quoi. Mais pour le reste j’ai mes copain.

Pas de burnout a l’horizon. Moi j’ai des hauts et des bas dans ma motivation ludique par contre. Elle me propose des fois des jeux et je suis trop fatigué pour m’y mettre.

Iskander dit :
Donc je voudrais savoir quelles sont vos expériences là-dessus :

1- avez vous été confrontés à un burn-out ludique de la part de votre partenaire? Comment cela s'est-il manifesté?

2- comment est-ce que cela a évolué ? et comment avez-vous réagi?

Je trouve le terme burn out un peu fort mais mon épouse ne veut effectivement plus jouer depuis maintenant quelques années:

1-quasiment du jour au lendemain. On jouait pas mal ensemble et elle a dit qu'elle ne souhaitait plus jouer, que je pouvais sans soucis jouer avec d'autres aussi passionnés que moi, qu'elle pourrait de son côté faire d'autres choses pendant que je jouais et qu'en famille, on pouvait se consacrer à des activités familiales (elle joue d'ailleurs parfois quand on fait un jeu qui nous réunit tous mais cela reste une activité entre beaucoup d'autres possibles et qui n'est pas (plus) forcément la première qui nous (me) vient à l'esprit).

2-Même si j'ai trouvé ça parfaitement respectable et cohérent, j'ai été un peu surpris mais avec le recul, je trouve que ça a été très sain dans le cadre de mon microcosme familial qui du coup n'est pas trop centré sur le ludique.

Dans le fond, je crois juste qu'elle n'est pas hyper joueuse et que c'est tout à son honneur de l'avoir externé de manière intelligente et positive afin qu'elle ne se sente pas obligée de faire un truc qui ne l'intéresse que modérément et donc, de se préserver et, dans le fond, de nous préserver comme couple.

Je vais donc bien Docteur, merci!


eldarh dit :Tu entends quoi par "burn out'" ? Le terme me parait un peu fort.
Une lassitude ? Un désintérêt ? Un dégoût ? 

Je me réfère au résultat pratique : la personne souhaite de moins en moins jouer, de sorte que des semaines ou mois peuvent se passer sans jouer, alors que il y a des plages de temps disponibles pour jouer.

Les raisons ou émotions produisant ce résultat peuvent varier, et d'ailleurs ça m'intéresse de les connaître.

eldarh dit :Tu entends quoi par "burn out'" ? Le terme me parait un peu fort.
Une lassitude ? Un désintérêt ? Un dégoût ? 

Je suis d'accord sur le terme mal choisi. Pour être passé par là dans le cadre pro un peu trop stressant, c'est un truc violent que je ne souhaite à personne. (Ça va bien mieux depuis et je m'éclate au taf, pas d'inquiétude).

Par contre, je me reconnais un peu dans le sujet.

Avec madame, on a découvert les jeux ensemble, par le chemin ultra-classique : Catane et Carcassonne bien sûr, puis Aventuriers du Rail, puis Smallworld. On a voulu du consistant avec Caylus mais c'est Agricola qui l'a définitivement accroché où on a enchainé un minimum de 2 parties par semaines pendant plusieurs mois.

Ensuite, on a trouvé un petit groupe et on se réunissait 2-3 fois par mois pour divers jeux. C'est là qu'elle a trouvé ça plus fun et qu'elle a délaissé le jeu à 2.
Puis les enfants naissant, grandissant, la fatigue de soirée se fait sentir et j'arrive plus à la motiver pour du jeu en duo.

Dernièrement le léger et rapide Hero Realms, c'est pas passé. J'ai mon Spirit Island que je ponce tranquillou tout seul mais je rêve de l'y mettre.. sauf qu'elle a la flemme...
Dur.

Alors je cherche à côté, j'ai trouvé/crée un autre groupe, je vais à des soirées dans la grosse ville du coin.

Et heureusement les enfants grandissent. On commence par du HABA, on tente les trucs un peu plus gros.. j'ai même réussi à jouer avec la petite à The River (en l'aidant un peu)..

Bref, une nouvelle ère démarre.

Merci Uphir, beurge, znokiss et palferso pour vos témoignages!

Attention, je parle de burn-out parce que quelqu’un jouait fréquement, et puis a arrêté, comme l’exemple de palferso. Si la personne n’a jamais joué, ce n’est bien sûr pas un burn-out.

Aussi, bien que j’utilise le mot burn-out, ce n’est pas “l’état médical” de burn-out, mais simplement le fait que quelqu’un qui jouait souvent a arrêté de jouer de façon prolongée, alors que matériellement et en termes de temps ça restait possible.

“Dernièrement le léger et rapide Hero Realms, c’est pas passé. J’ai mon Spirit Island que je ponce tranquillou tout seul mais je rêve de l’y mettre… sauf qu’elle a la flemme…
Dur.”

C’est typiquement le réponse que je donnais à ma nana il y a un mois :slight_smile:

Mais alors, vous faites quoi à la place ? TV? car si elle est juste fatigué et ne veux rien faire, le problème ne vient pas du jeu mais du faites qu’elle soit réellement fatiguée…

En effet, c’est la fatigue… de la vie de famille.

Nos grosses périodes de jeu, c’était pas long après la naissance du 1er, puis de la 2ème… mais c’est allé en diminuant, et là, c’est clairement autre chose : école, trajets, copains qui viennent, tâches ménagères (qu’on partage dans la mesure de mes dispos après le boulot).
Le truc qui lui prends son temps et sa force, ce sont les enfants (7, 5 et 2 ans).

Ah oui, et on a acheté une baraque ancienne qu’on retape depuis 4 ans. Si on habite déjà un niveau, y’a encore beaucoup à faire (j’ai terminé l’isolation de toute la toiture il y a peu). Donc ça aussi ça prends des forces :slight_smile:

Du coup le soir, elle n’a effectivement plus la force de réfléchir comment utiliser au mieux ses capacités d’esprit pour contrer l’envahisseur et sauver les Dahans. Par contre, regarder passivement une série avâchi dans le canapé, ça passe.


Alors justement, c’est soirée jeu ce soir avec 2 voisins (une de 50 ans et un jeune d’à côté de 12 ans, melting pot sympa), elle vient avec. Je vais tenter The River.
Mais à 2, pour l’instant c’est chaud chaud-

Je me suis déjà exprimé là-dessus sur d’autres topics, mais je pense moi-même être un peu en “burn-out ludique”.

Au début, j’adorais rejoindre mes amis aux soirées jeux hebdomadaires. Je découvrais des nouveautés, rigolais bien et gagnais même parfois. \o/

Puis mon intérêt à diminuer depuis, je dirais, quelques mois.

Plus envie de découvrir sans cesse de nouveaux jeux auxquels on ne rejouera probablement pas.

Plus envie de jouer à ces jeux que je trouve sans saveur.

Plus envie de me taper ces illustrations cartoon que je trouve très moches.

Bref, c’est un peu l’indigestion pour moi, en ce moment. Du coup, mon entourage a un peu de peine à me faire venir aux soirées.

Mais alors tu n’as qu’à faire jouer tes amis à des jeux que tu aimes, mon pauvre Skinner !” me direz-vous. Ben là aussi l’envie a diminué. J’ai beau apprécier mes partenaires de jeux, c’est moins le cas pour nos séances.

Pourtant, j’ai deux amis avec qui j’aime toujours jouer, et à n’importe quoi ou presque. Peut-être parce qu’ils sont toujours de bonnes humeur, peut-être parce que je les connais depuis que je suis gamin. Je ne sais pas.

Mais pour l’instant, je suis un joueur de seconde zone, moins motivé et actif qu’auparavant. Sans doute est-ce dû aux soucis de la vie, mais j’espère que cela passera.

A suivre !

Je pense oui que si tu aimais jouer, et que ça t’arrive c’est certainement due a des événements extérieurs. Même un “vrai” burnout n’est pas toujours lié qu’au travail …

Je pourrais me lire dans plusieurs de vos témoignages…

Il y a plus de 15 ans, nous avons découvert le JDS moderne à deux avec mon épouse. On a progressivement beaucoup joué, à deux, y compris après la naissance des enfants (bcp de parties de RFTG durant leur sieste par ex.).

Puis nous avons établi des soirées jeux à la maison avec des amis. Les amis se sont restreints à un couple d’amis, puis un AVC est passé par là et a fait une cassure dans l’élan. Maintenant, quand ces soirées ont lieu, ma femme participe à la première partie, mais elle tombe généralement de fatigue dès les explications (vers 21h/21h30).

En parallèle, j’ai posé des soirées jeux avec mon père et mon frère tous les lundis. Là aussi ma femme renonce, mais dès avant la partie, à moins que ce ne soit vraiment court. Le petit dernier demande encore à ce que ce soit sa mère qui vienne lui souhaiter la bonne nuit quand il est dans son lit.

Bref, mon épouse et moi-même ne jouons quasiment plus à deux. Elle commence ses journées tôt, revient du boulot après moi (vers 18h) et tombe de fatigue dès 21h. Du coup, je ne propose pas vraiment de jouer à quoi que ce soit, sauf ces derniers jours où, ayant posé le même constat que beaucoup ici, je me suis dit que je pouvais toujours proposer quelque chose de court. J’ai profité de ce qu’on ne savait pas vraiment quoi regarder comme série (oui, parce qu’il n’y a plus que des épisodes de série qui passent. Mêmes les mômes savent que leur mère va s’endormir devant un film.)

Solutions ?
1) L’été et les vacances. L’été dernier, pour contrevenir aux fortes chaleurs, je calais un film en début d’après-midi et ça libérait du temps en début de soirée pour jouer à un truc rapide en famille. En hiver, je met un film de 16 à 18h, (entre la tombée de la nuit et l’apéro quoi) et on peut jouer après le repas…

2) mon fils. Il est assez amateur de jeux. Il va sur ses huit ans mais a été biberonné aux JDS. Comme on limite son temps de visionnement d’écran (télé et DS) et qu’il n’est pas encore vraiment branché par la lecture, il reste les jeux. Et comme c’est moi qui, horaire d’enseignant oblige, suis à la maison, il joue.

3) la négociation. Si je puis admettre que ma femme ait parfois la flemme de jouer à quelque chose, elle doit pouvoir entendre que regarder un épisode de série télé pour passer le temps ne me motive pas toujours non plus (d’autant plus si je dois lui raconter la fin puisqu’elle se sera endormie dessus). Donc, de temps en temps pas d’épisodes, mais un jeu. Je mise sur un truc connu (pas d’explication de règle, ou juste un rappel), qu’elle aime bien et auquel elle a déjà gagné (parce que perdre la décourage).

De mon côté, à la naissance de mes enfants, je n’avais plus d’intérêt absolument que pour eux (pendant plusieurs années), et j’ai recommencé à jouer avec les jeux haba ensuite.

Une parenthèse ludique est parfois nécessaire…j’ai connu une telle période où même le fait de s asseoir autour d une table mettait pénible.

Il peut y avoir un déséquilibre dans l’intérêt ludique dans un couple. C’est ce que l’on vit chez nous. Tous deux aimons les JDS mais moi bien plus que lui.

Le déséquilibre était tel que parfois je sentais bien que je le saoulais avec mes boîtes et que lui voulait juste regarder la suite de sa série ou passer une soirée tranquille sans réfléchir et la consacrer à d’autres intérêts : BD, photo, séries… Et que cela avait l’effet inverse, c’est à dire de le faire fuir de l’univers ludique.

Alors voilà comment l’équilibre est arrivé chez nous (bien entendu le tout s’est fait naturellement et non de manière programmée) :
- je me suis mis à aller en asso’ pour jouer ;
- je me suis intéressée à ses centres d’intérêts et maintenant on est tous deux aussi passionnés de photo et de BD (et lui est assez séries et joue de la guitare) en plus de notre passion commune pour la musique ;
- je me suis mis à jouer à des jeux solo ;
- j’ai aussi accepté que, la vie faisant, le temps libre effectif était très fortement réduit (nous avons des jobs prenants et nous sommes parents - 4 et 1.5 ans).

Du coup petit à petit un équilibre s’est installé et son goût pour les jeux est revenu. Maintenant les soirs de semaine on sort régulièrement des jeux courts, voire très courts (love letter, robin wood, santorini, welcome to the dungeon, draftosaurus… bref vous voyez le style de jeux), le weekend et pendant les vacances on sort régulièrement des jeux plus conséquents mais toujours dans du familial +.

Bonjour,

Comme je vais ouvrir l’asso, je vais pas développer là maintenant.

y’a 2 aspect : technique (jouer) et humain (joueur).

- jouer c’est prendre des décisions : quand on est rincé saturé ça le fait pas…
- jouer c’est partager avec ou contre : quand on est mal, le plaisir renvoie à la douleur… ; quand on cherche l’autre on ne veut plus de jeu “circulaire” (ordre du tour comme des spermatozoides = jeu de gestion en gros) mais du face à face (= wargame, poutre, interaction) ; quand on l’a trouvé on veut aussi du coop ou de l’abstrait/ jeu de “coucou” (scrabble); quand on rêve (ou vouloir s’échapper), on veut du jdr ou du beau.

Pourquoi tu joues = pourquoi tu joues pas  : il y a autant de réponse que d’être humain et de situation données à un moment M sur notre chemin de vie.


Y’a ceux qui ont peur et veulent compenser dans le jeu, ceux qui ne veulent plus sentir ou alors autre chose, et ceux qui joue pour jouer…

A+

Ma copine a voulu annuler la soirée jeu de la semaine prochaine.
Une soirée toutes les deux semaines (2 ou 3 jeux), c’était trop pour elle.

SNIF !

cetrod dit :
- jouer c'est partager avec ou contre : quand on est mal, le plaisir renvoie à la douleur... ; quand on cherche l'autre on ne veut plus de jeu "circulaire" (ordre du tour comme des spermatozoides = jeu de gestion en gros) mais du face à face (= wargame, poutre, interaction) ; quand on l'a trouvé on veut aussi du coop ou de l'abstrait/ jeu de "coucou" (scrabble); quand on rêve (ou vouloir s'échapper), on veut du jdr ou du beau.

Pourquoi tu joues = pourquoi tu joues pas  : il y a autant de réponse que d'être humain et de situation données à un moment M sur notre chemin de vie.


Y'a ceux qui ont peur et veulent compenser dans le jeu, ceux qui ne veulent plus sentir ou alors autre chose, et ceux qui joue pour jouer...

A+

JCVD sort de ce corps !