Espinha de Bacalhau dit:Antemonda dit:
Encore une fois, avec Espinha, pas loin du plancher des vaches.
C'est en lisant ce genre de propos que je sais que je suis dans la vrai.
Ce que je voulais dire, - ça n'est pas que nous sommes en train de parler de choses concrètes alors qu'il faudrait du théorique -, mais que beaucoup de nos échanges "ne volent pas haut" : au sens, qu'ils sont très faibles en contenus politiques; même s'ils révèlent quelques éléments. Regarde où tu m'emmenais : amalgame entre les skins, participations aux municipales, pognon gratté dans les élections, comparaison de qui a le plus les mains dans le cambouis que l'autre, interdiction des SR par Lénine, taille des cheveux à LO. Regarde ce que tu y rajoutes même cette fois : L'exclusion de l'une de la fraction L'étincelle, les problèmes à Bagnolet, la violence des ordres de Trotsky, le bureaucratisme léniniste. Tout cela enrobé d'une condescendance que, ne t'inquiète pas, j'ai bien cerné. Tu as usé de pas mal de propos orduriers qu'on nous a balancé au cours de ces dix dernières années, aussi futiles soient-ils, et le tout refermé par un clin d'œil complice; comme si les choses se passaient de commentaires, qui plus est. Tu sembles en savoir plus sur la manière de nous descendre sur la place publique que sur nous-mêmes et ce que politiquement nous revendiquons. Je t'en prie, pour la suite, fais-moi mentir ma phrase précédente. Car j'ai pourtant laissé pas mal d'endroits d'accroches qui pouvaient engagés des conversations intéressantes. J'ai attaqué de front plusieurs aspects de votre programme et de vos manières d'argumenter, de militer. Défends directement, sans tourner au ridicule les "concurrents" ! Que penses-tu de l'intervention au Mali ? Comment comptez-vous faire passer vos mesures de votre programme ? Est-ce que le FDG prépare les travailleurs aux coups qu'ils vont subir ? Etc.. J'espère que tu ne prendras pas mal cette introduction assez moralisatrice; et je ne suis pas intéressé de revenir sur les formes de notre discussion plus que cela.
Espinha de Bacalhau dit:Cela ne coule pas de source à te lire. On sait ce que tu penses de leur goûts musicaux de l'armée et patin coufin. Cependant tu ne t'es guère exprimé jusque là sur vos divergences politiques. J'y peux rien.
Je te trouve bien dur avec moi, sur ce coup là. On trouve, disséminé, déjà plusieurs éléments de réponses. Je ne comptais de tout de manière pas faire une critique de la présence en soi de tels personnages chez vous, mais une critique de la tactique du FDG en général. Et je voulais préciser sur ce point, qu'il ne s'agissait pas que de remarquer que le FDG accepte tels individus (de manière hypocrite, apparemment, puisque vous n'escomptiez rien du tout de leurs idées; d'après tes propres commentaires sur ceux qui rejoignent le Front), mais bien aussi que tels individus et organisations souhaitent d'elles-mêmes vouloir aller chez vous. Je trouve ça intéressant au niveau de l'histoire des idées. Globalement, vous portez les mêmes discours, mise à part qu'ils portent en plus des séquelles du passé, et un décorum sinistre. Je peux faire une critique en détail de ces organisations, mais n'y perdrais-je pas mon temps, et vous le votre ? Si vous le souhaitez, je peux le faire néanmoins. (Et je prie que ça ne soit pas le cas^^).
Bon, la suite, dans l'ordre :
Espinha de Bacalhau dit:Je te parle de la fraction "l'étincelle" qui s'est fait jetée de LO en 2008 pour avoir critiqué le virage à 180 ° de la ligne politique sur les municipales ou on arrête là ?
Même en imaginant que la participation aux municipales soit "un virage à 180°" (!), si seulement l'étincelle n'avait pris ses critiques qu'à ce sujet là, qu'en 2008, et non depuis des années, même avec toutes ces conditions, qui ne sont évidemment pas réunies (mais quand on y connaît que ce qui nous est utile à ressortir et qu'on s'en fiche, je comprends que cela ne soit pas important), qu'est-ce que cela te fait dire ?
Aurions-nous pu imaginer des groupes du FDG ne pas soutenir la candidature de Mélenchon ? Ne se seront-ils pas fait exclure, ou du moins, vu poser le problème de s'il est besoin de poursuivre ou non le chemin ensemble ? On a pas le monopole de la conception d'un parti politique avec un fonctionnement en tant que parti clair, chez LO; on l'a pas inventé (et c'est bien dommage, on en aurait été fier). On les a reconduit au NPA, et on les a bien aidés en faisant cela, à les sortir de leurs nœuds idéologiques dans lesquels ils s'emmêlaient, AMHA. Cela commençait à devenir contre-productif. Peut-être avions-nous été trop durs ? D'accord, admettons hypothétiquement. Qu'en conclure, sinon, politiquement ? Mise à part que nous sommes farouchement déterminés à créer un parti révolutionnaire qui sache armer les travailleurs contre les temps qui courent ?
J'attends le mot; las.
Espinha de Bacalhau dit:Antemonda dit:
Ce ne sont pas les compromissions qui sont dérangeantes; la question, c'est plutôt de se demander : D'accord, mais un compromis pour quoi ? :
Certains élus de LO se posent encore la question. A Bagnolet, me semble-t-il.
Je n'habite vraiment pas la région, donc j'ai pas suivi les détails de l'affaire "Bagnolet", à propos des sinistres expulsions d'immigrés. Mais je sais au moins une chose, c'est que s'il y en a bien qui ne doivent même plus se poser des questions difficiles, ce sont bien les gars de la mairie, PCF. Bloc PCF/Droite, contre PS/Verts/LO; fallait le faire ! Mais en effet, notre présence n'a pas changé les choses, fondamentalement.
Alors, oui, je suis bien content que des loulous de chez nous y soit, pour faire tribune. Mais comme je l'ai déjà écrit, c'est une chose de donner le droit aux gens de voter pour leurs idées, et donc pour nous lorsque c'est le cas; cela en est une autre lorsqu'il s'agit de
croire que c'est le résultat de ces élections qui changera la donne.
Espinha de Bacalhau dit:Antemonda dit:Ce n'est un problème que pour vous. Je me moque bien de savoir si le PS se gauchit ou se droitise et s'il change, si le FDG y est pour quelque chose.
La question n'est pas de gauchir le PS mais de le déborder sur sa gauche, tu m'as mal lu.
Je trouve le terme "déborder" intéressant; comme si vous étiez un excès du PS; sa survie quand ses propres traits deviennent insuffisants. Enfin; est-ce vraiment possible qu'au FDG il n'y ait que des gens qui pensent que, 1°) le programme est irréalisable, 2°) insuffisant, 3°) à côté de la plaque et 4°) pas dans leurs convictions, mais que tout cela est compensé parce que 5°) il créé une "dynamique de gauche" qui permettra ensuite d'annuler les quatre premiers points ? C'est une blague !
Espinha de Bacalhau dit:
Ne pas tout faire reposer sur la verve d'un Méluche ou d'une Arlette.
Mais quand le tribun ou la tribune passe la main, le score aux présidentielles s'en ressent quelque peu, c'est cruel.
Je pense avoir compris ce que tu voulais dire; tu estimes Arlette comme une oratrice (merci pour elle, mais tu te trompes), et tu imputes notre baisse du fait, (entre autres), du changement de candidat. Bon. Mais c'est un aveu involontaire, ce que tu fais : le tribun ne sert bien qu'à gagner des voix ! Certainement pas des têtes convaincues et déterminées de plus. Cela, seul le travail militant peut véritablement le permettre. Enfin, c'est ma conviction. Et je trouve que Nathalie Arthaud défend tout aussi bien mes idées; comme Poutou, elle a su très vite se faire la main. C'est une bûcheuse, elle entame une quantité de travail phénoménal pour faire ce qu'elle fait; elle me sidère vraiment. Mais mes éloges ne t'impressionneront pas; alors continuons.
Espinha de Bacalhau dit:
Antemonda dit:Espinha dit:otages du PS
(!) C'est vrai que c'est vraiment ça le problème. Ça n'est pas du grand patronat, que l'on est à la merci, mais des élus du PS !
Merci d'interpréter mes silences.
En remarquant que pour toi, l'une des deux ambitions premières que nous devons avoir, c'est, textuellement, d'ouvrir sur la gauche pour ne plus être "otages du PS", je n'interprète pas un silence.
Espinha de Bacalhau dit:
Tu as parfaitement compris mon propos s'agissant du jeu électoral dans le cadre de nos institutions. Mais tu files dans la surenchère aussitôt.
Si tu veux me faire dire que nous sommes les otages d'une instance plus déterminante encore, alors allons-y. A ce petit jeu réthorique je déclare : nous ne sommes pas les otages du grand patronat mais de la finance internationale et de l'accumulation du capital.
A toi !
J'ai eu du mal à comprendre ce passage; mais en fait ce que tu dis peu après me l'a révélé :
Espinha de Bacalhau dit:Il faut qu'en permance tu cherches à hiérarchiser.
En fait, - et peut être est-ce à cause d'une tournure de style mal comprise -, tu t'es, toi, trompé sur ce que j'écrivais. Tu imagines que j'étais en train de dire : il y a plus grave que d'être otages du PS; comme notamment vivre sous l'emprise du grand capital; et que donc, combattre l'hégémonie du Parti Socialiste sur la vie politique française est un combat de moindre importance - et puisque je suis un pur, cela ne m'est pas suffisant, que de combattre
seulement ce contexte de politiciens.
En réalité; et précisément parce que ce n'est qu'un contexte de politiciens, voila ce que j'estime :
Nous ne sommes pas les otages du PS. Il n'y a aucune hiérarchie de faite. Le problème de la domination du capital sur les travailleurs n'est pas un plus grand problème; c'est le problème. Et je reste sidérer de voir que cette conception, que nous sommes "bloqués par les partis dominants", fasse parti d'un quelconque élément de réflexion; sauf dans le cas où l'on se comporte comme agent politique quêtant sa place au Sénat.
Espinha de Bacalhau dit:
Mais comme tout travailleur je suis suffisamment en mesure de mettre sur les plateaux d'une balance ce que le keynésianisme et l'état providence m'ont apporté d'un côté et ce que le bolchévisme a apporté de l'autre.
Rapidement : ça n'est aucunement le keynésianisme et l'État Providence qui t'ont améliorer tes conditions; mais la lutte collective (désolé de te faire sourire en même temps de vomir). Ce sont les luttes qui ont permis, - en fait, contraint -, l'État de servir d'intermédiaire, de régulateur. Ou sinon, en temps de crise, c'est ce qui permet de préserver la population de la mort. Aux USA, le keynésianisme, c'était pas une victoire du prolétariat, ce fut son échec. Vous direz : non, son contentement. Et moi je vous dirais : très bien, tout comme le banquier a besoin de vampiriser au maximum celui qu'il use, comme la Grèce le fut, il faut que la victime reste un minimum en vie, sinon il n'y a plus rien à lui prendre. On laisse la Grèce repartir vaguement; on reviendra.
Imaginer la politique de Roosvelt comme le summum de la défense des travailleurs, c'est imaginer que les restos du cœurs sont des lieux où le progrès social se palpe.
Après, pour la critique de la pensée révolutionnaire, parce qu'elle n'a rien apporté, c'est oublier ce que veux dire penser en tant que révolutionnaire : être contre la société actuelle, vouloir la changer, lui en proposer une qui, de facto,
n'existe pas encore. Alors, après, si on est du genre à être révolutionnaire que le jour de la révolution... De cette manière, ce problème temporel avant/pendant/après ne se pose pas - il n'y a jamais eu d'avant... Cela n'est pas votre cas, pas vrai ?
Espinha de Bacalhau dit:En gros : y'a que dans LO que vous pouvez être majoritaires.
Je comprends tes réticences.
Cela a toujours été l'un de vos arguments massue préféré : D'accord, mais nous, nous sommes plus gros, plus nombreux en sympathisants, que vous, qui êtes à LO. Cela faisait la gueule, au PCF, lorsque cela se jouait de peu entre le NPA, nous et eux, aux scrutins. Mais, que je sache, le Front de Gauche n'est majoritaire qu'au Front de Gauche. 11%, ça calme aussi, quand on a l'ambition de passer par le chemin électoral. Hollande a été élu majoritairement : tu lui donnes carte blanche jusqu'à la fin du mandat, pour le coup ? Et puis, tiens, pourquoi tu appartiens pas au PS ? Ben oui, certes tu n'y serais pas majoritaire, mais là-bas il y a du monde, un pouvoir déjà dans les mains ! Le PS est trop éloigné des convictions, et surtout, des tactiques ? Pourquoi donc n'y allez-vous pas ? Mais si ! Certains d'entre vous le veulent bien ! Cela serait même un retour case départ : Mélenchon, se proposant il y a peu pour le poste de 1er ministre. Il avait dit qu'il ne serait jamais membre d'aucun autre gouvernement sauf celui qu'il dirigerait; et après tout, stricto sensu, qu'est-ce qu'un Premier Ministre dans le jargon politique français : un
chef de gouvernement. Joli effet de manche, qui faisait croire qu'il ne se refusait rien d'autres que la présidence. Je taquine; mais je désespère.
Bon, et une autre chose encore : on serait minoritaire au FDG, mais quel serait notre but ? D'y devenir majoritaire
à l'intérieur ? Je ne crois pas que le plus important soit de régler à notre image vos appareils politiques, mais bien plutôt que les cris de révolte du dehors torde suffisamment le bras à tous ses encartés pour modifier par l'extérieur la conduite passive et bien couverte, bien camouflée, de toutes ces organisations dites de "traditions révolutionnaires". Donc, non, nous ne cherchons pas à convaincre, comme le font les gens de
La Riposte, aussi braves soient-ils, les militants qui y sont, pour faire un putsch à main levée sur votre direction. Cela irait dans votre sens que l'on vienne chez vous; et nous, ce que vous proférez va contre notre projet politique, qui consiste à préparer la classe ouvrière à organiser ses revanches et ses espoirs, sans déboires. Cela n'est pas votre problème; alors laissez-nous faire notre chemin, ce n'est pas le même.
Le bon républicain pense que l'on peut toujours convaincre n'importe qui par des arguments de raison; et c'est avec chagrin que je vous vois essayer de
convaincre les socialistes et les autres qu'ils ont torts, politiquement. La classe ouvrière reste là, en attendant... En attendant que "l'Autre" accomplisse sa fonction de roue de secours par la gauche; si ça déborde dans la rue. Patience de sphinx; mais les débordements seront "premiers", et la venue au pouvoir de tels opportunistes, "seconde". Alors, qui est-ce qui est premier, plus rapide ? La loi ou la loi votée le couteau sous la gorge ? Duflot, pour les logements, ça va, le temps est bien pris ? (ces phrases sont un début de réponse à Alighieri).
Espinha de Bacalhau dit:Tonton Léon n'a flingué personne à Cronstatd.
C'est beau l'histoire réécrite par les Trotsks. Cela me fait penser à Staline qui retouchait les photos sur lesquelles apparaissait Léon.
D'accord, mais où as-tu vu que je disais que "mon oncle" n'a pas endigué les révoltes blanches ? Toi aussi, tu sais interpréter mes silences, et faire dans la retouche, j'ai l'impression. Bon :
Le pays est à sec, le pillage et le sabotage règne, les troupes impérialistes s'avancent et se coordonnent, après s'être affrontées pendant les années précédentes "au nom de leurs patries" (on le voit, qui est leur véritable ennemi), on est dans une Russie qui porte encore tous les stigmates du féodalisme, et des contre-révolutionnaires parviennent à "montrer" que les bolcheviks sont les responsables de la famine qui sévit. D'accord, on a pas ouvert une séance de discussions; d'accord, on ne s'est pas laissé abattre de bon cœur (parce qu'ils étaient armés, ceux de Cronstatd, faudrait peut être arrêté d'être manichéen). Mais l'on sort de 4 ans de guerre mondiale, je signale. Qui oserait dire que l'on peut discuter avec la bourgeoisie et l'aristocratie contre-révolutionnaire ? Voila l'ambiance. Ça, c'est être un pur, monsieur Espinha, que de s'imaginer que telles choses étaient possibles, qu'il n'y avait qu'à en soumettre l'idée; et tu as la preuve que nous n'en sommes pas, des purs. Nous réfléchissons en terme de lutte de classes, c'est-à-dire au moins deux classes sociales qui se tiennent l'une l'autre à bout portant. Je sais qu'aujourd'hui, d'armée, il n'y en a plus qu'une seule, comme classe sociale. Je sais que celle pour laquelle je me bats est censé apporté, en plus d'une nouvelle organisation de la société, également prospérité et émancipations. Tu te l'imagines alors "pure". Si elle tire, elle ne se défend pas, elle ne serait que prise par la folie "bolchevik". Je ne compte pas te faire verser des larmes. Tout le monde sait préparer ses apitoiements auprès des pauvres, ce n'est pas de ça dont on a besoin.
Mais ce qu'il en est, c'est que lorsque tu défends tes victoires, tes droits et tes biens, bourgeois ou non, tu le fais jusqu'à ce que le camp opposé soit neutralisé, incapacité à te nuire. Comme il se passe aujourd'hui, comme il se passait avant, comme il se serait passé si les russes avaient décidé de tendre une main aux blancs (aux tsaristes tout comme aux opposés du pouvoir socialiste). Les blancs auraient tout massacrés, pour préserver leurs intérêts; pour récupérer "leur société" : la purge. Voila la mentalité de l'adversaire. Cela te parait peut être ignoble, et tu peux y voir un amas infini d'immoralité; peu importe le camp. Moi, c'est ce genre de choses qui m'ont fait me révolté contre cette société. C'est précisément parce que je la connais, que je sais que ce n'est pas en allant toquer à la porte des tenants du titre en place que l'on aura ce que l'on demandera, la main sur le cœur, comme le faisait les saint-simoniens par exemple, quémandant aux polytechniciens la bonne vertu. La lutte de classe, ça n'est pas qu'une idée, qu'une opinion, dont il suffit de la nier, ou d'être contre, pour la voir disparaître...
Espinha de Bacalhau dit:Ravi de cette conversion à la non-violence.
Et les mecs fusillés par Léon ?
C'est plus grave que de frapper à coup de barre de fer, ça ne mérite pas le respect, on est d'accord ?
Dans la même logique que ce que j'écrivais précédemment : La violence utilisée durant la guerre civile, et les autres épisodes de l'histoire de la révolution russe de 1917 par les rouges, sont des aveux de faiblesse. Non pas de leur faiblesse idéologique ou morale. Non; de la faiblesse de leur pays, vampirisé par plusieurs années de guerre mondiale, d'efforts contre-productifs au service de ce pays tenu par un tsarisme corrompu, vieillissant et entraînant tout dans sa chute. Il y aura de la vaisselle cassée aussi chez nous, si nous nous y mettons. Mais nous n'aurions pas à subir ce sort, car nos pays sont bien plus développés, en forces productives, j'entends (et non en degré de civilisation). Nous n'aurions pas à supporter une aussi lourde destruction du pays; et si ça l'est, comme disait Victor Hugo dans l'un de ses poèmes : "A qui la faute ?". Très bien, tu te moques alors de la responsabilité morale : alors qu'est-ce qui t'empêches de vraiment te placer dans le camp du travail ? Pourquoi on éponge la responsabilité morale que lorsque c'est la bourgeoisie qui a du sang sur les mains ? Au plus près de nous : Cela ne te révolte pas, que la direction PSA affirmait, en mentant, qu'ils ne comptaient pas fermer l'usine ? Et que le gouvernement Fillon s'empressait de dire que tout allait bien ? Cela ne te révolte pas, le lock-out qu'ils font, en chantage, ensuite, aux grévistes ? Ça ne sont pas des crimes économiques, voir humains, que de laisser faire tout ça ? Des ouvriers, sous anti-dépresseurs, ont cassés des ordinateurs, par contre. Ils ont désobéis aux menaces, qui sont devenues des promesses. Ils ont bousculés - peut être auraient-ils pu aller jusqu'à les frapper ?! - des cadres. La loi sait dire, des deux, qui est le criminel. Mais toi ? Choisis ton camp ! "Qui a du fer, a du pain" : je m'inscris dans cette tradition.
Pour dire un mot sur les barres de fer des skins à peaux de diverses couleurs, "l'inconvénient" : leur violence n'est jamais représentative d'une quelconque lutte que ce soit. Ce sont des combats individuels, qui peuvent au pire devenir des matraquages de bandes prenant une ampleur me faisant penser au terrorisme, au sens du mot : pratiquer une terreur sur d'autres. La Terreur rouge, c'est quelque chose qui a existé; encore faut-il que le pouvoir en place soit lui-même rouge. Ici, il ne s'agit que de se donner un sombre prétexte pour jouer des muscles, et décharger une colère, peut être justifiée, mais jamais maîtrisée, jamais intelligente, jamais véritablement politique. Je ne crois pas dire de choses nouvelles en écrivant cela.
Mais je peux comprendre qu'il est facile de trouver en eux la médiocrité dont on cherche à nous affubler avec. Il n'y a qu'un pas pour dire : les bolcheviks, comme les reds skins, étaient des colériques, haineux, illettrés et irréfléchis, qui frappaient dès qu'ils en avaient l'occasion. C'est vrai qu'avec ça, Lénine armé d'une batte de baseball, il parait bien plus prestigieux, comparativement, d'être au chaud "à discuter politique avec ceux qui y sont officiellement, eux, habilités". J'écris ça préventivement.
Espinha de Bacalhau dit:Le pouvoir aux travailleurs, mais vraiment, et pas aux mains de bureaucrates léninistes !
L'expression fait assez "Boris Souvarine", en effet. Tu sais que j'aurais écris "bureaucrates de la période stalinienne", plutôt que léninistes; et je maintiens sans sourciller. Le bureaucratisme n'est qu'une forme de réformisme parmi d'autres, où on essaye d'améliorer le sort du régime par un meilleur zèle dans les bureaux, dans les couloirs des réunions politiques et avec des directives écrites en gras à présent.
Mais au fait, les gens que tu soutiens politiquement, la plupart ne sont-ils pas des permanents ? Des spécialistes de la politique ? Des encartés, fonctionnaires et magistrats, qui s'entassent dans les conseils municipaux et régionaux, à défaut de convaincre les assemblées plus nationales ? Tu sais que la principale composante du FG, le PCF, était un parti, qui, bien qu'il renie cet héritage, a puisé rapidement ses tactiques dans le savoir-faire stalinien ?
Que cherche le FDG, mise à part recouvrir ceux qui le supportent ? Regarde ce que c'est qu'être militant, au FDG, et tu auras bien plus d'un indice sur la manière de concevoir le rapport à a politique qu'ont les gens qui y sont. Ce sont des machines à distribuer, muettes, des vagues tracts où on y dit que "si on fait le mouton, on sera tondu". Ce n'est pas du bureaucratisme, cela ? C'est ce que j'avais déjà écris à alighieri : pour se prémunir de tout paternalisme, la bonne idée qui a été trouvé, ça a été de prendre ses distances avec ses électeurs, et son public cible. J'espère que tu ne te moques pas des ministres verts qui font alliance avec le PS en ce moment; sinon je te dirais : regarde ton histoire. Il n'y a pas besoin de remonter loin pour trouver des symboles de bureaucratisme, d'amour à genoux vis-à-vis de toutes les formes que peut avoir l'État, -pardon! : la République.
La seule manière d'éviter cela, c'est d'être, non seulement au plus près des travailleurs, mais être constamment dans leur camp, et de prendre température de leurs propres motivations. Mais c'est que je dois être trop pur pour croire encore en ces choses là ?
Espinha de Bacalhau dit:Je comprends que tu le prennes sur le mode du déni. Et que tu préfères n'y voir que de la blague. Or je suis désolé pour toi, mais c'est l'exacte vérité.
Alors je ne peux rien te dire de plus. Et même, imaginons qu'il soit conseillé de ne pas avoir des tenues trop extravagantes, pour ne pas passer pour des illuminés, des idéalistes, des étudiants à la mode, et le reste, eh bien, moi, cela ne me fait rien. On est pas dans un club d'émerveillés qui, à défaut d'avoir plein d'étincelles dans les yeux, les aurions sur nos habits. Cette "directive" n'aurait pas plus d'originalité que ce qui se passe déjà dans les entreprises, où, implicitement, cette même règle de bienséance est promulguée, tout comme elle l'est aussi chez vous, et ailleurs en politique. Je ne vois pas Mélenchon arrivait avec des dreads. Cela te choque qu'il ne le puisse ? (D'ailleurs, à parier, si un jour l'un de nos candidats, entre le votre et le notre, devrait avoir une coiffure exotique, je pense que je parierais sur les gens de chez moi ! ^^). Arlette a les cheveux courts; et moi qui suis un homme, je les porte long (dès fois jusqu'aux épaules). Fin de la passionnante discussion.