Etre et avoir

Vous êtes au courant du conflit qui oppose l'instituteur au réalisateur de ce documentaire.

A l'annonce du conflit, j'ai trouvé que l'instit poussait un peu le bouchon.
Après réflexion (et interview d'un économiste sur France Inter) j'ai découvert le fond du problème.

Comme ce sujet peut concerner le monde du jeu, je vous livre les données du problème.

Cette polémique oppose le capitalisme pur et dur avec une nouvelle forme d'échange que l'on a vu apparaître avec les sharewares et les opensources.
L'idée est d'offrir un service ou un produit.
Si le bénéficiaire s'enrichit grace à ce service ou à ce produit, il est moralement sous-entendu (sans contrat) qu'il reversera une partie des bénéfices à l'auteur.

Imaginez, un jeu proposé sur le net, récupéré par un distributeur et vendu à des milliers d'exemplaires.

La question de fond est :
donner c'est donné et reprendre c'est volé
ou
donner c'est donné et partager c'est normal

Plus sérieusement, peut envisager cette forme de distribution pour le jeu ?

Il me semble que si un editeur s'empare d'un jeu non édité, par exemple Marchands d'empire sur hexagames et décide de le vendre sans contrat avec l'auteur, celui-ci peut se retourner contre le vendeur et lui demander des comptes.

Il me semble seulement car après tout, nulle loi ne protège bien sérieusement cette éventualité et je ne pense pas qu'une malheureuse enveloppe Soleau soit d'un quelconque recours si les ventes sont réalisées en dehors du territoire national.

BdC

Mon commandant,

Et si l'auteur offre le jeu à l'éditeur ou au distributeur...

Je dirai qu'en ce qui concerne le film, un contrat a éta signé, ou au moins contracté moralement entre les deux parties. Le prof consentait donc à être filmé sans contrepartie (c'est bien ça ?)
Maintenant, vouloir revenir sur le contrat, ça demande une négociation, et n'est pas toujours fair-play.
Surtout que l'instit' a énormément profité du film quant à son image et je crois qu'il est passé sur pas mal de plateaux TV (? - Note : je regarde pas la télé donc je sais pas si c'est entièrement vrai)

Donc si le réalisateur ne veut pas renégocier, et bien c'est son droit je pense. Maintenant, il peut concevoir qu'il doit une partie de ses gains grâce à l'instit' et dans ce cas là, il peut lui en céder une part... Tout est question de morale je pense.

Pour les jeux, BdC a bien répondu je pense. Il faudrait savoir comment l'affaire Jungle Speed s'est soldée ?

Richard dit:Et si l'auteur offre le jeu à l'éditeur ou au distributeur...


C'est qu'il est gravement malade...

BdC

Pour Etre et avoir, le probleme est compliqué. Entre autre, cela veut dire qu'il n'est plus possible de faire un docu sans payer les gens que l'on filme. Cela va limiter la production !
Sauf erreur de ma part, l'instit a été débouté en premiere instance.

Pour les jeux... Je ne sais pas. Mais si le jeu est "donné" à l'editeur en vue d'une édition, l'editeur, s'il n'est pas trop benet, va quand meme faire signer un papier.

Le risque, c'est plutot qu'il ne demande rien et édite quand même. Mais c'est quand même un peu gros !
Il fera au moins un plagiat (cf la mésaventure de Bruno Faidutti avec citadelles).

De toute façon, je ne pense pas qu'une oeuvre mise sur internet puisse etre considérée versée dans le domaine public.

MrOrange dit:Je dirai qu'en ce qui concerne le film, un contrat a éta signé, ou au moins contracté moralement entre les deux parties. Le prof consentait donc à être filmé sans contrepartie (c'est bien ça ?)quote]
Sans contrepartie car habituelement un documentaire ne génère pas d'argent (comme la plupart des jeux)
Mais que faire si c'est le jackpot ?

C'est drole, mais la plupart des gens à qui je pose la question sont prennent parti pour le réalisateur (moi aussi d'ailleurs) mais si je demande "est-ce que vous auriez donné qq chose à l'instit", tout le monde est moralement favorable pour lui donner qq chose !! va comprendre...

jmguiche dit:De toute façon, je ne pense pas qu'une oeuvre mise sur internet puisse etre considérée versée dans le domaine public.


La différence entre une oeuvre mise sur internet telle qu'une photo, un dessin ou une musique et un jeu, c'est que ce dernier perd sa protection si l'on modifie 1% de la règle ou du thème, ce qui en général ne nuit pas à son exploitation.

BdC

Boule de cristal dit:
jmguiche dit:De toute façon, je ne pense pas qu'une oeuvre mise sur internet puisse etre considérée versée dans le domaine public.

La différence entre une oeuvre mise sur internet telle qu'une photo, un dessin ou une musique et un jeu, c'est que ce dernier perd sa protection si l'on modifie 1% de la règle ou du thème, ce qui en général ne nuit pas à son exploitation.
BdC


Ha bon ? Possible, d'où tu sorts ça ? :shock: Y'a pas de plagiat dans le monde du jeu qui soit plaidable ? Ca m'étonne.
Hasbro essaye en tout cas !
//www.trictrac.net/actus

On est dans la cage au Throll, là, je rêve pas....

bon ,alors je me soulage....

Etre et un avoir.... un documentaire ? Vous l'avez vu ?

C'est ni un documentaire.... ni une oeuvre de fiction.... c'est un truc bizarre qui m'a dérangé tout au long du film, voir ces gamins filmés dans leur quotidien (était-ce monté dans l'ordre chronologique ?)... c'est une sorte de loft école pour moi.... c'est marrant d'ailleurs, parce que les personnes ayant été voir ce film ont une répugnance a regarder le loft mais aucune a voir un simili-reportage sur la vie à l'école.... il y a des scènes limites dans l'intrusion intime des enfants.... je n'ai pas trop apprècié le coup de te prendre par les sentiments..

Et, pour ma part, je trouve la réaction de l'instit pas infondé du tout. Après tout, les réalisateurs se sont fait une super réputation...

Phil goude.
pour ce qui est des jeux c'est pareil !
Allez, c'est brut de pomme, j'envoie sans relire...

Boule de cristal dit:
La différence entre une oeuvre mise sur internet telle qu'une photo, un dessin ou une musique et un jeu, c'est que ce dernier perd sa protection si l'on modifie 1% de la règle ou du thème, ce qui en général ne nuit pas à son exploitation.


T'es sûr de ça ? :shock:
Dans le droit informatique par exemple, pour voir si un logiciel est un plagiat d'un autre, on ne regarde par les différences, mais les points communs (dans le code source entre autre), et s'il y en a trop, on considère qu'il y a plagiat...

En musique, je crois que 5 notes d'affilées suffisent pour détecter le plagiat.

laisses moi rire, richard :lol:
t'y connais kek chose?
je peux te dire que y'a grave 30.000 musique qui ont plus de 5 notes d'afilée en commun!!!!!

jmguiche dit:(...) cela veut dire qu'il n'est plus possible de faire un docu sans payer les gens que l'on filme.

Justement NON => ce n'est pas le principe ET c'est le coeur du débat.
On paye que si ça cartonne !

Jesuska dit:laisses moi rire, richard :lol:
t'y connais kek chose?
je peux te dire que y'a grave 30.000 musique qui ont plus de 5 notes d'afilée en commun!!!!!


Il me semble que c'est le critère retenu en cas de litige par la Sacem.
Dans les faits, le "jugement" rendu est subjectif et sans appel.

Mon cher Jesuska, pouquoi c'est attitude de troll ?

Phil Goude dit:Allez, c'est brut de pomme, j'envoie sans relire...
Dernière édition par Phil Goude le Jeu 13 Nov, 2003 15:55; édité 1 fois

"Arf arf arf !" dit le troll

Je ne sais pas si hasbro à gagné son procès.
Pour le plagiat d'un jeu archi connu, notamment en ce qui concerne le design il est probablement difficile de plagier encore que jungle speed a je crois connu cette mésaventure. Je n'ai pas trop suivi l'affaire mais il me semble que c'est le cas et que c'est imparable.

Quand je dis qu'il est facile de pomper un jeu, c'est qu'il associe méca et thème et qu'il est simple souvent de modifier l'un ou l'autre et de garder ce qui fait l'atout du jeu. Le côté pervers de la chose c'est que l'auteur original ne peut plus sortir lui même son jeu, accusé alors de plagiat.

Si un auteur met un jeu en ligne, s'il est excellent mais que l'auteur est inconnu et rame pour trouver un editeur, et qu'un auteur connu, très inspiré par ce jeu, présente une maquette quasi similaire à Essen et trouve un éditeur à la vitesse grand V du fait de sa notoriété, quel est le recours du pauvre créateur inconnu ? (pure fiction)

L'enveloppe Soleau ne compte que pour la France et je n'ose pas imaginer quelle serait sa valeur si un jour j'avais à en ouvrir une pour prouver ma bonne foi. Les brevets ou dépôts de marques coutent une fortune et ne couvrent pas ce qui doit ou peut être protégé dans un jeu.


BdC

On sent que tout d'un coup, tu deviens de nouveau actif sur le forum, mon cher Richard..... :lol: :lol:
Bon sinon, pour ton histoire :
- d'un côté, c'est normal que l'instit réclame des sous parce que il se sent lésé, mais il avait accepté le deal comme ça..
- d'un autre, j'aurais bien aimé avoir son opinion, si le doc s'était planté et que la boîte de prod avait perdu de l'argent...Aurait-il été autant solidaire??
Bonne question, non?

Richard dit:On paye que si ça cartonne !

C'est ce qui c'est passé avec "4 mariages et 1 enterrement" : c'était sensé être un petit film, Andie Mc Dowell (?) s'est "contentée" d'un pourcentage sur les entrées; le film a cartonné, elle s'est fait des corones en or...
Bon certes, avec le documentaire s'est différent, mais si je suis OK pour que l'instit' touche qlq chose, je trouve quant meme un peu facile de chier après l'oseille une fois le succès arrivé; si le film avait été déficitaire, je ne pense qu'il aurait accepté de rendre du fric...

Jocel1 dit:si le film avait été déficitaire, je ne pense qu'il aurait accepté de rendre du fric...


euh je pense pas qu'il ne faille pas poser la question comme ça.
A la base, c'est un documentaire. Donc tout documentaire n'est pas là pour faire du fric, sinon, c'est pu un documentaire. A chaque fois que des réalisateurs (même Beineix ou autres) font des documentaires, ils peuvent se retrouver avec leur documentaire sous le bras, récupérer des sous (un peu voir un peu plus quand il le vend l'étranger), mais c'est assez rare que cela pas dans des salles de ciné et que ça fasse autant d'entrée.

De plus, un documentaire veut dire, équipe réduite, donc budget restreint, donc dans ce cas, il est claire que les producteurs ont du touché le pactole.

phil Goude