Un petit concentré tactique

sur Barony
7,8
Barony est un jeu dont la VF a été éditée par Matagot en 2015. Il s’agit d’un jeu d’expansion pour 2 à 4 joueurs évoluant sur un plateau modulaire, dans l’univers médiéval. Les joueurs vont s’affronter pour être successivement anoblis de baron (le rang de noblesse initial) à duc (le rang déclenchant la fin de la partie). Ils disposent dans cette optique d’un certain nombre de pions : 7 chevaliers, qui sont les pions mobiles du jeu. Les chevaliers servent essentiellement à explorer et à s’étendre. Ensuite, 14 villages qui ne se déplacent pas mais permettent d’extraire les ressources du terrain sur lesquels ils sont bâtis (le jeu dispose de différentes tuiles ressources en fonction des terrains colonisés, avec un chiffre doré de 2 à 5 et un chiffre argenté de 0 à 3), 2 forteresses (imprenables) et enfin 5 cités, qui ne peuvent être bâties qu’en lieu et place des villages. Les cités sont également imprenables et permettent de recruter des chevaliers, en plus de rapporter 10 pts de victoire pour les 4ème et 5ème cités posées (On en pose 3 au début du jeu). A son, tour, chacun des joueurs peut effectuer l’une des 6 actions suivantes : recruter des chevaliers [2 ou 3], se déplacer [2 x1 mouvement de chevalier], construire [un ou plusieurs villages et forteresses], bâtir une cité [et une seule, sur un village], expédition, et titre de noblesse.

Le corps du jeu de Barony rappelle celui de Taluva, rethématisé. En effet, certains types de terrains ne vont accepter que certaines constructions et pas d’autres. Les zones de lac n’acceptent aucune construction, ni chevalier. Une cité est incompatible avec une forêt : un village construit sur une forêt ne pourra donc pas évoluer. Deux cités amies comme ennemies ne peuvent se trouver sur 2 hexagones contigüs. Le terrain montagne est pris par le 1er joueur à s’y rendre et il ne pourra en être délogé, en revanche la montagne est un terrain stérile qui rapporte peu de points de prestige. Et c'est là un des dilemmes de Barony : soit je vise les montagnes, premier arrivé premier servi, mais j’empoche peu de points, soit, je vise les terrains fertiles (plaines, champs) et là j’empoche plus de points grâce aux tuiles ressources lorsque je bâtis un village…Mais je m’expose à la convoitise des autres joueurs. Les points récupérés me serviront à gagner un rang de noblesse une fois que j’en aurai réuni 15, ceci via l’action « Titre de noblesse ». Mais attention et c’est là tout le sel de Barony, lorsque vous vous trouvez en majorité sur un hexagone grâce à vos chevaliers, vous pouvez détruire un village adverse et récupérer une tuile de ressources de votre choix chez votre adversaire, indépendamment du terrain conquis. Barony est donc un jeu interventionniste. Mais il est aussi stratégique ! Ainsi, en choisissant l’action « expédition », je peux me redéployer en bordure de la carte sur un hexagone vierge en acceptant de défausser définitivement un de mes chevaliers (1 pour occuper l’hexagone ciblé et 1 remis dans la réserve au titre de paiement). L’ensemble donne un jeu assez rapide et tactique. Il faut à la fois se développer tout en évitant d’être mis en minorité, de préférence sur des terrains fertiles, et en respectant les restrictions de pose, savoir se redéployer si nécessaire et quand, et « banquer » assez rapidement ses points de victoire pour gravir rapidement les échelons de noblesse, afin d’éviter de se faire piquer des tuiles ressources qui permettront aux adversaire de le faire avant vous. Le jeu prend prend fin lorsque l’un joueur est promu duc, on termine alors le tour en cours et on procède au décompte final, qui se résume à ajouter ses points de la piste de score aux chiffres argentés sur les jetons ressources encore possédés. Le joueur réunissant le plus grand total est déclaré roi.

En conclusion, Barony est un bon petit jeu intermédiaire, facile à expliquer, qui se plie en maximum 45 mn. En revanche, il n’est pas exempt de défaut, notamment du point de vue de la réalisation des pièces de bois, parfois inégales. Un esprit analytique aura vite compris que 2 pions (2 chevaliers ou 1 chevalier 1 village) suffisent à garantir la propriété d’un hexagone puisque chacun n’est autorisé qu’à déplacer 2 chevaliers lors de son tour, et que seule une majorité stricte déclenche une prise de possession. De là, certains pourraient y percevoir une certaine monotonie dans le modus operandi. En revanche, le renouvellement dans les stratégies à mettre en place est bien là, au gré des placements adverses et de la disposition des terrains. La confrontation directe -puisqu’il s’agit en partie de conquête territoriale- garantit un bon moment d’amusement. 7.8/10

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