Rééditez-le bon sang !

8,6

Décembre 2014. Les jeux d'enchères n'ont plus trop le vent en poupe. Cela reviendra. Force est d'admettre qu'on en voit peu passer. Ils ont la réputation d'être un poil trop comptables. Ystari a interrompu sa série de succès avec l'adaptation d'Industria mais Offrandes ou Nefertiti, -renouvellant bien le genre- ont bien fonctionné. Souvent, les joueurs évaluent mal le montant de l'enchère adéquat et de fait évaluent mal la qualité de leurs actions. Ils ont le sentiment de jouer en aveugle ou en double aveugle si les adversaires jouent semblablement.

Le maître des jeux d'enchères, pour les joueurs récents, fut bien entendu Reiner Knizia qui en a édité une flopée dont certains sont passés à la postérité.

- Traum der fabrik réédité par Filosofia

- Médici, enchère en un tour superbement réédité par De Pallières qui a supprimé l'enchère en un tour (Que lui est-il donc passé par la tête ?). Heureusement rien n'empêche d'y jouer ainsi. (Décliné en excellente version à deux joueurs : Medici vs Strozzi)

- Modern Art, superbement réédité par Matagot, qui mixe différents types d'enchères mais est d'une lecture difficile de sa progression.(Décliné en jeu de cartes : Duckomenta Art)

- Die kaufleute von Amsterdam, enchères descendantes incluant une horloge hollandaise.

- Râ. Pharaonique. (Décliné en jeu de cartes : Razzia ou en jeux de dés.)

Le mécanisme d'enchères a ceci de miraculeux pour les auteurs que ce sont les joueurs qui équilibrent eux-mêmes les paramètres du jeu. Beaucoup moins de travail d'équilibrage à fournir. Aussi, Knizia ne fut pas le seul à s'y adonner et le genre a multiplié les différents titres pendant une décennie. Dans le lot, das letzte paradize et sa grande boite bleue moche sous tous les aspects, allemande et surdimensionnée est passée presque inaperçue.

Pourtant, à l'heure où les jeux recherchent une certaine concision, das letzte paradize possède quelques arguments : une règle simplissime, un mécanisme d'enchères original et tactique (montant de la 2° enchère), peu de matériel, un peu de négo, 16 ventes ni plus ni moins, un aspect environnement, de la subtilité, une composante collective, une technicité certaine qui rend l'enchère intéressante et n'interdit pas la banqueroute de l'ensemble des joueurs en fin de partie si les mises ont été trop élevées.

Jouable en 30 minutes, das letzte paradize est une petite perle injustement oubliée dans les fabuleux entrepôts encombrés de Reiner Knizia.

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