Première partie en brasse coulée

sur Brass
10,0

Voilà, c'est fait ! J'ai joué à un jeu de Martin Wallace, le champion des gros gros jeux. Le king du lourd, le catcheur mexicain du boardgame...
Et c'est bien, Brass.
L'explication des règles, carrément obtuses avec ses milliers de détails, ses mécanismes qui n'ont pas vraiment grand chose en commun avec les jeux "allemands", fut un moment long et douloureux. Pas de musique, concentration extrême. On a presque la sensation d'avoir affaire à un bon vieux wargame des famille.
Nous nous sommes finalement lancés dans une première partie à trois (rien de sexuel). C'est à l'aveugle que je suis parti. Je ne savais pas vraiment quoi faire, où me placer. Sensation partagée par les deux novices (sur trois joueurs) autour de la table. Il faut beaucoup cogiter du chapeau. Si au fil de la partie, les choses se sont peu à peu dénouées, il a cependant fallu se référer sans arrêt à la personne qui connaissait le jeu. Cette partie unique, de presque quatre heures (il faut le savoir), n'a réellement servi que de prise en main, rien de plus. Plusieurs parties sont à mon avis nécessaire pour commencer à maîtriser toutes les subtilités. La première ne fut pas très fun, même si elle permet d'entrevoir des possibilités de jeu plaisantes et passionnantes.
La complexité du tout, ajoutée au fait que le hasard intervient un poil trop pour un jeu soit disant d'acabit stratégique lourd, avec un tirage de cartes et de tuiles commerce extérieur, très aléatoire (mauvaises cartes/tuiles = handicap certain, ce qui m'a surpris et déçu aux vues des éloges proférées au sujet de l'auteur), me portent à modérer un chouya ma note. C'est vrai qu'on ne sort pas d'une première partie enthousiasmé. On ne se dit pas spontanément "Wow ! Quelle claque !", mais plutôt "Pfffouwa ! Quelqu'un aurait un Alca Seltzer à me filer ?".
Ceci étant dit, j'y rejouerais volontiers. On sent le potentiel du truc. Je n'ai pas été dégouté, loin de là. Je crois qu'il faut simplement abandonner d'emblée les reflexes induits par la pratique des jeux "à la teuton", fluides et immédiatement saisissables, tels que Puerto Rico ou Norenberc, pour ne citer q'eux.
Bon, après deux parties supplémentaires, je révise ma note. Brass vaut bien un 5/5. Mais je le répête : c'est un jeu de brutes épaisses où on se fend le crâne en deux. Brass n'a pas le fun de Sandwich, ni la fluidité d'un Puerto Rico. Novices, passez votre chemin.

PS : déjà 5 parties à mon actif. Impressions confirmées : très très bon jeu, excellentissime même, mais règles toujours aussi difficiles à assimiler...

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