Mythique et ludique
On n'achète pas ce genre de jeu par hasard. On farfouille les sites, on consulte les avis, on gère son budget jeu ... puis on craque parce qu'il s'agit d'un wargame, parce qu'il s'agit de Martin Wallace et parce qu'il semble particulièrement intéressant ... plus qu'à jouer.
Waterloo souffre d'une drôle d'image qui, à mon sens, lui nuit. Ce jeu se traîne une réputation d'hybride entre le jeu de plateau (tendance eurogame) et le wargame. Selon moi, il s'agit bien d'un wargame. Selon Martin Wallace, il s'agit aussi d'un wargame. Pourquoi cette réputation d'hybride : tout d'abord l'auteur, puis les meeples qui remplace les pions en carton ou les figurines enfin la carte à zone et la gestions façon cube en bois. Pourtant Waterloo est un vrai wargame napoléonien.
Les règles pourront paraître alambiquées pour les joueurs habitués aux jeux de gestions façon prussienne. Et les avis sur le jeu vont dans ce sens. Pourtant, comme wargameur, je trouve ces règles plutôt simples et bien écrites et bien structurées, avec un bon compromis entre simulation et jouabilité.
Le tour de force de Wallace est de proposer une simulation qui prend à la fois en compte, avec des mécanismes simples, les aspect macro et micro de cette bataille.
Au niveau micro, les affrontements entre les unités prennent en compte, de manière très futée, la puissance de feu, feu défensif/offensif le choc, le morale, les formations, les actions interarmes : bref toute la gamme du tactique napoléonien. Attention que cette prise en compte est plutôt simplifiée par rapport à d'autres règles.
Au niveau macro, la simulation parvient à nous mettre dans la position du commandement dans une optique Clausewiztienne. (Ce qui est légèrement anachronique mais réjouissant). Les joueurs vont user et désorganiser leurs armées pour atteindre leurs objectifs et tenter de déstabiliser le dispositif adverse. Le problème pour le français est évidemment de ne pas déjà avoir la tête sous l'eau au moment de l'arrivée des prussiens. Chaque armée dispose d'un nombre fini d'impulsion qu'il va falloir gérer sur l'ensemble de la partie. Les pertes se gères de manière astucieuses : les pertes sont enregistrées dans le zone de combat puis peuvent être ventilées vers l'arrière. A chaque tout vous pourrez jouer un nombre d'action déterminé au hasard et dont vous ne pourrez pas prendre connaissance. Il s'en suit une perte de contrôle sur la programmation des objectifs. il s'en suit une grande attention à la priorisation et à la prise de risque. Par exemple, vous visé une attaque sur telle case : combien d'action devrez-vous utiliser pour que cette attaque soit réussie et ne vous expose à une contre attaque ?
Compte tenu de l'imbrication systémique des niveau macro et micro dans cette simulation au règles épurées et astucieuse, il s'agit d'un excellent wargame. Par contre je reste septique de son utilisation pour l'initiation, à moins de connaître des fétichistes des meeples. Cela dit quand le jeu est installé, même les moins wargameurs s'y intéresse.
La carte, comme le signale les autres commentaires, est juste hideuse et peu immersive. Vu le degré d'abstraction de cette simulation, une carte façon état major aurait donner un autre cachet. Cela dit, elle est très lisible et c'est déjà cela. En ce qui concerner les unités, les meeples sont réussis. Le problème apparaît au moment de l'installation (rapide) de la partie. Si les meeples sont mis n'importe comment dans les cases : alors on a une impression dérangeante de chaos. Pour ma part, j'essaie toujours d'orgniser les meeples en rapport avec le jeu avec figurines. Sans que cela n'ai une influence sur le jeu, je place les meeples en ligne et en colonnes, j'utiliser les éléments de la cartes (par exemple, une colonne d'infanterie de réserve en ligne sur une route). D'une part c'est plus joli, d'autre part c'est plus ordonné.
Ce jeu est donc "mon grand jeu des vacances d'été 2014" : je me réjouis à l'idée de trouver une copie de Gettysburg.
PS1 : le matériel nombreux et de qualité, tient dans une boîte plutôt petite (ça c'est un bon point)
PS2 : un jour j'utiliserait des figurines et un plateau "home made" en trois dimensions (rêve).
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