Crossing

Ce jeu m'a juste fait atteindre le Nirvāṇa ludique et je ne pensais pas que celà puisse être possible un jour. En seulement une partie et 1 min alors que cette quête, tant la cherche toute leur vie (et souvent en vain).

Mais attention, je parle du vrai Nirvāṇa, au sens indien du terme : c'est à dire l'extinction du feu, des passions et des sens. Je n'ai rien ressenti en jouant ou en regardant le jeu tellement il est vide. Je n'ai rien ressenti, je vous dis, ni intérêt, ni désintérêt, aucun esprit analytique ni aucun esprit de déconnade se sont déclenchés. Ni même de "mais c'est nul :!!!" ou de "purée c'est trop bon ce jeu!" ou de "il faudra faire une deuxième partie pour se faire une idée" : rien, le vide, nada, peau de balle, que nenni...

Je suis retourné en enfance, en passant mon temps à contempler ces magnifiques gemmes tournoyer autour de la table dans la lumière azurée d'un ciel d'été.

Tout à coup, j'ai eu envie de me métamorphoser en champignon et de me glisser dans une boîte pour ramasser des tonnes de "gemmes" toute la journée (c'est si rare à notre époque d'être félicité).

"Regardez-moi Monsieur le joueur, comme les couleurs de mon chapeau sont affriolantes, comme mes spores sont attirantes, pointez moi du doigt"

Quand sonna le glas de la fin de partie, sonna le glas de cette fugace expérience avec la plénitude dans le vide intersidérale ludique.

Quand vint mon désir de donner mon avis sur ce jeu, me vint l'envie de ne pas le noter mais j'y ai été contraint par le site et j'ai donc dû mettre zéro, chiffre qui représente dans l'esprit collectif le mieux la notion de vide.

Vide ludique, vide cérébrale mais également vide du porte-monnaie (22 euros pour quelques jetons, mais laissons ces considérations matérialistes de côté), le Nirvāṇa en kit, disponible dans toutes les bonnes crémeries.

Crossing a changé ma vie.