Le Marché de Samarkand

Le Marché de Samarkand est un petit jeu d'enchères sans prétentions.
Le matériel est de bonne facture et la présentation est très élégante. Les illustrations des cartes et surtout des paravents (bien sur) sont agréables à l'œil.

Les mécanismes ne sont pas vraiment originaux mais les enchères hollandaises, finalement assez peu usitées dans les jeux, représentent le côté attractif de ce marché oriental.
Les comptes à rebours génèrent un stress continuel. On se demande à chaque tour qui craquera le premier pour acheter au prix fort les marchandises exposées sur la table ?
L'argent qui circule en circuit fermé oblige les joueurs à gérer rigoureusement leur monnaie.
La tension est donc bien entretenue. Les parties sont fluides, dynamiques et rapides.
Le décompte des points est également assez malin.
Les joueurs ont intérêt à faire des achats au prix le plus bas possible. Cependant on doit savoir aussi dépenser un peu plus pour s'approprier au bon moment la carte indispensable à son jeu.
Le Marché de Samarkand demandent aux joueurs de bons réflexes, une capacité à s'adapter rapidement aux stratégies adverses et de la vivacité d'esprit.
Quelques flottements dans le mode de résolution des enchères (dus à une imprécision dans les règles) ont fait dire à certains joueurs qu'il manquait des buzzeurs dans la boîte. En fait pour rester dans le thème, il faut se croire vraiment au cœur d'un souk oriental et ne pas être trop à cheval sur le règlement. Le « stop » indique le souhait qu'à un joueur d'acheter une marchandise exposée. Dans le même temps, le doigt pointé précisément sur la carte convoitée enlève toute ambiguïté. En cas de litige, le doyen tranche... (pas le doigt).

Le Marché de Samarkand a pour seul défaut un petit côté répétitif qui pourrait engendrer la monotonie si l'on enchaîne un peu trop souvent les parties.
Toutefois, il ne démérite pas dans sa catégorie et conviendra à un bon nombre de joueurs.