Feld rejoint Knizia au panthéon de mes auteurs favoris !
Excellent jeu d'une durée à peine supérieure à Notre-Dame et également très savoureux !
L'année du dragon, c'est un matériel de qualité (pour qui aime le bois et les grosses tuiles) au service d'une mécanique redoutable.
L'enjeu est le suivant : comment construire une machine à points de victoire tout en anticipant des catastrophes qui menacent vos acquis.
Le coeur du système est l'initiative, véritable clé pour planifier et ne pas subir l'aléa du jeu. L'ordre du tour vous en effet permet de réaliser les actions de votre choix et de prendre avant les autres les personnages les plus intéressants (lorsque ceux-ci s'avèrent limités). Ces derniers permettent de gérer les catastrophes à venir ou d'accumuler argent et points de victoire.
Or, tel ou tel avantage peut provenir de deux types de personnages: les anciens et les jeunes. Les premiers ont un effet majoré tandis que les seconds procurent de l'intiative. Vous êtes donc confronté en permanence à une alternative cruelle : prendre des personnages médiocres pour garder l'avantage ou des personnages puissants quittent à devoir attendre le bon vouloir des autres joueurs pour les utiliser.
Le mécanisme tourne magnifiquement et incorpore ce qu'il faut de hasard pour empêcher le jeu de n'être que calcul (les groupes d'actions) et pour varier les parties (enchaînement d'événements).
Le jeu tourne à 2, 3 et 4 joueurs (je n'ai pas testé à 5) avec peut-être un idéal à 3 joueurs (à confirmer).
L'année du Dragon s'apparente à doux mélange de Shogun (par son côté prévision et l'impact de ses choix sur son initiative) et de Notre-Dame dont il reprend la logique négative des rats et l'avantages de l'accumulation (les cubes et les quartiers étant devenus des personnages) sans toutefois s'en montrer trop proche.
Le jeu est très interactif (même si cette interaction est indirecte) et offre un délicat équilibre entre l'avantage d'être en tête (choix des actions et des personnages) et le petit plus pour les retardataires (choisir avec une information parfaite pour le tour).
Comme à Sankt Petersburg, il ne faut pas "rater la marche" pour ne pas subir la partie mais on en vient vite à maîtriser l'art subtil de l'anticipation pour passer ce premier écueil.
Nous avons enchaîné 8 parties sur 3 jours avec bonheur progressant un peu plus sur la voie du Dragon. Je ne saurai trop conseiller à d'autre sages de l'emprunter. L'année du Dragon est terrible mais elle saura récompenser les plus habiles par un plaisir de jeu à la hauteur des périls rencontrés !
Commentaires