Eurogame et estampes japonaises

10,0
Nous voilà à l'époque où Tokyo se nommait encore Edo. Le marché de Nihombashi, riche de 7 à 800 métiers trône sur un plateau aux couleurs pastelles, si prisées des artistes japonais.
Voilà un jeu acheté suite à la TTTV qui avait fait immédiatement vibrer la corde ludique du pousseur de kubenbois, dont je suis fier de faire partie. Le jeu a, heureusement été approvisionné par Philibert avec tout de même un petit bémol : son prix !!!... Mais j'ai craqué quand même.
A l'arrivée, aucune déception, que du bonheur ! La règle du jeu est simple à appréhender et la durée (1h00 à 1h30) tout à fait dans l'air du temps. Mais, quelle richesse avec des mécanismes très malins, une tension permanente, des tours de jeu très rythmés. L'ordre d'arrivée des personnages offre une rejouabilité évidente : ils n'arriveront pas tous à chaque partie et ne seront pas tous recrutés.
Le système de départ en retraite est particulièrement bien pensé avec le système d'expérience qui augmente jusqu'au départ en retraite, période durant laquelle le personnage apporte toujours les revenus de sa grande expérience mais n'a plus besoin d'être nourri... Un peu limite le respect des anciens !
Les stratégies sont multiples mais doivent être mixées :
- Les poissons sont lucratifs, mais nécessitent beaucoup de finances
- La pipe et le tabac rapportent aussi des points intéressants
- Doit-on embaucher des personnages de la même corporation en les plaçant habilement et les scorer à chaque fin de saison ?
- Est-il plus judicieux de recruter dans chacune des 5 corporations pour gagner les 25 points en fin de partie ?
- Les bâtiments peuvent apporter également de gros points mais il faut récupérer les ressources nécessaires dont la principale est très onéreuse
En plus de ces aspects, il faut palier aux départs d'incendie avec un mode presque semi coopératif : j'avance sur la piste de protection ou bien je me cache derrière un autre joueur qui stoppera le feu.
En résumé, j'ai vraiment craqué comme la plupart de ceux qui ont pu l'acheter ou, au moins, le tester. L'auteur a réussi à faire un jeu à l'équilibre parfait en mélangeant simplicité des règles et tension recherchée par les amateurs comme nous. Le thème est particulièrement bien rendu, tant par les illustrations que par les mécanismes : on arpente le marché, on vend et on achète en faisant plus ou moins de bonnes affaires. Même si vous ne connaissiez pas les métiers de nettoyeur d'oreilles ou de vendeur de bulles de savon, vous n'hésiterez peut-être pas à les embaucher pour parvenir à gagner. Ici, vous ne gagnez pas de points de victoire mais des points de IKI, l'art de vivre à la japonaise, agréable et envoûtant.

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