Du nascar pour les lascars
Le Nascar ??? Pour les non étatsuniens et les non fanatiques de sport automobile, sachez qu’il s’agit de la National Association for Stock Car Auto, sport automobile le plus populaire aux Etats-Unis. Le principe : on prend une quarantaine de voitures de série, on les bidouille de manière à leur greffer un moteur de formule 1, et on les regarde tourner 500 fois sur un circuit comportant au plus quatre virages. Vitesse moyenne : 240km/h ! On est donc à peu près sûr de pas voir grand-chose, et c’est sans doute pour cette raison qu’il s’agit du sport automobile le plus regardé aux States. Le vainqueur, qui a donc miraculeusement survécu à 4 ou 5 heures de pare-choc contre pare-choc (bumper to bumper) et de portière contre portière (side by side) sans utiliser le frein (c’est l’inclinaison du circuit qui ralentit la voiture à l’approche des virages) se voit dûment récompensé par le sponsor de la course et remporte donc une horloge ou un sandwich d’environ un mètre de long. Ça c’est du sport.
Il fallait donc de l’audace pour en faire un jeu de plateau digne de ce nom. Le résultat est plus que séduisant, et pas uniquement en vertu du fait que le nombre de tours est légèrement réduit de 500 à 2, 3 ou 4 selon le plateau choisi. Plateaux qui, s’ils occupent à peu près 90% de la place dans la boîte, sont de très bonne facture, même si on se serait bien passé des coquilles inversant les « yes » et les « no » dans les tableaux récapitulatifs.
La mécanique du jeu est quant à elle bien huilée et ça tourne très bien une fois saisi le fonctionnement un peu particulier des cartes et des différents types de mouvements. Chaque joueur dirige une équipe et déplace une voiture à tour de rôle jusqu’à ce que toutes les voitures aient été déplacées. Chaque déplacement correspond à une carte jouée qui indique à la fois l’impact de ce mouvement sur les voitures à proximité et l’usure de la voiture activée. Très rapidement, les voitures ne sont plus opérationnelles, il faut choisir le bon moment pour réparer ce qui est réparable, et c’est en se replaçant sur le circuit à la sortie des stands qu’on se rend compte que tout le peloton a été chamboulé – adios placement judicieux, stratégie mûrie sur plusieurs tours etc etc.
Au final, on a donc un jeu essentiellement tactique qui donne beaucoup de place à l’aléatoire : pioche de cartes mouvement, tirage de cartes événements en fin de tour. Si on y ajoute les effets en chaîne des passages aux stands et des mouvements des autres joueurs, largement imprévisibles, il faut bien dire que le jeu a un petit aspect chaotique. Mais c’est au service d’une thématique servie avec une grande fluidité, parfois même avec une fidélité méticuleuse puisque le système de scoring correspond rigoureusement au système de points adopté par la Nascar en 2011. Bref, un jeu qui nous change des mipples, des points de culture et autres ressources cubiques !
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