Antike

J’attends d’un jeu de plateau qu’il offre le maximum d’ambiance, de possibilités stratégiques et de plaisir de jeu avec un minimum de règles.
Or, Antike satisfait pleinement à ces conditions.
Les règles s’acquièrent en vingt minutes. Elles semblent tellement évidentes qu’on se demande pourquoi elles n’ont pas été inventées plus tôt. De sorte qu’on peut y jouer aussi bien avec des joueurs chevronnés que dans un cadre plus familial.
On retrouve l’atmosphère de Mare Nostrum, Méditerranée ou Civilisation, les lourdeurs en moins.
Les possibilités semblent vastes au premier abord, puis semblent se réduire au bout de cinq parties – on so'riente soit vers les temples, soit vers les progrès – puis s’élargissent à nouveau avec l’expérience face à de bons joueurs – par exemple, l’extension territoriale redevient importante afin de contrer les encerclements; on se rend compte que l'extension maritime est payante. Chaque nation implique des stratégies différentes. Deux cartes sont proposées: l'une centrée sur la Méditerranée l'autre sur le Moyen-Orient. La durée de vie est donc plutôt longue.
Enfin, le plaisir de jeu est présent : on attend rarement son tour, il n’y a pas de hasard susceptible de gâcher une partie pour deux misérables jets de dés, la durée d’une partie est honnête (deux heures), le matériel est fonctionnel, le jeu est passionnant aussi bien à 2 qu’à six joueurs – la configuration optimale étant cependant 3, 4, 5 joueurs.

A deux joueurs, le jeu comporte un aspect intéressant. Chaque joueur contrôle deux nations. Comme dans le jeu normal, tout gain d'une carte victoire par une nation se fait au détriment de l'autre, puisque le nombre de cartes victoires est limité. Par exemple, il peut être gênant de récupérer la dernière carte "progrès" alors que cela aurait justement permis de faire gagner l'autre nation. Il faut donc ne pas trop favoriser l'une des deux nations que l'on contrôle. Mais c’est au risque de créer un ventre mou sur lequel va se précipiter l'adversaire. Dilemme.