Bueno
Pueblo est un jeu en trois dimensions: si on prend comme unité de volume un cube, disons que toutes les pièces sont identiques, constituées de deux parallélépipèdes de volume deux cubes, parallélépipèdes accolés ensemble à angle droit. Si ce n'est pas clair pour vous, disons que ces ?*#!#(# de pèces ont une forme alambiquée qui fera qu'elles n'iront jamais exactement là où vous le souhaitez.
Chacun des quatre joueurs disposent de telles pièces en deux couleurs: sa couleur propre et une couleur "neutre" commune à tous. A tour de rôle chacun va alors avec une pièce participer à la construction d'un monument (le dit Pueblo) sur un plateau de 8*8 cases autour duquel le chef de chantier circule de 1 à 4 cases par tour au gré du joueur. Et malheur à vous si le chef de chantier apperçoit une pièce de votre couleur: d'autant que plus votre pièce est haute et plus vous perdrez de points. Bref, tout se passe comme si vous tentiez de glisser des matériaux vils (vos pièces) au beau milieu d'une construction commune "saine" (les pièces neutres).
Vous l'aurez compris sous son "habillage" des plus artificiels, Pueblo est avant tout un passionnant jeu abstrait pour quatre joueurs. Le jeu vous contraint à jouer en deux tours les pièces par "paire": une de vos pièces et une neutre, dans l'ordre de votre choix. Dans ces conditions, "planquer" vos pièces au beau milieu de l'édifice n'est pas des plus simples.
Il va de soit que comme tout jeu en trois dimensions, certains éprouveront quelques difficultés à l'appréhender, d'autant que le jeu s'appuie sur les vues des quatre faces du monument mais aussi sur la vue "du dessus": en effet aux quatre angles du plateau le chef de chantier regarde les travaux du dessus, et là encore vous perdez autant de points qu'il apperçoit alors de cubes de votre couleur propre.
Quant à la très chère "interaction" entre joueurs, hormis le plaisir indiscutable que l'on prend à placer le chef de chantier pile en face des pièces adverses et encore au pire moment pour celles-ci (bien à découvert et le plus haut possible), disons que c'est là un peu un mouvement "obligé", de même que chacun cherche surtout à profiter de la meilleure place restant au début de son tour, sans nécessairement pour autant prévoir combien la situation qu'il va laisser sera elle-même délicate pour le joueur suivant, il faut bien l'avouer.
Dès lors l'impact de l'ordre du tour de jeu est indiscutable.
On aimera malgré cela ce jeu pour le plaisir gentiment sadique qu'il y a à voir le score des autres fondre au fil des tours du chef de chantier: un ultime tour complet sert de grand décompte final, jubilatoire.
On reprochera l'économie faîte sur le matériel en plastique pour un jeu qui aurait bien sûr mérité amplement du bois. A noter enfin que le jeu offre une variante (avec déconstruction du monument après son érection) et des règles avancées avec d'opportunes enchères sur l'ordre du tour de jeu (non testées).
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