Mi-ssouri, Mi-ssissippi

sur The River
7,0
Voilà un jeu qui tient sa promesse: une belle mise en Seine qui ne coûte pas un Rhin, un Gange de qualité chez Days of Wonder, qui fleure bon le Rio Grande.

Un jeu qui ne manque pas de dilemmes malgré un format compact. Construire son moteur au risque de mettre ses ouvriers au chômage ? Rusher pour les bonus de construction au risque de faiblir en deuxième moitié de partie ? Prendre une tuile pour se faire souffler les ressources ?
Bref, ça ne manque pas de choix, ni d’interaction.

Pour autant, on ne peut pas dire que le jeu sort du Lot, ni de l’eau. La faute par exemple a un thème impersonnel plutôt qu’universel. On est loin de la chaleur de l’Ouest américain et de la Ruée vers l’or. C’est un peu le syndrome Via Nebula, les briques et le bois ne font plus rêver.

Et puis on a aussi un jeu radin dans sa progression : au moment où on croit décoller, on nous met des bâtons dans les roues en limitant notre main d’œuvre. Phénomène également illustré par nos bâtiments: de simples cartes symbolisant le fruit de notre dur labeur, là où on aurait aimé voir notre plateau personnel prospérer sous nos yeux.

On peut aussi regretter un rythme quelque peu saccadé : les 7/8 interruptions pour des fins de manche sur un jeu d’une trentaine de minutes participent à cette impression de frein au développement, qui va un peu à contre-courant des canons actuels.

The River trouve malgré tout sa place dans notre ludothèque, parfait pour jouer avec nos enfants. Un bon moment ludique, si vous n’en demandez pas plus.

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