Valdora

L’univers du jeu – la vallée qui regorge de richesses – est servi par un matériel magnifique qui nous permet une immersion totale dans le thème : le marché de la pierre précieuse.
Tous les chemins de Valdora en sont parsemés, c’est beau, c’est chatoyant ; alors si on ajoute à cet étalage de luxe et de volupté les 4 jolis livres en bois, supports très originaux des pioches de cartes (on peut tourner dans le sens que l’on veut les pages - donc les cartes - et ainsi revenir en arrière sur ce que certains joueurs n’ont pas voulu au prix d’un petit effort de mémoire bienvenu) alors on se sent comme envoûté… Sommes-nous au pays des fées ?
Presque. Ici point de barbarie ni de choc frontal on s’évite facilement, on se fait des politesses et pourtant…
Un œil avisé sur le jeu de nos adversaires sera un très bon guide tactique et c’est ce qui, à défaut de réelles interactions, créera la tension du jeu.

Un jeu fort bien huilé et pensé qui a sûrement bénéficié de longues séries de tests car la disposition des éléments du jeu (mine d’argent, couleurs des palais, emplacement et contenance des ports…) entraîne de nombreux dilemmes et s’il on peut quasiment aller partout il s’agit toujours de le faire le plus judicieusement possible.

Et quand la fin approche – Aaaah le dénouement d'une partie de Valdora ! - si tendue, si disputée et souvent si soudaine on sent que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la vallée depuis nos tranquilles ballades du début de partie.

Valdora est intéressant car il réussit le tour de force de proposer un jeu simple et dynamique (1 action par tour) et en même temps très riche tactiquement.

Au final cette grande liberté d’action qui nous est offerte va permettre d’accentuer le plaisir de jouer, de se déplacer, de manipuler ; au départ tout en douceur et flâneries puis de plus en plus tendu, exigeant, permettant des choix plus cruciaux où il est bon d’avoir le petit coup d’avance par-ci, l’intelligence d’un volte-face stratégique par là.

Un grand jeu