Xi'An, un peu d'histoire avant sa sortie

[Xi’An]

Xi'an, le prochain jeu Expert publié aux éditions du Matagot sortira dans vos boutique le 26 janvier prochain ! Il s'agit d'un jeu de Marco Legato et de Francesco Testini, illustré par Davide Corsi.

Nous en parlions déjà sur notre site, avec un teaser (ici) et lors d'un survol des règles () ! Aujourd'hui, nous allons nous intéresser au thème et revivre l'histoire de la découverte de cette armée de terre cuite !

23 mars 1974.

Yang Zhifa est un agriculteur allant sur sa quarantaine originaire du village de Xiyang, à proximité de la cité de Xi’an. C’est un matin comme les autres – aride, le soleil loin au-dessus de l’horizon. La sécheresse ne laisse aucun répit aux champs familiaux et Zhifa, pour la première fois, décide d’aller avec ses frères creuser un puits dans la petite forêt un peu plus au sud.

Quelques jours plus tard, le puits atteint déjà quinze mètres de profondeur. Mais alors qu’il termine son quart de travail, Zhifa entrevoit dans les débris de terre et de pierre quelque chose de bizarre.

Yang appelle ses frères en toute hâte, qui restent eux aussi interdits devant la trouvaille. Une tête en terre cuite émerge du terrain, ainsi qu’une pointe de flèche en bronze. Ensuite se dévoilaient un bras, puis tout le corps.

Peut-être sont-ils tombés sur les ruines d’un temple ?

Les paysans, en proie à une frayeur superstitieuse, cessent immédiatement leur labeur. Informées de cette découverte aussi fortuite que sensationnelle, les autorités envoient une équipe d’archéologues sur le site.

Les analyses ne tardent pas à arriver. Cette tête, ce bras et ce corps d’argile sont vieux d’à peu près 2200 ans. Zhifa ne le sait pas encore, mais il vient de découvrir l’armée de terre cuite du mausolée du premier empereur chinois, Shi Huangdi, souvent qualifiée aujourd’hui de huitième merveille du monde. Au temps où Marco Polo fit son voyage, la sépulture avait déjà été oubliée depuis quatorze siècles.

Les nombreuses excavations successives et les analyses de terrain révèlent l’existence de près de 7000 statues de terre cuite hautes de presque deux mètres, toutes différentes l’une de l’autre : des archers debout et à genoux, des arbalétriers, des lanciers, des auriges, des cavaliers, des fantassins et officiers de rangs divers, près de 600 chevaux de terre cuite et plus d’une centaine de chars de guerre.

On estime en outre qu’il s’y trouve plus de dix mille armes authentiques : épées, poignards, pointes de flèche et de lance, lames de hallebardes et mécanismes d’arbalètes. Les statues sont situées dans une crypte souterraine, disposées à l’intérieur d’impeccables corridors divisés par des murs de terre battue et couverts d’auvents en bois qui se sont par la suite effondrés.

Aujourd’hui, la plus grande partie des statues de terre cuite est encore enterrée. On estime qu’un millier seulement a été dégagé, certains exemplaires malheureusement fragmentés en des centaines de morceaux que les archéologues ont dû réassembler.

Les guerriers étaient au début totalement peints en des couleurs vives, produites à partir de minéraux. Vue de loin, l’armée polychrome ainsi disposée devait produire un certain effet.

Elle était postée en défense de la tombe de l’empereur, qui se trouvait un peu plus à l’ouest, dans un énorme complexe funéraire. Personne n’y a encore pénétré, parce qu’on ignore l’impact que provoquerait l’air s’engouffrant d’un coup dans cet espace fermé depuis 2000 ans. De plus, on ne maîtrise pas encore la technologie adaptée pour préserver de tels trésors.

L’unique document faisant état de cette construction se trouve dans le « Shiji » de Sima Qian, et fut écrit près de cent ans après la mort de l’empereur. Selon cette source, on trouverait à l’intérieur de la tombe une représentation du ciel étoilé fait de pierres précieuses incrustées dans le plafond. Autour du cercueil de bronze se déploieraient des maquettes de tous les types de bâtiments, et une reproduction de l’Empire chinois dont les fleuves et des lacs en mercure s’écoulent depuis une machine. Le mausolée pourrait être une des découvertes les plus exceptionnelles de l’histoire de l’archéologie.

Pour sa construction et celle de l’armée de terre cuite, le document prétend que près de 700 000 hommes furent nécessaires, venus de diverses provinces chinoises. Les travaux durèrent quarante ans et ne s’achevèrent que deux ans après la mort de l’empereur.

Ce jeu de plateau nous ramène deux mille ans en arrière, pour nous faire porter le costume d’un fonctionnaire délégué par l’Empereur, tout en nous faisant diriger des équipes d’ouvriers et d’assistants sur une partie du chantier de l’armée et du mausolée. Xi’an, le jeu de plateau se déroule dans une version librement adaptée de la période de la première dynastie et de l’unification chinoise. C’est un jeu de stratégie et de gestion, empli de références historiques datées et intégrées dans un scénario de jeu.

Retrouvez toutes les informations sur notre site : www.matagot.com

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J’ai quelques parties au compteur et c’est vraiment très bien, les parties sont relativement courtes de par la limitation à 12 tours de jeu.
Plein de choix, de l’interaction, belle découverte.

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