The River : L'ami s'y sippi

[The River]

C’est une terre vaste et inconnue, que traverse un fleuve se perdant dans les origines montagneuses de l’horizon. C’est un monde tantôt vert, tantôt ocre, tantôt amarillain, que les veines minérales d’un bleu profond inondent de lumière et de vie. Une lande promise, qu’à grands coups de rames, de palmes, de pagaies qui sagayent et s’égayent, nous allons explorer, remonter, découvrir, investir.

Voyage en Terrain Connu

Début Juillet, nous nous rendions avec Monsieur Guillaume transmettre le bonjour et renifler les nouveautés du futur (voir y déposer le corps et l'esprit) chez JD Editions. JD Editions, ça ne vous dit peut-être rien, mais pourtant vous connaissez. Dans ce bâtiment du BIP de la rue bipbapboup à Bipbipbapbap se situe un temple à la gloire de la déesse ludique où officinent les glorieux apôtres Space Cowboys, Space Cow, Zygomatic et autres Days of Wonder. Et c'est à ces derniers que nous nous intéressons dans le présent récit sacramenteludique.Tric TracA l'occasion de notre pèlerinage, nous avions pu jouer à la prochaine nouveauté DoWinéenne qu'est The River, présentée, depuis, lors de la GenCon outre-atlantique de ce beau et (f)estival mois d'Août. N'en pouvant plus de retenir notre langue liée par le secret religieux (et croyez-moi, avoir une langue nouée de sainteté pendant 1 mois, ça tire), nous avons enfin reçu l'onction nous permettant, à notre tour, d'oindre vos propres esprits des merveilles fluviales.

The River, donc, est le nouveau jeu de Sébastien Pauchon et Ismaël Perrin. Déjà, nous sommes en terrain helvète ludique reconnu, puisque nous avons affaire à l'esprit rangé et efficace de Monsieur Sébastien qui n'est plus à remettre en question. Celui-ci s'acoquine donc des talents du mystérieux Monsieur Ismaël qui signe là son premier jeu (et quel délectable plaisir que de le faire avec le bon Monsieur Sébastien). Une création hélvético-américano-pionnière qui s'habille des traits ronds et charmants d'Andrew Bosley.

Fluide Fluviale

Niveau mécanique, The River est un jeu de pose d'ouvriers, ouvriers vous permettant tantôt de récolter des ressources pour construire des bâtiments, tantôt d'explorer le continent et de le coloniser par ses fondements (normal, quand on y songe, pour des colons), tantôt d'aller embêter vos petits camarades parce que cela est fort plaisant. Oui mais oui mais ! The River est aussi une course ! Et une course, ou plus l'on va vite, plus l'on risque de s'épuiser ! Et puisque plus d'un fleuve y mènent à Rome, il va falloir bien faire attention aux boosts soudains de vos petits camarades, en particulier ceux qui on su jongler entre point de bascule et économie d'efforts ouvriers.

The River se déroule en manches, dans lesquelles les joueurs placent chacun leur tour un ouvrier et en retirent des bénéfices, jusqu'à épuisement de leur stock de pelos disponibles. L'un des sels du jeu va résider dans votre gestion de l'action la plus rentable, entendu que certaines actions vont vous faire perdre définitivement des ouvriers (colons s'installant sur ces splendides nouveaux mondes) quand quelques autres vous en feront gagner (mais point trop s'en faut). Tous les joueurs ne joueront donc pas des tours identiques, ni d'une même intensité à chaque tour.A la fin d'une manche, on vérifie si l'une des deux conditions de fin de partie n'a pas été remplie. C'est-à-dire, est-ce qu'un joueur a construit son cinquième (ou plus) bâtiment, ou bien est-ce qu'un joueur a rempli la totalité de son plateau d'exploration ? Voilà soulevée ici une autre particularité aquartistique de The River, la gestion des terrains explorés. Chaque tuile terrain va venir s'installer, en remontant le tracé de la rivière, au sein d'une grille de 3 par 4 tuiles. Chaque tuile vous apportant bonus, espace de stockage de ressources, pouvoirs, production de ressources potentielle (au risque d'écraser des emplacements déjà disponible originellement sur votre plateau personnel). Mais surtout, chaque tuile correspond à un paysage qui vous rapportera, en fin de partie, plus de points le long d'une colonne de terrains identiques.

Comme un poisson dans l'eau

Si vous êtes friand de gestion et d'optimisation, le combo entre ressources et logique d'agencement promet de gentiment faire fumer votre esprit d'une extase toute ludico-cérébrale. Car que vaut-il mieux, dans la gestion du bonus qui va bien s'accouplant au terrain qui va bien à placer où cela va bien avant que l'adversaire ne le prenne parce qu'il vise évidemment la même chose en pas pareil, ou bien plutôt aller justement prendre la tuile ou le bâtiment qui arrangera le voisin pour le freiner dans son élan, quoique ne vaut-il pas mieux privilégier quelque abondance de ressources ou espace de stockage sur un terrain inadéquat, que l'on déplacera par la suite avec l'effet associé, sauf que zut, vous allez devoir y placer définitivement un colon qui, s'il y fera sans aucun doute sa vie pleine et épanouissante en bâtissant des petites maisons dans la prairie, vous fera cruellement défaut par la suite ?

L'aspect course du jeu souscrit également à une agréable ambiance de tension tout au long de la partie, obligeant à suivre du coin de l'oculaire les avancées des adversaires. A vous de trancher dans le cornélien entre décision de foncer et sécher tout le monde par une impromptue fin de partie, ou prendre votre temps en grassissant de points de victoire de quelque autre façon. Un rythme toujours sur le fil, où chaque action pèse dans la balance du niveau de flottaison, et qui vibre parfaitement dans l'air du temps du jeu cérébral en temps concis. Avec ses 30 minutes, The River a un efficace goût de reviens-y et de allez-on-a-le-temps-revanche.The River réjouira les amateurs de gestion en moins de deux heures, de cérébral optimal, d'emplacement bien rentable, de promenade au fil de l'eau avec le moteur planqué à l'arrière, de vitesse contrôlée, de freins sur le boost et de boost soudain sans les freins.

Tric Trac

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Hello! Ici l’un des auteurs (Ismaël Perrin), merci pour l’article!
Il y a juste une petite erreur, c’est bien mon premier jeu mais je ne suis pas dessinateur, ça ça serait dans mes rêves si j’étais capable de dessiner un meeple correctement… :slight_smile:
Lui il a un autre nom de famille et il sait très bien dessiner.

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Je vais mettre à jour dans ce cas. c’est un soucis qui vient de la fiche mal reliée, que je vais aussi corriger !

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Voila qui fait envie !

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Colon, fondement, pourtant ça n’a pas l’air d’être un jeu de M…, bien au contraire ! :slight_smile:

Haha ! C’est un jeu fort sympathique, mais j’avais le verbe facile hier soir ^^

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Ah c’est ma faute ça, au temps pour moi.

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Vilain Pit ! Tu seras puni ! Pas de tentacules au dessert !

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Mais euuuh c’est mon dessert préféré…
N’empêche, je ne me rappelle pas les autres boites DoW, mais c’est bizarre de ne pas mettre l’illustrateur sur la couverture.

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Je viens de vérifier, il y a en effet toujours le nom de l’auteur mais pas l’illustrateur sur le facing.
C’est vrai que de nos jours, ça dénote, mais ce ne sont pas les seuls.

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vos articles sont joliment troussés et explicites sur le jeu sans nous perdre en details
merci

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Nop c’est sûr. C’est juste dommage. Surtout que la première chose qu’on voit d’un jeu, notre premier rapport avec lui, c’est le visuel.

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ben vous savez quoi ? le fait que les tuiles (dans la derniere frise) ne se raccordent pas harmonieusement, ben ça m’chiffonne !
bouuuh

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Sur le petit plateau, il y a un espace entre chaque. J’avais souvenir que le tout ne choquait pas l’œil et se raccordait bien. =)

Un jeu créé avec les tripes…

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@Germain : les tentacules, c’est plus l’autre Pit… celui-ci est plu T-Rex

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30 min ? Pile dans la vague.
Sinon quid à 2, Monsieur W ?

En tout cas, content de (re)voir DOW avec un jeu original et avec un auteur doué (aaah Metropolys , Yspahan, Jaipur…).

Et le thermoformage ? Parce qu’un jeu de Sébastien Pauchon sans thermo aux petits oignons, c’est comme la mer sans l’écume, l’écume sans le sel ou le sel sans le poivre.

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Il n’y avait pas encore de thermo quand nous y avons joué, mais un combo DoW-Pauchon, ça sent bon le rangement au milipoil !

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Cet article donne envie, cependant est il possible de corriger les fautes d’orthographe ?
En particulier, comme mentionné ligne au-dessus : article est masculin, donc il faut écrire en bas de l’article- car en gras et en corps 48 ça pique beaucoup les yeux- “Les jeux dont on parle dans CET article”
Sur un support de presse, même informatique, il faut soigner l’orthographe : payez vous un correcteur, virtuel ou humain.