Test Ekö

Celui-ci je l’avais repéré depuis longtemps, lorsqu’il s’appelait encore Uma-Jirushi, et qu’il remportait un prix au CNJ en 2014, rien que ça. Autant vous dire que j’avais hâte de le voir arriver sur nos étals. Répond-il à mes attentes, ou bien ai-je été déçu du résultat final, si vous désirez le savoir et découvrir Ekö, je vous invite à lire la suite de ce test.

Changement de décor

Je commence souvent par parler du matériel, et pour Ekö cela tombe plutôt bien, car l’illustration de la boite a pas mal fait parler d’elle (en bien), et je dois dire que la trouve fort joli. Belles couleurs, belle composition, choix original pour le thème qui du coup a bien changé entre temps. Je ne vous cacherais pas qu’en tant que fan de Japon médiéval j’étais un peu déçu de voir le thème de base relayé aux oubliettes, mais qu’importe, car le résultat final est bel et bien là et les personnages que l’on incarne ont le méritent d’être originaux. On ne jouera pas avec des ninjas ou des samouraïs des clans de Masamune Date ou d’Oda Nobunaga, mais tant pis, pour ma part j’aurais préféré ce thème, mais c’est purement personnel. Les pions en bois sont forts jolis et agréables à manipuler, seul bémol qui sera corrigé d’ici son arrivée en boutique, la trop grosse ressemblance pour les bâtiments entre la couleur bois et blanche, qui eux ne disposent pas de symboles pour les démarquer comme les disques. Fort heureusement, ces pions seront violets dans les boites que l’on trouvera dans le commerce, donc aucune inquiétude à avoir. Les plateaux personnels sont un peu fins, mais cela ne gêne pas en cours de partie. Les règles sont bien mises en page et le résumé peut être précieux lors des premières parties. Les tuiles possèdent sur leurs dos des icônes pour les différencier lors de l’installation selon le nombre de joueurs, ce qui est une bonne idée. Donc oui Ekö est joli, pas de doute là-dessus.

Les règles

Vous débuterez la partie avec l’ensemble de vos disques sur la zone de jeu, tous sont identiques sauf l’empereur qui n’a pas de pouvoir, mais vaut (en gros) 2 disques. Votre but éliminer votre ou vos adversaires, ou bien parvenir à 12 points en ayant au moins construit un bâtiment sur une capitale. Selon le nombre de joueurs, il y aura plus ou moins de tuiles, chacune disposant de 9 emplacements libres ou non. C’est en empilant vos pions, jusqu’à 4 par pile, que vous pourrez attaquer vos adversaires ou bien construire des bâtiments en défaussant un certain nombre. À votre tour vous aurez donc le choix entre avancer et ou non attaquer, ou bien construire. La phase de renfort qui interviendra en fin de tour vous permettra de récupérer un certain nombre disques. Chaque joueur disposant d’une action par tour.

Voici de manière les règles qui constituent Ekö, pour le reste et surtout plus de précisions je vous laisse entre les mains de la règle, qui ici n’est pas la règle définitive, du moins au niveau de son design : http://www.sitdown-games.com/ftp/Eko_Regles_FR.pdf

L’héritage d’Ekö

Le jeu est en place, chaque disque a trouvé sa place sur le plateau, il est alors tant de débuter la conquête. Première action assez logique, déplacer un disque pour former une colonne plus importante, les joueurs suivants font de même. Puis au second tour quelques disques disparaissent sous les coups de la supérioté militaire, tandis que d’autres servent à construire un premier campement sur les regs. Fort heureusement, la phase de renfort permet à chacun de retomber sur ses pattes, et de regrouper ses forces. Quelques tours servent à se rassembler et à prévoir la future extension de chaque joueur. La zone de jeu se vide petit à petit, enfin plutôt se regroupe pour créer des piles imposantes. Les colonnes de 4 disques qui craignent les kamikazes (un seul pion), se cachent derrière d’autres forces et tentent de protéger leur empereur, mais aussi leurs constructions.

Certains disques s’empilent dans la zone de renfort, tandis que les bâtiments quittent petit à petit les emplacements qui leur étaient alloués sur chaque plateau individuel, laissant apparaitre les points de victoire en dessous. Les capitales très prisées, voient les constructions grossirent à vue d’œil sur leurs territoires, tandis que les empereurs font l’objet d’un attrait tout particulier. C’est d’ailleurs la capture d’un empereur qui met fin à la partie, offrant au vainqueur les 12 points salutaires.

Et après la partie

Une partie d’Ekö met quelques tours avant de véritablement débuter, le temps pour chacun de regrouper ses troupes et de se placer judicieusement pour établir les camps les plus intéressants. Fort heureusement, les tours de jeux sont assez courts, et la l’attente entre chaque sera de courte durée, même à 4 joueurs. Si les possibilités sont nombreuses au départ, celles-ci finiront par se réduire petit à petit à mesure. À coup de renfort, les piles monteront, laissant de grandes zones vides. Pourtant, la stratégie et la tactique prennent une grande place, et le moindre faux pas peut être fatal ou presque. Car le système de renfort, malgré tout limité par le nombre et le lieu, permet de retomber sur ses pattes sans subir à outrance les assauts des autres joueurs. Le jeu fonctionne très bien à deux joueurs et à quatre, mais souffre parfois du 2 contre 1 à 3 joueurs, mais cela n’est pas un défaut du jeu, mais une récurrence de ce type de jeu de confrontation.

Les règles assez simples, bien que subtiles et demandant un peu de temps pour être parfaitement maitrisés, permettent à Ekö d’être proposé à un public assez large et même à des enfants déjà habitués aux jeux de société. De plus, entre les variantes proposées dans la règle, la pose des tuiles (je me suis même amusé à faire une partie en reproduisant grossièrement le Japon) mais aussi des pièces, la durée de vie d’Ekö ne posera aucun problème, si vous aimez ce style de jeu vous reviendrez forcément dessus.

L’avis de la fin

Ekö est un très bon jeu de confrontation, ce qui fait sa force ce sont ses règles assez simples pour des possibilités nombreuses. Un style de jeux qui possèdent souvent de nombreux représentants, mais ces derniers sont souvent assez lourd, ici ce n’est pas le cas, une partie durant moins d’une heure. J’ai retrouvé un peu de Barony dans Ekö, ou l’inverse d’ailleurs, mais traité de deux manières différentes, ce qui est pour moi une preuve de qualité ludique. Les amateurs de jeux abstraits trouveront aussi en Ekö un jeu intéressant, car il a cet aspect si caractéristique de ce type de jeux (en plus diversifié), mais propose aussi un jeu qui pousse plus loin le principe de capture souvent réussi, mais assez basique de ce type de titres. Ses variantes et sa mise en place aléatoire boosteront sa durée de vie, de même pour les différentes configurations. Les quelques défauts de visibilité et de longueur en début de partie seront très vite balayés par une mécanique simple, mais profonde, qui est très agréable à manipuler. Ekö fait honneur au genre et à de fortes chances de devenir un représentant digne qui n’aura aucun mal à intégrer toute bonne ludothèque et à perdurer dans le temps.

Léger déterrage mais ayant refait une partie d’eko récemment, j’ai voulu rechercher les pépites des autres sur TT et ô miracle un bel article !
Après une première partie à 3 joueurs, j’aurais tendance à confirmer qu’effectivement le clou qui dépasse se fait taper dessus par les deux autres. Mais cela permet aussi à une personne en difficulté de se faire ‘oublier’ pendant que les 2 autres se tapent dessus. Finalement une partie sans gagnant vu que les deux dernières piles restantes finissent sur un Kamikaze.
Par contre, pour reprendre un point de l’article, et sauf mauvaise compréhension des règles de ma part (hypothèse à ne pas écarter ^^ ), la première action la plus évidente serait plutôt de poser un campement en sacrifiant une pile puisque de toute façon le pion perdu pourra revenir en renfort dès la fin du tour non ?
En tout cas chouette article sur un chouette jeu, avec en surcouche d’une mécanique abstraite une ambiance et un matériel plaisant à manipuler !